[VotreAvis] Qu'est ce qui fait qu'un film "fait" pro visuellement?

Bonjour a tous,

Voici un petit débat pour essayer d'expliquer comment notre subconscient fait pour etre aussi intelligent.
Voila, vous tombez sur une vidéo à la télé. On ne vous a rien dit : cela peut etre un reportage, un film, une série télé de bas étage, un DVD avec une vidéo de vos vacances, etc. Pourtant, en 2 secondes, on sait tout de suite si l'on a affaire à un film ou a une vidéo amateur. Alors comment?

Pour m'etre déja posé la question plusieurs fois devant ma télé, je pense pouvoir dire qu'intuitivement le son joue un très grand role. Dans un film, quand une personne marche dans la rue, on entend au loin des voitures, et distinctement, le bruit de ses pas. Essayez de filmer votre fils en train de marcher dans la rue et jamais de la vie on ne l'entendra marcher.

Mais le but de ce post est plutot de s'intéresser au VISUEL.
Comment faire pour qu'un film amateur fasse visuellement pro? Je doute que la netteté de l'image joue énormément. Sinon tous les films en Blu-Ray feraient pro et tous les divx sur-compressés ne le feraient pas. Alors quoi?

La luminosité et le contraste des séquences d'un film pro sont elles systématiquement retravaillées? Si oui, comment? Ou alors est-ce que tout est déja joué entièrement au moment du tournage avec le travail des lumières sur le plateau? Qu'est ce qui fait qu'un image aléatoire prise à un moment aléatoire d'un film "fait" film?
Et au final, comment se rapprocher d'un rendu visuel professionnel quand on tourne avec simplement une bonne caméra (quand meme) ?

A vous!

Flam

 

Flam tu joues avec le feu
c'est l'histoire de la petite marchande d'allumettes qui ne connaissait pas l'extincteur.....

 

beu, c'est curieux tout de même comme problème.
Je ne suis pas ici depuis assez longtemps pour m'être engueulé à ce sujet !
Je suis peut-être très con, mais le plus souvent, je n'arrive pas à faire la différence entre un bon film amateur et un bon film professionnel. Dans les festivals qui proposent un mélange des deux catégories, je suis parfois obligé de vérifier mon programme pour faire la distinction.
Je ne m'étendrai pas, mais on peut toujours donner des explications, entre autres:
ce n'est pas qu'une histoire de matériel mais aussi quand même. Quand les gens travaillaient en super 8, difficile de tourner plusieurs fois la même scène. Les caméras offrent des possibilités sans aucune mesure avec ce dont on disposait à l'époque. Obligatoirement la qualité s'en ressent.
Deuxième chose: il existe aujourd'hui une mine de documentation à portée de main. On peut visionner les films qu'on apprécie autant de fois que l'on veut et analyser en détail ce qui fait la qualité de l'oeuvre admirée. Des tas d'erreurs qu'on voyait autrefois deviennent très rares (plans surex ou obscurs, faux raccords etc...). Le langage cinématographique est beaucoup mieux compris.
Et puis avec les progrès de la communication, le net en particulier, les amateurs sont beaucoup plus proches des pros.
Pour le reste entièrement d'accord avec Jako. Prime à la qualité du scénario, à la manière dont on raconte une histoire.
C'est comme les blagues. Tu as des types qui te font plier de rire avec tes histoires, que si toi tu la racontes, on te regardes d'un air gêné !
Ça s'appelle être doué. Et c'est pas donné à tout le monde.

 

Avec du pognon.


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Bonjour, je suis nouveau par ici, mais je vais essayer de répondre à la demande qui est formulée.

Commençons par enfoncer deux portes ouvertes : un film fait pro lorsqu'il est réalisé dans des conditions professionnelles ( ce qui implique passer du temps à la reflexion ET à la réalisation ), et lorsque le matériel utilisé pour la prise de vue répond à un minimum d'attentes en terme de qualité.

Aujourd'hui le deuxième point est très facilement atteint avec du matériel très peu onéreux.

Donc voici un résumé de ce que sont les "conditions professionnelles" pour la prise de vue :
reflexion ecriture technicité finition.
il faut réflechir à chaque plan, cela necessite du talent et/ou une bonne culture de l'image. ( plusieurs pistes : dans l'image il faut penser au premier plan, second plan, arriere plan, etc. c'est valable pour la composition en 2 dimensions ( l'image aplatie, et les "masses" qu'elle comporte ), et la composition en 3 dimensions ( la profondeur de champ ) )
Il faut écrire le "scénario" : quelle est l'action ? qui la mène ? depuis ou et jusqu'ou ? qui regarde ? plan en mouvement ou plan fixe ?
Vient ensuite la technique basiquement on règle la taille du cadre, le point, l'exposition. Tout ça peut etre fait plus ou moins finement, et la valeur temps devient exponentielle avec les diverses contraintes que l'on s'inflige.
la finition est aussi appelée postproduction, c'est la ou on retouche les couleurs, les contrastes, ou l'on fait l'etalonnage afin d'unifier le metrage.

En gros pour résumer : il y a une procédure à respecter afin de faire "professionnel" qui se traduit souvent par un cout en temps assez conséquent.

exemples :
un bidule surexposé filmé à la va-vite, sans reflechir par avance à ce que l'on va filmer, avec une camera qui bouge dans tous les sens, ca fait amateur.

un plan fixe, qui présente un premier plan flouté sur le bas de l'image, un acteur qui marche le long d'un trottoir en second plan, derrière lui un mur qui constitue le troisieme plan, et enfin les toits des immeubles dans le lointain et dans le flou, le tout éclairé par un lampadaire qui déchire l'obscurité environnante, ça fait professionnel. et d'ailleurs ça se voit : c'est deux fois plus long à décrire.

 

Je pense que la différence entre amateur et professionnel ne doit pas être recherché dans l'image ou le son forcément, du moins plus aujourd'hui. Des produits comme le 5dmkII ont fait croire à beaucoup de personnes de pouvoir devenir pro d'un seul coup grâce à la faible profondeur de champs, mais ce n'est pas l'image qui fait la différence.

Un film pro est un film préparé à l'avance, qui a un budget, qui a un producteur, qui a un vrai réalisateur, qui a un objectif, où les gens sont payés, où il y a un distribution, où il y a de la communication et donc de la vente. Un film pro est un film fait pour être vendu. Que se soit le film des frères Dardennes ou un film de Cameron, le principe de la démarche reste la même.

C'est aussi la différence entre un cameraman ou photographe amateur et celui professionnel: le dernier vit de son métier donc vend ses compétences professionnels.

 

En gros pour résumer : il y a une procédure à respecter afin de faire "professionnel" qui se traduit souvent par un cout en temps assez conséquent.

.....

J'ajoute pour ma part que d'un point de vue technique mais c'est valable aussi pour l'artistique, fait professionnel ce qui a été réalisé suivant des règles .... ces règles font ce qu'est le métier de réalisateur, elles en sont le langage, la face technique... il les respecte ou les transgresse au service de l'histoire qu'il doit raconter .... avec l'expérience et sa culture on invente quand on a du talent ses propres règles qui composeront son style, son identité ! Ces règles avec notre culture de spectateur nou savons inconsciemment les décoder, quand un plan parait pro dans un truc d'amateur, c'est que le vidéaste à respecté une règle sans le savoir ou non, on la décode bien parce qu'elle interprétée par tous de la même manière.

Autrement dit fait pro ce qui est construit lol ... et c'est la ou je rejoins mon camarade

 

Tout cela est bien vrai mes bons messieurs. N'empêche, comme je le disais auparavant, et comme le confirmait Jako, il est parfois très difficile de faire la distinction entre amateurs éclairés et professionnels. La limite entre les deux devient très floue. A tel point, que la première parole d'un président de jury, il y a quelques années dans un festival, était justement de faire remarquer, avant tout autre commentaire sur les oeuvres présentées, que parler de films amateurs et professionnels n'avait pas grand sens dans le cadre de cette compétition, au vu de la qualité des films présentés. D'ailleurs, dans ce même festival, on ne parle plus de films d'amateurs, mais de film de cinéastes indépendants. Une subtilité qui en dit long sur le savoir faire de certains amateurs, comme l'a très bien décrit Jako. Le savoir faire et le talent ne sont pas que professionnel...

 

Evidemment !
Faire PRO, ça veut dire bien plus souvent faire PROpre plutôt que PROfessionnel !

L'image, à partir du moment où elle est travaillée un minimum, n'a pas besoin d'échelle de valeurs. Il y a le minimum du respect du spectateur, et ensuite c'est le propos qui compte.

 

Si cela t'ennuie de discuter, on peut arrêter.
Que veux-tu, il y a des gens qui posent des questions, qui ne répondent pas, ne disent pas merci, (normal, on est sûrement payé pour ça ! ). Tu as des zouaves qui lancent les conversations, et ne disent plus rien, et inversement des zygotos qui lancent des conversations auxquelles personne ne daigne répondre, même pas quelque chose du genre: " on s'en fout de ton truc..."
Sinon, je ne vois pas pourquoi on s'engueulerait pour ce sujet. Qui veux-tu que cela fâche ?

 

En tout cas, moi je suis ravie de votre discussion, même si celui qui l'a initiée n'y est plus. c'était mon problème en fait, comment raconter un contenu de manière à ne pas le dénaturer par moult maladresses? Et du contenu, j'en ai, il a bien fallu s'atteler à l'étude pour lui rendre les honneurs dus. C'est la que l'inspiration et la technique doivent vraiment se concorder. Sans travail sérieux, je pense pas que ça marche, pour rien d'ailleurs, que ce soit amateur ou pro..

 

l'evidence....mais la verité est ailleurs

....il me semble avant tout que pro veut dire "être payé pour" je ne vois que cette différence....le professionnalisme n'est certainement pas gage de qualité.....c'est le sujet d'une prochaine réalisation qui démarre à la fin du mois.
Je suis franchement preneur de vos remarques....et comme nous sommes adultes, ce sont bien des remarques argumentées et construites qui évite les débats de passion... où l'on s'engueule en général