Des mots impatients

"Des mots impatients" est un film de fin d'étude.
C'est un format hybride, où la réalisatrice tente de mélanger les genres.
Je n'en dis pas plus, j'aimerai avoir vos réactions à chaud.

S'il y a des réactions, je serai heureux d'en discuter.

N'hésiter pas à réagir sur la forme, le fond ou la technique.
A regarder en HD (1080p), désolé pour les petites configs
PS: Oui il y a des pets dans l'image


Bon visionnage
MDP: lerepaire

 

"la réalisatrice tente"...ou "tu tentes" ?

Première chose, tu étais à deux doigts de me perdre vers la quarantième seconde du film, c'était vraiment tout juste. Tout comme le lecteur, le spectateur a des droits (cf Daniel Pennac) et peut choisir d'arrêter de regarder s'il ne désire pas continuer...tu ne pourras pas lui en tenir rigueur.

Passée cette première impression, parlons un peu de la forme.

Attention aux regards caméra, ça fait prendre conscience de la présence de l'oeil du réalisateur et ça fait sortir du film. Il y en a déjà beaucoup des figurants/personnages secondaires mais c'est plus grave encore quand il s'agit du personnage principal qui vient de finir une phrase (6:07).

La qualité du son est plutôt bonne, mais son utilisation déroutante, bâclée et erratique : le panoramique (spatialisation G/D) est mauvais, quand il n'est pas tout bonnement inversé par rapport à l'image. Certaines lignes de dialogue sont inaudibles, on sent que le perchman était totalement à côté de la plaque.
Enorme regret que de ne pas profiter de ce violon qui commence à jouer. En plus de s'attendre à l'entendre, on (je) désire l'entendre.

Rien à dire pour moi côté image : c'est propre, la lumière est belle, certains cadres sont particulièrement réussis. (3:24 et 6:36 par exemple)

Parler du fond sera beaucoup plus difficile et...subjectif. J'ai regardé jusqu'au bout, ce qui montre que tu as su me tenir jusqu'à la fin. Je n'ai aucun scrupule à arrêter une vidéo, ça n'a pas été le cas, un point pour toi donc.
Au delà de ça, je n'ai pas été marqué par ce que tu tentes de faire passer. Le texte de la grand-mère est celui qui présente pour moi le plus d'intérêt, d'autant qu'il est joué avec justesse. Pour le reste, c'est un peu difficile à décrire, mais chez moi rien n'en ressort : sans pour autant être vide d'intérêt, ça manque d'une histoire, d'un sens, d'un point de vue, d'une idée.

Voilà

 

Bonjour Matteo,
Tout d'abord merci d'avoir pris le temps de répondre!
C'est ce qui nous fait avancer.

Alors c'est bien la réalisatrice tente, bref je ne suis pas le réalisateur.

C'est très intéressant d'avoir ton ressentis sur ce point.
En faîte au tournage on à très vite rencontré cette difficulté, sans pouvoir la résoudre. Le choix a donc été fait de les garder au montage.
J'expliquerai pourquoi dans la suite en répondant aux autres remarques.
Le rapport à la caméra n'étant pas forcement évident pour les non acteurs en plus d'être une grande source de curiosité pour l'environnement.

Alors je crois que tu as assez bien résumé les choses
Le "bidouillage" du son (pour ne pas dire mixage) a été réalisé dans des conditions douloureuses
Les perchmans ont eu souvent la tache difficile. La scène en groupe en extérieure notamment a été tournée dans des conditions pas évidente (concours de wheeling en arrière plan avec scooter, quad et mini moto )

Tournée au 5D avec les optiques L 24-70 et 70-200.
Étalonné sur resolve lite, denoisé puis rajout de grain.
Seul les plans chez Elise en intérieure ont été éclairé avec un kinoflo 4x36w fait maison et un fresnel 150w chinois.
L'idée était de magnifier Elise tout en gardant une certaine distance du à sa position. Et par décalage (et non opposition même si ça y ressemble) de rester neutre avec Nicolas.
En tout cas c'était les intentions de départ, entre les câbles, le gaffeur et les coups de stress ça n'a pas toujours était facile

Alors merci encore de partager tes sentiments.
Aucune des personnes apparaissant dans le film ne sont des acteurs, ils n'ont eu aucun texte à jouer, rien n'est écrit. Des idées/mots sont données pour orienter les discussions. Mais il y'a le montage
Ils jouent leur propre rôle, vivent leurs propres histoires.
Chacun avec leur personnalité jouant ou subissant la caméra selon les moments.
C'est pourquoi les deux sont juste, comme tu le dis.
Nicolas plus malicieux a su vraiment jouer avec la caméra. Il s'est forgé l'image qu'il voulait donner de lui même. En tout cas c'est mon ressentis.
Dans tous les cas 1 à deux prises de vue max.

Je te répondrai avec les mots de la réalisatrice:

Encore merci pour ton temps et tes commentaires

 

Que c'est long, que c'est long !
Il semble que ton vocabulaire cinématographique ignore le mot ellipse. Le beurrage de tartine de la grand-mère n'offre pas un intérêt suffisant pour durer aussi longtemps. De même que ces longs silences avec acteurs immobiles dans la scène de la discussion entre la jeune fille et la grand-mère: Vous avez fait une photo avec votre caméra !
Les dialogues sont trop dilués et gagneraient à être condensés. Le texte de la grand-mère n'est qu'une suite de lieux communs qui n'apporte rien.

Au sujet des regards caméra notés par Matteo fantasy tu dis:

En faîte au tournage on à très vite rencontré cette difficulté, sans pouvoir la résoudre. Le choix a donc été fait de les garder au montage.
J'expliquerai pourquoi dans la suite en répondant aux autres remarques.
Le rapport à la caméra n'étant pas forcement évident pour les non acteurs en plus d'être une grande source de curiosité pour l'environnement.

Un plan se refait lorsque quelque chose cloche. Les regards caméra ne sont pas acceptables dans une fiction. Quant à l'environnement, c'est au preneur de son de le gérer, mais il ne semble pas avoir été très performant. En outre, si l'environnement est ingérable, on change de site pour un coin plus calme.

En ce qui concerne la qualité image, je la trouve bonne quoique parfois un poil surexposée.

Voila, désolé d'être si dur mais je n'ai pas aimé et je trouve que ce film n'est pas au niveau d'une fin d'étude.

 

Bonjour Cournonsec!
merci d'avoir pris le temps de regarder et de donner ton avis
A quel moment as tu décroché ?

Un peu comme le rythme de vie d'Elise

Pour ma part j'en vois partout des ellipses dans ce film.
Et pourtant en consommant ce film je peux aussi le voir comme l'anti thèse de l'ellipse.
J'estime qu'il n'y a pas de règle avec l'art cinématographique. L'artiste comme le spectateur ont tous les droits dans une relation non vénale. Tant que le respect est la.
Tu n'as vu que 13 min d'un exercice auquel tu n'as pas été sensible, je ne vois pas comment tu peux extrapoler sur le vocabulaire cinématographique de la réalisatrice.
Mais nous n'avons pas tous la même sensibilité ni le même regard et c'est ce qui est intéressant et me pousse à montrer le film.

Et pourtant c'est l'un des rituels fondamental de sa vie. Moi je trouve ce moment rempli de poésie.

Ceux ne sont pas des acteurs, ils ne récitent pas de dialogue.
Ce n'est pas une scène narrative, tu as partagé un enseignement d'une grand mère à sa petite fille. J'adore l'image (au sens large) pour son pouvoir à capter le réel (que personnellement je trouve magique). Ce n'est qu'une des utilisations que peu faire l'homme de l'image. Mais par sa force, j'estime qu'elle peu se suffire à elle même.
Bref je trouve qu'elle crève l'écran et a une présence de dingue, mais je ne suis pas objectif

Un plan oui, la seconde de vie ne se refait pas.
La réalisatrice leur a passé la consigne plusieurs fois. Mais non acteur, c'était plus fort qu'eux.

Il me semble que la prise de son est pas trop mal.
Le mixage/compression est lui totalement merdique.
Et sinon pas moyen de changer de lieu, cette petite plateforme c'est leur spot.

Le seul plan un peu surex est celui justement de la discussion entre pote dehors.
La latitude du 5D étant ce qu'elle est, nous avons du faire des choix. Des blancs et des noirs à l'ombre avec un ciel nuageux ultra lumineux et des immeubles blancs, je trouve qu'on s'en sort pas mal sans lumière. Sous exposé aurait détruit le rendu des peaux noires. L'effet collatéral est cette densité dans les hautes lumières qui donne de la vie à l'instant.

Tu ne sais même pas les études qu'a fait la réalisatrice

Y'a pas à être désolé, t'as trouvé l'image pas trop moche c'est déjà pas mal
Merci d'avoir pris le temps de poster

 

Dilow, ne reproche pas à tes interlocuteurs de parler de film de fin d'étude puisque c'est toi qui le dit dans ton premier message. On est donc en droit de penser que la réalisatrice fait des études de ciné, sinon je ne vois pas l'intérêt de le dire.

Comme souvent ça part d'une bonne idée de base, dans le thème comme dans le traitement, mais ce n'est pas approfondi : cela donne un côté brouillon au film ; c'est du coup difficile de comprendre où vous voulez en venir et le fond de votre discours.

Les regards caméra ne m'ont pas dérangés parce que j'ai vécu le film comme un documentaire fictionnalisé, cela participe donc du genre. Petite précision linguistique au passage puisque c'est un film d'étude, il y a plus de regards hors-cadre que de regards caméra.

GiLd

 

perso je ne crois en rien et ça fait des années que les croyants me font bien comprendre que je n'ai pas d'âme, je n’émets que des borborygmes, des grognements. Bien le bonjour à ceux qui croient au père noël à 35 ans.

Pour la forme, c'est merveilleux, on pose " Lars von triers " ou "Depardon" sur le générique, ça va cartonner à Cannes. Et le pire c'est que je le pense, on a là tout ce qui me gonfle dans le cinéma français façon telerama/figaro etc.

Longue vie aux snobs, votre cinéma sent le rance et combat la vitalité dont ce court se revendique pourtant. Vu la diatribe pour défendre ce truc, je crois qu'on a mis le doigt sur quelqu'un qui ne va pas aimer qu'on aime pas son oeuvre, ouhlala.

ps : l'amateurisme des comédiens n'est pour rien dans l'ennui et la laideur qui se dégagent de ces 12 mn. Assez de boucs émissaires.

 

Dilow, la suffisance et le ton que tu emploies pour nier des critiques amicales ne peuvent que déclencher des réponses peu indulgentes.
Pourquoi donc montres-tu un film sur le forum si tu n'acceptes pas la critique ?

Mais il y a tout de même une phrase qui vaut son pesant de cacahuètes:

J'estime qu'il n'y a pas de règle avec l'art cinématographique.

Pas la peine d'aller plus loin.

 

Cournonsec, sois juste : Dilow se défend sans agressivité il me semble, et ses justifications dans le dernier message sont étayées. Parce qu'il y a aussi une tendance assez déplaisante chez les repairenautes plus actifs que d'autres : c'est de penser que le forum leur appartient.
Après on peut penser que le discours de Dilow est un peu pédant, mais c'est une constance chez les étudiants en ciné, j'en cotoie suffisamment pour le savoir

GiLd

 

Ben tout d'abord merci d'avoir pris le temps de regarder et de poster des commentaires.

Alors pour couper court à toute polémique sur les étudiants de cinéma.
Pour ma part j'ai un master en informatique et en logistique.
Et la réalisatrice un master photo/video, ce qui n'a rien à voir avec une école de cinéma.

Je ne pensais pas que les débats prendraient cette tournure.
J'ai essayé à chaque fois d'expliquer mon point de vue et le rapport à l'image que j'entretiens.

Merci pour la comparaison à Depardon Je suis complétement fan de "Profil Paysans" que j'estime être un joyau de la culture française

Je le répète encore il n'y a pas un seul acteur même pas amateur, ces personnes ont été confrontées à la caméra pour la première fois de leur vie.
Et je persiste sur ma phrase qui vaut son pesant de cacahuète!

 

Bonjour Gild,
Ta réponse me déçoit fortement:
D'une part, Dilow, s'il n'est pas agressif, n'en est pas moins fermement convaincu que le film est tellement bon qu'il ne contient aucune faiblesse ( il y en a pourtant beaucoup mais il les explique comme des choses voulues ou inéluctables - avec ce genre de raisonnement tout est chef d’œuvre ! ). Je ne trouve pas ses explications étayées du tout, d'ailleurs ne dit-il pas que le cinéma ne doit pas connaître de règles ? Dilow ne semble pas supporter la critique, ce qui explique la brutalité de certaines réponses (la mienne était tout de même moins violente).
En outre, notre ami Dilow ne semble être pour rien dans la réalisation de ce film (pas plus qu'il n'est étudiant en cinéma, contrairement à ce que tu dis!): en vertu de quoi se substitue-t-il au réalisateur pour le présenter au "festival permanent du Repaire" ?
Mais surtout, ce que j'ai du mal à digérer c'est lorsque tu déplores que je pense être propriétaire du forum (avec d'autres actifs) ! N'est-ce pas le but d'un forum que de faire en sorte que ses participants se l'approprient comme on s'approprie un club-housse ou autre lieu de détente propice à la discussion et aux échanges d'idées ?
Je ne pense pas que l'esprit du forum soit de considérer les adhérents comme des invités qui doivent marcher sur des œufs pour ne pas déranger les bibelots du Repaire.
Jusqu'à présent, il me semblait que c'était un lieu de liberté et d'échanges, une sorte de foyer où chacun se sent chez lui dès lors qu'il en respecte les usages !
Si ce n'était pas le cas, je pense qu'il serait beaucoup moins fréquenté.

 

Ce que je déplore c'est que justement c'est plutôt toi qui a du mal a supporter que Dilow ne soit pas d'accord avec tes critiques, aussi pertinentes soient-elles d'ailleurs. Après on peut penser que Dilow se défend mal, qu'il a un discours un brin pédant, mais c'est un autre problème.
Moi qui parcours ce forum de long en large (même si je ne fais souvent que lire les messages), j'ai régulièrement l'impression qu'un nouveau venu est sommé d'accepter les critiques des anciens. C'est une sensation assez pénible.

Par ailleurs, dans ses réponses (encore une fois auxquelles on adhère ou pas), Dilow remercie d'avoir pris le temps de regarder le film, etc. C'est toi le premier qui fait une attaque frontale et personnelle. Quand on modère un forum comme je le fais, c'est ça qu'on essaye d'éviter à tout prix (je pense être particulièrement cool et pondéré par ailleurs dans ma modération) parce que c'est ça qui peut faire partir les choses, l'interlocuteur pouvant avoir l'impression de perdre la face pour reprende les mot du sociologue Erving Goffman. Tous les modérateurs devraient lire Erving Goffman.

On peut espérer qu'il a l'accord de la réalisatrice pour ça. J'ai une faiblesse : c'est de penser a priori que l'être humain est bon et qu'il fait les choses dans les règles pour ne pas nuire à son prochain. C'est mon côté gauchiste.

Rien n'indiquait avant mon post qu'il ne l'était pas. Sa précision est postérieur à mon message.

Bref. Et si on revenait au film ?

GiLd