Les Archives des Forums du Repaire
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Forum professionnels - entreprises
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Discussion : Comment gérer la réaction d'un client, face au film?
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Author : alban
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Posted : 20-Jun-2001 14:38:14
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Bonjours, je souhaiterai avoir des témoignages de professionnels de l'institutionnel sur la dernière phase d'ellaboration d'un film de commande, lorsque celui-ci est remis au client, et qu'il faut gérer, le cas échéant, son insatisfaction.
Dans mon cas, je viens de rendre un 26 mn sur une communion "bourgeoise", assorti d'une fête et de divers spectacles. Ma prestation a été vendu en "kit" par l'organisateur des spectacles, à qui j'ai remi, conformément au cahier des charges, un master DV 26 mn, une copie VHS pal mono, une copie VHS d'1h10 des rushs sélectionnés, et 10 copies supplémentaires. Au total, compte-tenu du tarif que l'on m'a proposé, j'ai passé 11 jours pour finaliser ce travail (tournage mono-caméra, dérushage, montage, postproduction). Ayant remi les copies non pas au commenditaire, mais au prestataire, celui-ci a refusé dans un premier temps de donner le travail au client, invoquant les raisons suivantes : "le film part bien, puis il ne se passe plus rien" : après vérification, il a rappelé pour s'escuser, il avait visionner une copie qui a boeuguée, sans s'en rendre compte... -"Il y a un arc en ciel au début". Autrement dit, une mire de barre d'une minute, jugée comme faisant partie du film... -"Ca manque d'effets, et l'on voit les "plays-back". Autrement dit, le prestataire souhaite une compilation des effets de Mr Pinnacle, et non un film. Je lui ai donc expliqué que le montage ne lui était pas destiné. Les seuls "héros" d'une communion étant les gens, relativement aux spectacles, et qu'il commétait une faute professionnelle en donnant un avis personnel sur quelque chose, qui au fond, ne le concerne pas, le "contenu filmique dramaturgique" d'un tel film reposant plus sur la mémoire, le réalisme documentaire, et la perception qu'en aura le client dans dix ans, que sur un ressort d'actions spectaculaire (la communion fut assez triste, et, en réalité, il ne s'y est pas passé grand-chose. Je lui ai alors rappelé qu'il ne manquait aucune "unité d'action" : église, ostie, apéro, spectacle 1, début repas, spectacle 2, gateau, bal, interview etc.). -D'autres ecchos arrivent encore : par exemple, à mon initiative, malgré un faible budget, j'ai fait des jacquettes toute simple en noir et blanc pour chaque copie (titre, caractéristiques, durée ect.), et on me repproche maintenant leur vetustée. J'ai donc répondu qu'il n'y avait pas de problème, mais que c'était plus chère (temps de travail, encre couleur, papier etc.) -Dernière "couille" : appel téléphonique du prestataire, le client n'arrive pas à "voir le film en couleur..." Assez logique, puisque les copies sont en pal, mais, visiblement, l'action de commuter son magnétoscope semble encore mal perçue... Comment, dans ces conditions, faites-vous pour gérer ces problèmes, sachant que nombre d'entre-eux sont dus aux incompétences techniques et artistiques des clients et des commenditaires, d'autres dus au fait que j'ai n'ai pas assez "bétonné" mon cahier des charges, et qu'enfin, je ne serai jamais d'accord, sur ce marché, pour fournir de la merde bourrée de transitions, qui cache en réalité l'abscence de contenu, et rend surtout ce travail totalement innintéressant. Alban. |
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Author : giroudf
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Posted : 20-Jun-2001 17:56:08
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c'est un cas assez classique.
Regle numero un, ne pas opposer le travail fait au travail a faire. Le travail fait represente un resultat que le client peut evaluer. dans tous les cas ce travaille merite salaire. pas d'argent, pas de film. regle numero deux, ne pas fermer la discussion. considerer le travail comme fini et rester ouvert au pinaillages eventuel du client en affichant clairement les conditions, X franc de l'heure. Il veut des jacquettes couleurs... pas de probleme, 20F la jacquette. remonter le film un peu plus serré, plus d'effets.. pas de probleme, 400 francs de l'heure. regle numero 3, finaliser le produit avec le client (en plus il verra la difficulté du boulot). Quitte a visualiser avec lui les rush ou le film final et noter toutes les modifications. Ca donne une impression de bonne volonté et de professionalisme. Quand au troisieme larron qui donne sont avis au passage, a mon avis il faut l'ignorer (c'est pas lui qui paie) ou le considerer comme le client ( ce qu'il veut il l'a du moment qu'il le paie, en plus si le film convient pas , ce sera de sa faute, lui rappeler ce detail au passage). C'est vrai qu'il est difficile de garantir un produit standard en fonction d'images ou de situations dont on a pas a l'avance une idee de la qualité. Un mariage chiant sous la pluie reste un mariage chiant sous la pluie meme en Beta 16/9. regle numero 4, ne jamais s'engager sur des resultats ouvert, du style ..on vous paiera avec avec les k7 vendues, ou quand le client nous aura payé. toujours discuter sur des contrat direct. Dans le cas d'un intermediaire, le client c'est l'intermediaire. il prend le film , il paie et il se demerde avec. si il veut pas assumer, discuter directement avec le vrai payeur/decideur, pour voir ce qui a ete vraiment promis (on a des fois des surprises!). Derniere regle, ne pas conditionner la totalite d'un travail sur les derniers reglages. Se faire payer le tournage, le montage et garder une petite marge ouverte en cas d'insatisfaction ou de satisfaction. Souvent on arrive a tirer un peu plus que prevu sur un film, parce que le client rechigne rarement a payer une rallonge pour avoir entire satisfaction. |
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Author : rivault
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Posted : 20-Jun-2001 18:06:10
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salut!
j'ai eu l'occasion à une époque de faire de l'instit de base c.a.d les mariages, les médailles du travail et j'en passe... En ce qui concerne la technique, tu aurais du mettre tes copies en SECAM (on est en france et c'est la norme surtout pour le VHS), je sais c'est con mais tout le monde n'a pas de scope PAL (SECAM= compatibilité partout). Pour la mire, du noir suffisait (30s. maxi, je mettais 1 minutes et les gens me disaient "y'a rien sur votre cassette") tes clients ne travaillent pas dans l'étalonnage... Pour le contenu, si ton client final est content c'est l'essentiel, alors provoque un peu les choses et va voir les "bourgeois", l'autre t'en as rien à peter, c'est sur tu bosseras plus avec lui mais bon... Si je ne me trompe pas (jaurai préféré voir le film), tu as mis le paquet au début (générique, montage en musique, du rythme et tout et tout...) et puis après baisse de rythme, plus de musique pour faire passer les moments super chiants (la messe), et en plus pas de bol personne n'était bourré...(enfin c'est pas toujours évident de mettre l'oncle le cul par terre à raconter des conneries bien grasses, faut doser) prends du recul, et regarde bien le rythme de ton film, si t'es en virtuel mets quelques séquences clipées avec de la zik, ca fait vraiment du bien...et n'hésite pas à briser la chronologie des évènements (sans trop passer du coque à l'ane) tu peux peut etre trouver un fil conducteur, robert qui fait des commentaires à répétrition sur le pif, le sale gosse qu'arrête pas de faire coucou à la caméra enfin tu vois quoi... Equilibre ton montage, élimine ce qui est trop long et tu réutiliseras dans un petit best of. Moi je faisais ça: 1- premier film de 10 à 15 minutes bien léché avec générique (bandes noires 16/9, ralentis après la messe avec belle musique...du rythme quoi) 2-une parie des rushs dans l'ordre chronologique, monté en cut tout bête (ils pourront pas te dire c'est pas assez long) 3- un best of avec les meilleurs moments pour bien se marrer enfin ,jamais de commentaires off persos. voila. A+ |
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Author : giroudf
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Posted : 20-Jun-2001 18:09:12
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j'ai oublié ... pour la partie artistique, je pense que dans ce cas tu as tort.
En tant que pro, tu apporte ton savoir faire technique pour valoriser ce qui est filmé. ca reste neanmoins le produit du client, et pas TON film. Je sais que c'est chiant mais ca peut etre passionant de pouvoir realiser ce que le client veut au lieu de lui imposer ta vision, meme si elle est meilleure. moi je crois que plus il y a de contrainte dans un projet , plus il est interessant. Sinon, si tu travaille a ta maniere, tu fini par faire toujours la meme chose et c'est la que ca devient chiant. Si tu pense le contraire, tu devrais realiser tes propres films, parce que en realisation commerciale, 8 fois sur 10, tu donnes ton avis mais tu finis par baisser ton pantalon. faut s'y faire, c'est le client qui decide... |
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Author : alban
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Posted : 20-Jun-2001 19:23:30
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Je retient plusieurs choses : idée qu'il faut de toute façon s'adapter aux contraintes du marché, mais sans besser son froc.
Il est certes interressant de travailler avec les contraintes et les limites imposées par le client, mais dans mon cas, celui-ci n'avait rien à dire! Il m'a demandé quelque chose qui retrace les évènements de la journée, avec une attention particulière sur la séquence où ses potes chantent "allumer le feu" avec l'orchestre en toile de fond... J'ai quand même demandé quelques précisions au prestataire, et il m'a répondu : "un truc qui pète avec des effets"!!! (Je précise avoir mis par "respect" pour le client une bonne quinzaine de transitions 3D, là où, 3 ou 4 fondus enchaînés et un fondu au noir auraient suffit) Merci, en tout cas, de m'avoir donné quelques conseilles techniques qui me seront utiles. Je vois que je ne suis pas le seul à être pasé par là. Alban |