Test Sony EX1R : Les nouveautés passées au crible

La nouvelle version EX1R vaut-elle le surcoût par rapport à l'EX1 "tout court"? Quels sont les atouts des changements, pour quels usages et utilisateurs? Alice et Forest apportent leur regard avisé (en vidéo et texte) sur le nouveau caméscope Sony qu'ils ont pu prendre en main en parallèle de l'EX-350. SG

 

Bien que disponible en pré-commande depuis le mois de décembre, le lancement des nouvelles EX est prévu pour ce mois de janvier, l’occasion pour nous de faire un petit point sur les deux nouveaux caméscopes EX dévoilés lors du SATIS 2009. Commençons par notre prise en main des nouveautés de l'EX1R, et nous consacrerons un second article au test de la EX-350.

PMW-EX1R, avec « R » pour « revised » c’est à dire version révisée, entendez par là : revue et corrigée. Il remplace en réalité le précédent modèle PMW-EX1 qui ne sera plus produit, en conservant exactement le même prix liste au catalogue de Sony.  La provision en stocks fera toutefois que durant un certain temps on devrait encore trouver les deux modèles EX1 et EX1R dans le commerce et comme l’on pouvait l’attendre ils ne seront logiquement pas vendus au même prix. De plus, le lancement d’un modèle successeur coïncide généralement avec l’arrivée accrue sur le marché de l’occasion du modèle remplacé.

Devant cette offre, il est intéressant de se poser la question : la nouvelle version EX1R vaut-elle le surcoût par rapport à l'EX1 "tout court" ? Par extension, peut-on profiter de la nouvelle tarification de la EX1 pour faire quelques économies, ou tout simplement pour accéder à une gamme de modèles inatteignable autrement ?

Les différences EX1 et EX1R

Comme vous avez pu le découvrir dans les news de l’époque (Sony PMW-EX1R, l'EX1 revue et corrigée [Brève]), les différences sont les suivantes :

Ajout du format d’enregistrement SD en fichiers AVI DVCAM

Ajout du format d’enregistrement XDCAM HD HQ :1440x1080 @ 35mbps

Remplacement du viseur 200 K pixels par un viseur 1.2 Mpixels HD (le même que sur les Z7)

Sorties vidéo en HDMI en plus des sorties HD-SDI et i.Link

Ajout du bouton S&Q motion

Ajout du bouton Push Iris Auto

Fonction d’enregistrement sur une mémoire cache Fonction d’enregistrement image par image

Retouche des boutons de la roue porte filtres ND et de la commande de l’alimentation

Modification du filtre IR intégré pour ne plus laisser passer d’infrarouges indésirables

Grip de la poignée améliorée

Fonction d’inversion d’image

Ajout d’un récepteur pour la télécommande infrarouge à l’arrière du caméscope

Retouche du style des boutons avec un fond orange

 

La même qualité d'image

On reviendra plus en détail sur ces points plus loin dans ce test, mais on peut surtout voir que dans l’absolu, l’imageur est resté le même : que ce soit au niveau de l’objectif, du capteur, du DSP ou du format d’enregistrement, rien n’a été modifié par le constructeur. En fait, si l’on met de côté une seconde le filtrage des infrarouges (qui nécessite un accessoire sur l’EX1) absolument rien ne distinguera une image produite par l’un ou l’autre caméscope à la relecture.

Les différences résident donc principalement dans l’utilisabilité, néologisme que vous me passerez j’espère, décrivant à la fois l’ergonomie et les fonctionnalités d’un appareil. Ainsi, comme en attestent la plupart des conversations que nous avons pu suivre sur le sujet, tout le monde est d’accord pour dire que la EX1, même si elle a été officiellement remplacée reste un excellent caméscope dont vous n’aurez à regretter ni le choix, ni l’investissement s’il a été acheté au bon prix. On peut également noter que l’EX3 reste inchangée au catalogue et malgré le fait qu’elle ne bénéficie d’aucune des modifications de l’EX1R elle est toujours vendue 30% plus cher que cette dernière.

Ceci étant dit, pour ceux qui ont le budget, les nouveautésde la version R apportent de vrais points positifs, leur arrivée est tout à fait la bienvenuC

Les améliorations présentée et commentées en vidéo:

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1. Améliorations ergonomiques

Personne évidement ne se plaindra de l’arrivée du viseur HD, du grip de la poignée améliorée ainsi que des arrêtoirs sur la commande de la roue porte-filtre ND et sur le bouton marche arrêt (Caméra / VCR). La prise en main est réellement améliorée, laissant moins de place aux erreurs de manipulation et augmentant naturellement le confort d’utilisation.

Le bouton push auto iris comble également un manque étonnant à l’EX1. Les opérateurs formés à l’utilisation de caméscopes ENG sont habituésà cette touche sur les objectifs sous le petit doigt. Désormais bien placé il permet une utilisation intelligente des automatismes présents pour assister les opérateurs de prise de vue.

La couleur orange peinte sous les boutons apporte aussi un avantage par rapport au focus : ce n’est que dans la position FULL MANUALFOCUS que l’on voit l’orange, permettant de voir d’un coup d’œil, même de loin dans quel mode de focus est l’objectif.

Enfin, vous le saviez surement, l’EX1 ainsi que l’EX3 souffrent d’un défaut de filtrage des infrarouges qui provoque une modificationdes couleurs sur certains tissus lorsqu’ils sont éclairés par une source émettant beaucoup d’infrarouges, sources dont font partie les ampoules à incandescence comme les lampes à tungstène très largement utilisés comme éclairage au cinéma.
Le défaut n’est pas si visible que ça, il a fallu des mois d’utilisation avant que qui que ce soit s’en rende compte, mais il est là. La solution adoptée jusqu’à présent par les opérateurs prévoyant de tourner dans les conditions précitées est d’ajouter un filtre infrarouge en 77 mm devant l’objectif. Cette précaution n’est pas nécessaire avec l’EX1R puisque le filtre interne a été remplacé, mais si le sujet vous intéresse il a été rapporté que grâce à ce filtrage faible des rouges lointains, les EX1 et EX3 ont une superbe capacité à reproduire des nuances très riches dans les rouges.

2. Intégration plus complète dans différents environnements de production

Beaucoup de productions indépendantes ainsi que massivement le monde des news télé exploitent encore les images en SD, majoritairement en DVCAM. Le format d’enregistrement natif permet de raccourcir les temps de livraison entre la prise de vue du sujet et son intégration dans l’environnement de production ce qu’apprécieront tout particulièrement lesjournalistes.

L’ajout des formats HQ 1440 et DVCAM permettent d’unifier le format des rushes dans une production hybride XDCAM HD + XDCAM EX ou DVCAM + XDCAM EX. Rappelons rapidement que la plupart des solutions de montages modernes permettent le montage à partir de rushes natifs, or avoir deux résolutions différentes au sein d’un même projet oblige à en choisir une et à transcoder les rushes qui sont dans l’autre format, même si les éditeurs tendent à gérer de plus en plus le mélange des formats en temps réel pour rendre cela "transparent", comme sous Edius qui a cette approche depuis des années, ou Avid MediaComposer 3.5 et 4.0 suite à la renfonte du moteur vidéo du logiciel. Pour les utilisateurs de Final Cut Pro ou Premiere Pro en revanche il pourra êter utile d'unifier les formats dès la prise de vue (même si des cartes de montage ou plug-ins peuvent aussi apporter du temps réel pour cela).

La prise HDMI quand à elle permet de rajouter des solutions de monitoring HD économiques aux solutions professionnelles HD-SDI.

3. Fonctions de prises de vues

Le bouton S&Q motion apporte plus qu’il n’y paraît : outre la possibilité évidente d’activer ou de désactiver la fonction ralenti/accéléré sans rentrer dans les menus, on a désormais la possibilité de régler indépendamment le format de production du format des ralentis. En effet il fallait précédemment basculer tout le caméscope en 720p pour produire des ralentis allant au-delà de 30 images par seconde et rebasculer à chaque fois le format pour repasser en mode 1080p.  On règle désormais une seule fois dans le menu le format des ralentis, le caméscope basculera tout seul lors de la pression sur le bouton S&Q motion et reviendra au format de la même manière.

Le mode d’enregistrement par intervalles hérite du mode manuel présent sur les PDW-700 et 800. Dans ce mode on peut produire les images une par une, une solution idéale pour la prise de vue en stop motion. Il manque toutefois le mode automatique qui calcule automatiquement l’intervalle pour les accélérés programmés.

Une autre fonction fort pratique qui a été rajoutée c’est la possibilité d’exploiter la mémoire cache pour pré-enregistrer une quinzaine de secondes de manière glissante, avant même d’appuyer sur le bouton REC. Fort utile pour le documentaire et aussi pour tous les tournages où l’on attend qu’un évènement  survienne sans que l’on ne sache à quel moment ça va arriver.

Conclusion

Je pense personnellement que malgré son remplacement on va encore voir longtemps des EX1 en circulation. A l’évidence l’EX1R est plus intéressante au niveau de ses fonctionnalités, mais la différence de prix est à l'avenant, d’où cet article pour savoir ce qu’il y apporte précisément ce surcoût par rapport à l'EX1 "tout court".

Les journalistes et pigistes auront un véritable intérêt à pouvoir tourner en SD mais il faut tout de même qu’ils aient à côté de cela des besoins en HD qui justifierait l’acquisition d’un caméscope HD! Les loueurs pourront également louer plus souvent leurs machines si elles sont polyvalentes. De manière plus générale, cette polyvalence est un des points les plus forts de l’EX1R pour les utilisateurs amenés à côtoyer plusieurs workflows de production.

Reste à côté de ça les fonctions de prises de vues qui peuvent apporter un énorme plus sur certain types de productions : cache recording  pour le documentaire animalier,enregistrement image par image pour un clip d’animation. En cas de besoin de leur utilisation, c’est tout à coup immensément utile de choisir la version révisée.




La vidéo Les nouveautés de l'EX1R commentées par Forest sur le SATIS 2009


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