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Test Sony 24-70 GM II F2.8 : Un zoom presque parfait !

Test terrain, ergonomie, qualité optique et avis; je vous livre dans cet article mon retour utilisateur sur le zoom Sony 24-70 GMaster II F2.8

Publié par Alban Cousinié le 26 Août 2022 dans Tests
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  1. Alban Cousinié
    Par Alban Cousinié
    Photos Alban Cousinié et Vincent Lambert


    DSC01199.jpg

    Sony revisite cette année son zoom 24-70mm haut de gamme en lui apportant des évolutions aussi nombreuses que significatives. Il ne s'agit pas comme souvent d'un simple lifting puisque même le design de la partie optique a été fortement repensé. Le progrès le plus notable apporté par cette nouvelle version se traduit par une réduction de son volume de 18%.

    Lorsqu'un amateur demande quelle optique il devrait acquérir pour compléter son premier boîtier Full Frame, une majorité de voix s'élève systématiquement pour crier haut et fort "Un zoom 24-70 !". En effet, cette plage optique présente l'avantage de couvrir 80% des besoins en photo comme en vidéo, et si celui-ci est en plus doté d'une ouverture constante à F2.8, il pourra même rivaliser avec une série d'optiques à focale fixe pour un investissement et un encombrement bien plus raisonnables. Ceci permettra en plus un gain significatif de temps et de réactivité en n'échangeant plus les optiques sur son boîtier.

    Fort de ce raisonnement, j'avais acquis à titre personnel la première version du Tamron 28-75mm pour compléter efficacement et à bon prix mon boitier a7 III, et bien que disposant de nombreuses optiques dont je préfère le rendu, ce zoom reste celle qui est montée le plus souvent sur mon boitier, pour la diversité de ses focales et sa légèreté, mais aussi parce qu'elle est nativement autofocus et communicante avec le boitier. J'expérimente néanmoins parfois les limites de mon Tamron et c'est avec un grand intérêt que j'ai répondu à la proposition du Repaire de tester la version proposée par les créateurs de la ligne Alpha 7. Cet article ne se veut pas être un comparatif entre le zoom Tamron et le Sony, d'autant que pour être équitable il faudrait comparer la dernière version G2 du Tamron avec ce zoom Sony en Mark II. Je ne pourrais néanmoins m'empêcher de faire quelques références à cette optique au bon rapport qualité-prix.

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    De 24 mm...

    70mm-DSC01083.jpg
    ...à 70 mm

    La gamme GMaster se veut à la recherche de la perfection optique et mécanique. Sony annonce qu’un grand soin est apporté à la conception de ces formules optiques calculées pour réduire la distorsion de l'image et les aberrations optiques au strict minimum. On est là dans la quête de l'image parfaite, au plus proche de la vision humaine.

    Pour ce faire, Sony n'hésite pas à inclure dans ses objectifs GMaster des lentilles asphériques dont l'usinage est beaucoup plus complexe, précis et coûteux que celui des lentilles sphériques traditionnelles. Le polissage des lentilles est aussi significativement plus poussé ce qui permet d'atteindre une résolution d'image exceptionnelle requise par les capteurs haute résolution de 30 Mégapixels et plus. Ceci explique en grande partie le coût d'une optique GMaster. Ainsi ce Zoom 24-70 GM II inclut pas moins de cinq lentilles asphériques dont deux lentilles XA ultra précises pour atténuer le bokeh en rondelle d'oignon et réduire les distorsions. Deux lentilles sont en verre Extra low Dispersion (ED) et deux autres sont en verre Super ED. L'usage de ces verres à extra faible dispersion permettant de réduire le chromatisme à des niveaux insignifiants dans l'image. Alors que le premier GMaster plafonnait en résolution autour de 40 Mégapixels, la version II est encore plus piquée et maintenant capable de tirer parti des capteurs 50-60 Mégapixels du Sony A1 ou de l'A7RIV.

    Sony-20-70GMII-design-optique.jpg
    Source : Sony.com

    Une formule optique très sophistiquée : au total 20 lentilles sont réparties en 15 groupes.

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    49mm F/8

    Zoomez dans la photo de ce crâne pour voir la définition de l'image. Les 50Mp du capteur du boîtier a1 ne viennent pas à bout de la résolution de l'optique.

    charte MTF.jpeg
    Charte MTF du 28-75 GM II. Source : Sony.com


    [1] Contraste (%) [2] Distance du centre optique (mm) [3] Ouverture max. [4] Ouverture F8 [5] Fréquence spatiale [6] 10 paires de lignes/mm [7] 30 paires de lignes/mm [8] Valeurs radiales [9] Valeurs tangentielles


    La fonction de transfert modulaire (MTF) donne le degré de restitution des détails d'un objectif, en mesurant le contraste entre des lignes finement espacées.

    On constate qu'en s'éloignant du centre de l'optique vers les bords (vers la droite sur le graphe) ses caractéristiques s'affaiblissent très peu, particulièrement à F8 (Graphe [4]) qui est l’ouverture offrant la meilleure résolution.


    Sony 24-70mm GM II : Une optique pour barouder



    Alors que les boîtiers Alpha 7 de Sony ont été critiqués par le passé comme étant des appareils de salon, la marque a fait de gros efforts, version après version, pour rendre ses boîtiers beaucoup plus résistants aux agressions extérieures.

    Aucun d'entre eux ne saurait être immergé dans l'eau, mais ils sont désormais intégralement jointés au niveau des jonctions de leurs éléments extérieurs, ce qui les protègent des projections d'eau, de sable ou de terre, et donc permettent maintenant à ces appareils d'être utilisés sur des sorties aventureuses et de supporter un usage professionnel.

    Les optiques de la série GMaster sont pareillement jointées et prêtes à affronter les rigueurs du terrain. Mais c'est aussi désormais le cas de ses principaux concurrents, le Sigma 24-70mm F2.8 DG DN Art, le Samyang 24-70mm F2.8 et le Tamron 28-75mm F2.8.

    Sony-20-70GMII-joints.jpg
    Source : Sony.com

    Le 24-70 GM II bénéficie de la plus fine intégration technique possible avec les boîtiers de la marque, et à priori de la grande fiabilité des produits Sony : jusqu'ici, je ne me rappelle pas d'un seul de leurs produits qui m'ait jamais laissé tomber, par contre je ne saurais me vanter de l'inverse ! La lentille frontale de l'objectif est équipée d'un revêtement fluor qui rend plus difficile le dépôt de traces de doigts ou d'autres contaminants et facilite leur nettoyage. En pratique, l'efficacité de ces nouveaux revêtements fluor est réellement convaincante : il devient difficile de laisser des traces avec ses gros doigts, et on ne s'en plaindra pas !


    Importante réduction de volume et de poids du GMaster



    Dans cette nouvelle version de son zoom 24-70 GM, Sony a réussi à miniaturiser ses moteurs linéaires XD tout en les rendant plus rapides. C'est cette miniaturisation qui a permis à l'équipe d'ingénieurs de réduire le poids (-191g) , la longueur (-16mm) et le volume (-18%) de l'objectif. Une cure d'amaigrissement qui sera très appréciée de tous ceux qui portent leur matériel de longues heures sur le terrain.

    Celle-ci a également pour conséquence de reculer le centre de gravité de l'objectif vers le boîtier et de rendre celui-ci beaucoup plus équilibré lors de la prise en main que la version Mark I qui piquait du nez.


    Distorsion corrigée nativement



    Avec les optiques communicantes avec les boitiers, celui-ci est capable de prendre connaissance du modèle et de la focale de l'optique qui lui est montée. Quand celui-ci dispose d'une entrée d'informations dans sa base de données pour l'optique courante, il est en mesure de lui appliquer une correction de la distorsion d'image liée aux défauts identifiés par les ingénieurs. Cette information n'est pas toujours disponible pour les optiques tierce-partie, mais elle l'est évidemment systématiquement pour les optiques Sony. La correction automatique s'applique sur les images JPEG, mais pas sur les images RAW qui, rappelons-le, constituent un déchargement des données brutes issues du capteur exemptes de tout traitement au niveau du boîtier. Si l'on travaille en RAW, il faudra donc appliquer cette correction lors du post traitement avec un logiciel tel que Lightroom.

    La correction automatique de distorsion s'applique également en vidéo et là ça devient très intéressant. Je travaille actuellement sur un film tourné dans des espaces exigus ce qui requiert un recours fréquent aux optiques grand angle. L'usage de la correction automatique en 24 mm m'a permis d'obtenir l'image la plus parfaite possible, donnant satisfaction à la réalisatrice avec laquelle je travaille qui nourrit une détestation particulière pour les déformations de champ en grand angle.



    Sony 24-70 GM II : L'autofocus ultime



    Les nouveaux moteurs XD sont donnés comme 2 fois plus rapides que leurs prédécesseurs en suivi AF. En comparant l'autofocus avec mon Tamron 28-75 que j'ai toujours trouvé très rapide, le 24-70 GM II assure une mise au point aussi précise qu'immédiate, droit au but. Le plus souvent sans effet de pompage, alors que le Tamron affiche lui systématiquement une oscillation.

    En rafale, le zoom Sony est capable de soutenir les 30 img/s du Sony A1 avec un taux de succès frisant les 100%. Les photographes d'action et les vidéastes seront comblés par la rapidité et la précision de cet autofocus qui se situe au plus haut niveau du marché. Cerise sur le gâteau, les moteurs XD se révèlent parfaitement inaudibles en fonctionnement.

    Pour les vidéastes, un autofocus avec un tel niveau de performance sera utile, particulièrement en 4K, pour traquer avec précision le déplacement d'un sujet à pleine ouverture, quand la profondeur de champ est minimale, ou durant des prises de vues au ralenti à 120 img/sec.


    Boutons et commandes physiques



    Le fût est paré de nombreuses commandes de fonctions : une bague de contrôle d’ouverture de l'iris qui peut être décliquée, un verrou d'iris, un switch Autofocus / Focus manuel, un bouton de maintien de mise au point et un autre bouton programmable. Le fait de disposer de contrôles physiques est toujours très agréable à l'usage, notamment la bague de contrôle de l'iris qui comblera les vidéastes.

    DSC01205.jpg
    La bague de l'iris.

    Lorsqu'on la positionne sur le repère "A", le boîtier passe en gestion électronique de l'iris.

    DSC01217.jpg

    Un switch permet de basculer la dureté du zoom tandis que l'autre permet de décliquer la bague de l'iris.

    DSC01215.jpg

    Deux autres switches permettent de basculer de l'autofocus en focus manuel et de verrouiller l'iris. Il y a également deux boutons physiques paramétrables depuis le menu "Setup > Operation Customize" du boîtier. A noter que le paramétrage des boutons personnalisables est stocké dans le boîtier, pas dans l'objectif. Malheureusement, il n'est pas possible de paramétrer des fonctionnalités différentes pour ces deux boutons. C'est donc la même fonctionnalité qui est appelée quelle que soit le bouton pressé.

    Le pare-soleil est sécurisé par un verrou accompagné d'un petit bouton qu'il faut enclencher pour assurer sa libération.

    Une innovation très intéressante est présente : une petite trappe sur le corps du pare-soleil permet enfin d'accéder à un filtre ND ou polarisant pour assurer sa rotation sans devoir démonter ledit pare-soleil pour réaliser cette opération.

    DSC01214.jpg
    La trappe d'accès aux filtres rotatifs

    La bague de commande du zoom propose deux réglages : doux ou dur. Alors que je préfère les zooms très doux pour la vidéo, mon ami Vincent qui est photographe préfère lui une commande de zoom plus dure qui reste bien stable. Dans son mode le plus doux, je trouve que le zoom manque encore de fluidité, en tous cas pour la réalisation d'un zoom manuel fluide en usage vidéo, c'est dommage, mais bon il ne s'agit pas d'une optique cinéma non plus... Pour ce faire, il aurait sans doute fallu une lubrification avec de la graisse. Là on sent que les pièces mécaniques frottent à sec.

    La bague de mise au point est très douce et fluide, mais je lui ai trouvé un défaut qui pour moi est assez rédhibitoire : alors que certaines optiques règlent leur point sur une plage de 270°, le 24-70 GM II se trouve lui à l'autre extrémité du spectre. Toute sa plage de mise au point est balayée sur une rotation de seulement 45° de la bague de point, soit 1/8ème de tour. C'est beaucoup trop peu et ça se révèle très imprécis lorsqu'on veut réaliser un changement de point entre deux sujets en vidéo, par exemple entre deux acteurs situés à 1m l'un de l'autre. La rotation à appliquer à la bague est de moins de 5° et la transition se fait de manière beaucoup trop rapide et imprécise. En pratique, une bague de point sur un objectif autofocus est juste un encodeur numérique interprété par le boîtier (ou l'objectif) et il devrait être possible d'en régler le facteur de démultiplication au niveau logiciel.

    Nous avons remonté ce problème au chef de produit Sony France, en espérant que le Japon prendra en compte cette remarque et proposera, via une mise à jour de firmware, soit une course de point plus importante, soit une fonctionnalité de personnalisation de la course de point, ce qui serait un must. Ce problème affectera les vidéastes puristes et les photographes qui aiment faire leur point manuellement. Dans le cas d’un changement précis de mise au point, il reste la possibilité d'utiliser la fonctionnalité "tap to focus" sur l'écran du boîtier utilisé, si celui-ci en dispose, et de régler la vitesse de changement de point à la valeur désirée. Toutefois, il s’agit davantage d’un plan B que d’une véritable solution optimale.

    C'est d'autant plus dommage que le 24-70 GM II est l'un des tous premiers objectifs Sony à proposer une mise au point à réponse linéaire. Contrairement à l'habituel focus by wire qui va affecter la vitesse de changement de point en provoquant une accélération fonction de la vitesse à laquelle vous tournez la bague, la réponse linéaire mime le fonctionnement des optiques manuelles et permet d'obtenir une valeur de point toujours répétable en fonction de la position de la bague sur la course de point. C'est un comportement indispensable en vidéo, surtout en tournage de fiction, pour prendre des marques en fonction des positions des acteurs et de la caméra durant une répétition, puis effectuer des changements de point s'enchainant impeccablement lors de la prise de vue. Or l'usage de cette nouvelle fonctionnalité de réponse linéaire est ici largement ruiné par la faible course de point : espérons qu'il s'agit là d'une erreur de jeunesse pour cette nouvelle fonctionnalité chez Sony et qu'elle sera corrigée.

    A noter que Lumix, au moins sur son boitier S1H, propose un réglage pour passer tous les objectifs L-Mount montés sur le boitier de focus by wire à focus linéaire, et que ce raffinement ne bénéficie pas juste aux objectifs de la marque mais à tous les objectifs adhérant à la norme L-Mount. On aimerait bien voir aussi un tel réglage proposé sur tous les boîtiers Sony et pas juste sur les objectifs premium. En fait, on se demande surtout pourquoi ce mode focus by wire s'est généralisé à toutes les marques sans laisser le choix aux utilisateurs qui, en définitive, sont assez nombreux à s'en plaindre.


    Zoom 24-70mm compact et focale 24mm



    Étant utilisateur d'un Tamron 28-75mm, la focale de 24mm m'a souvent manquée en pratique. J'ai beaucoup apprécié durant le test de disposer de cette focale qui permet de mettre un pied dans l'univers du grand angle, sans devoir démonter le zoom et monter un autre objectif.

    Je me souviens d'une vidéo ou un représentant de Tamron expliquait que leurs ingénieurs s'étaient résolus à ne pas intégrer la focale de 24mm, sans ça leur optique aurait été significativement plus longue et encombrante. Et bien Sony y est parvenu et propose désormais un 24-70mm de la même longueur que le 28-75mm de son concurrent.

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    A gauche, le zoom Sony. A droite, le zoom Tamron.

    Le 24-70 GM II atteint désormais une longueur comparable à celle du Tamron 28-75 tout en offrant l'accès à une focale de 24mm. La longueur du zoom en utilisation passe de 120mm à 150mm (hors pare-soleil, avec celui-ci ajoutez 40mm à la longueur totale).

    zoom-compact.jpg
    Le zoom Sony à 24mm
    zoom-ext.jpg
    et à 70mm


    Distance de mise au point réduite du G Master II



    La distance de mise au point minimale est très courte et varie de 21cm en 24mm de focale à 30cm en 70mm. Si l'on dispose d'un appareil doté d’un capteur haute résolution, avec une telle proximité du sujet on peut potentiellement se passer d'optique macro pour de petits tirages.

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    Bokeh du Sony 24-70mm GM II F2.8



    Grâce au diaphragme 11 lamelles, le bokeh est doux et agréable.

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    L'effet "pelure d'oignons" est faible sur les boules de bokeh, mais pas inexistant malgré les lentilles XA. En pratique, c’est un résultat satisfaisant.

    _DSC1545.jpg


    Lens flare du zoom Sony



    La résistance au flare est excellente. Il est très difficile d'obtenir un flare, hormis en pointant l'objectif vers le soleil, et encore le flare demeure discret et d’un aspect plaisant. En conséquence, le contraste offert par ce 24-70 GM II est tout bonnement excellent.

    lens flare @24mm.jpg
    Le lens flare du 24-70GM II à 24mm

    Rendu des couleurs et tons chair du 24-70mm



    Le rendu des couleurs est fidèle à la réalité et les tons chair sont rendus de manière très naturelle par l’optique. Notez que les photos de l’article ont été shootées avec le profil « vivid » du boîtier qui renforce la saturation des couleurs. Les deux photos de démonstration des tons chair ci-dessous sont converties (mais pas éditées) à partir des images RAW, ce qui revient à utiliser le profil « standard » sans saturation additionnelle des couleurs.

    DSC01472.jpg

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    Des fonctionnalités spécifiques pour la vidéo



    La correction de la respiration (“focus breathing”)



    Les boîtiers Sony de dernière génération (pour l’instant seulement l’a7 IV et la FX6) offrent une fonctionnalité innovante : la correction numérique de la respiration lors de la mise au point. En effet, sur la quasi-totalité des optiques photo, lorsque vous réalisez un changement de point, vous verrez le champ de votre cadre s'élargir ou se rétrécir de manière concomitante avec le mouvement du point. Ce comportement est problématique car il va légèrement agrandir ou rétrécir les objets à l'image et rappeler consciemment ou inconsciemment au spectateur la présence de la caméra. C'est un défaut que les directeurs de la photographie cherchent généralement à éviter, dont sont exempts la plupart des optiques de cinéma modernes, mais vu leur prix souvent extrêmement élevés, celles-ci restent inaccessibles à de nombreux vidéastes. La correction numérique de la respiration met donc ce raffinement à la portée de tous. Seule limitation, il est nécessaire de disposer d'une optique Sony pour bénéficier de la fonctionnalité, toujours pour des raisons d'informations pré-saisies dans la base de données d'optiques stockée dans le firmware du boîtier.

    Vous pouvez vous faire une idée de la qualité de cette correction en consultant ce test, réalisé sur l’A7IV et le zoom Sony 70-200 F2.8 OSS II :


    La stabilisation active Sony



    Toujours sur les boîtiers Sony de dernière génération, il est possible de bénéficier de la stabilisation active lorsque le boîtier est doté d'un gyroscope interne et qu'une optique communicant sa focale au boitier est montée (ça ne fonctionne malheureusement pas avec les optiques manuelles, même si on rentre explicitement leur focale dans le menu steadyshot). Celui-ci enregistrera alors les données de mouvement du gyroscope, mais uniquement dans les containers vidéo au format XAVC de Sony (ces informations ne sont pas transmises si vous exploitez un enregistreur externe type Atomos Ninja V).

    Il devient alors possible en post-traitant la vidéo avec le logiciel Catalyst Prepare de Sony d'appliquer une compensation inverse aux mouvements enregistrés dans le gyroscope. C'est une fonctionnalité particulièrement intéressante avec les caméras qui ne sont pas dotées d'un capteur stabilisé IBIS (In Body Image Stabilization), comme la FX6 ou la FX9. Sur la série A7, il est possible de combiner la stabilisation active avec l'IBIS du boîtier pour une performance encore améliorée. En pratique, les résultats obtenus sont très convaincants. Cette fonctionnalité ne se limite pas aux optiques GMaster Sony, mais il me semble important de la mentionner car elle est un apport intéressant pour nous autres vidéastes.

    Notez enfin que Sony a publié une vidéo bien faite sur l'avantage d'utiliser les optiques de la marque pour l'enregistrement vidéo. Vous y verrez un certain nombre des fonctionnalités évoquées ici en action.



    Conclusion - Test Sony 24-70mm GM II F2.8



    La résolution optique exceptionnelle de l'optique et son champ très bien corrigé, adossée à la performance superlative de l'autofocus, font de ce 24-70 GMaster II un compagnon idéal pour tirer pleinement partie des boitiers Full Frame rapides et haute résolution en monture FE, à savoir le Sony A1 (utilisé pour les photos de ce test), l'A9 et l'A7R. Mais d'autres boitiers ne seront pas en reste comme l'a7 IV avec son capteur de 33 Mégapixels ou l'A7s III qui tirera parti des raffinements offerts en vidéo. On a là affaire à un zoom de pointe combinant le meilleur du savoir-faire optique, électronique et mécanique de Sony, ouvrant l'accès grâce à un dialogue étroit avec le boîtier, à de nombreuses possibilités de corrections numériques qui viendront encore renforcer une qualité d'image déjà excellente à la base.

    Le 24-70 GM II sera particulièrement apprécié des photographes d'action pour la rapidité et la précision de son autofocus, des photographes architecturaux pour la qualité de son champ, et des vidéastes pour son image impeccable, son suivi AF précis même à fort ralenti et la correction de la respiration lors du point.

    Ses nombreuses fonctions physiques, particulièrement la présence d'une bague d'iris manuelle pouvant être décliquée, le switch AF/MF manuel et la trappe pour faire tourner un filtre polarisant sont des raffinements agréables qui manquent à beaucoup d'optiques modernes et plus abordables.

    La recherche et le développement nécessaires pour créer des fonctionnalités innovantes, ces fonctionnalités haut de gamme et le polissage optique très précis - et donc beaucoup plus long et complexe - ont un prix. Le Sony 24-70 GM II est actuellement commercialisé au coût de 2399€, face à des concurrents 2 fois moins onéreux (le Tamron 28-75mm F/2.8 Di III VXD G2 est à 899€, le Sigma 24-70 mm F2.8 DG DN Art Sony E est à 1199€ et le Samyang 24-70 mm F2.8 DG DN Art Sony E est à 899€). Est-ce que ce prix premium est justifié par les fonctionnalités offertes ? Je pense que oui. Néanmoins un tel prix, plus élevé que celui d'un boîtier A7 III, ne manquera pas de faire réfléchir avant d'acheter. D’autant que la qualité optique des Zooms Sigma et Tamron est elle aussi excellente. Il serait toutefois dommage pour les possesseurs de boîtiers A1, A9 ou A7 IV de se passer d'un tel zoom, seul à même de tirer pleinement parti de l'ensemble des fonctionnalités de leur appareil.

    Il est vraiment difficile de trouver des défauts au Sony 24-70 GMaster II. On notera tout de même une fluidité du zoom perfectible (mais correcte) et l’impossibilité de décorréler les deux boutons personnalisables présents sur l’optique.

    Enfin, le défaut majeur de cette optique vient de la faible course de mise au point en manuel qui rendra difficile les mises aux points précises. Probablement le défaut empêchant aujourd'hui ce 24-70 d'atteindre la perfection.




    Auteurs :


    Alban Cousinié.jpg Vincent Lambert 2.jpg
    Alban Cousinié à gauche et Vincent Lambert à droite

    Alban Cousinié est chef opérateur autodidacte. Il travaille principalement sur des films de fiction et du clip.
    Il utilise les produits Sony depuis plusieurs années, et particulièrement actuellement l'A7s III et la FX6.
    https://www.cousinie.net

    Vincent Lambert est photographe formé à l'école 3iS - Institut International de l'image et du Son et à l'école de photographie CE3P. Il intervient notamment sur la photographie d'évènements et de tournages de cinéma.
    Profil Vincent Lambert - Instagram


    Galerie photos :



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    Vous pouvez consulter les photos dans leur définition originale en cliquant sur les liens ci-dessous :

    HD/DSC01110.JPG
    HD/DSC01111.JPG
    HD/DSC01113.JPG
    HD/DSC01114.JPG
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    HD/DSC01523.JPG
    HD/DSC01538.JPG


    Vous pouvez ici télécharger (clique droit > enregistrez sous) quatre autres photos prises en RAW sur le Sony A1 avec le 24-70 GM II.

    https://repaire.net/forums/images/big/sony-24-70-GM-II/RAW/24mm-DSC01068.ARW

    https://repaire.net/forums/images/big/sony-24-70-GM-II/RAW/70mm-DSC01083.ARW

    https://repaire.net/forums/images/big/sony-24-70-GM-II/RAW/DSC01528.ARW

    https://repaire.net/forums/images/big/sony-24-70-GM-II/RAW/DSC01539.ARW
    GRG a recommandé ce message

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