Test optique - Série Meike Cine Lens FF : 24, 35, 50 et 85mm T2.1

Hugues Faure (Paris Optical Center) a profité de l’atelier optiques de février dernier pour passer la série Meike Cine Lens T2.1 Full Frame au banc de test. C’est le deuxième article test en collaboration avec Hugues, le premier traitant du Laowa OOOM 25-100mm.



Nous vous en avions parlé brièvement dans une Revue du Repaire en janvier dernier et voilà que la série a atterri dans nos mains.
Pour rappel, cette série est pour le moment composée de quatre optiques : un 24mm, un 35mm, un 50mm et un 85mm. Courant 2022, trois nouvelles focales viendront compléter ce “basic set” : un 16mm T2.5, un 105mm T2.1 et un 135mm T2.4.

La série est disponible en PL, EF, RF, E et L et propose un système de monture interchangeable.

TOUR DE L’OPTIQUE

Poids, dimensions et look

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Elles se situent toutes entre 1.1 kg et 1.2 kg.
En PL, toutes les optiques font 13cm de haut et 10 cm de diamètre. Ce qui en fait des optiques plutôt compactes pour une gamme cinéma, adaptées aux stabilisateurs et aux drones emportant une caméra PL.

L’esthétique des optiques est assez sympa, la combinaison rouge-noir avec marquages jaunes rend la série reconnaissable.

Equilibre

Les quatre optiques sont équilibrées de manière similaire, avec un centre de gravité situé au niveau de la bague de mise au point. Cette unification permet d’utiliser un gimbal ou un steadicam sans trop s’inquiéter du changement de centre de gravité.

Caractéristiques mécaniques

En ce qui concerne le carrossage, les optiques respectent les standards d’optique cinéma : position et tailles des crantages, unification des frontales et mécanique sérieuse.

Le pont, fourni avec l’optique, peut aussi bien être placé en haut qu’en bas sans changer l’orientation de l’optique, ce qui peut s'avérer utile dans certaines configurations. Le bouchon avant indique la marque, la focale, le format, l’ouverture et la distance minimale de mise au point en pied et mètre. Un point non négligeable qui évite d’ajouter du gaffer ou de commander des bouchons custom.
Les gravures sont fluorescentes, ce qui permet d’identifier facilement la focale dans la pénombre.

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Les montures PL et EF, les deux seules présentes lors de ce test, ne possèdent pas de connectiques électroniques et ne permettent donc pas l’échange d’informations entre l’optique et la caméra. Cependant, cela semble possible d’en ajouter puisque la monture PL présente un énorme trou au niveau des vis de façon à laisser passer une connectique LDS ou /i.

Le monture PL est également multi-orientable. Sur chacune des ailettes, une encoche permet d’orienter d’un quart de tour l’optique. Il est donc possible de monter l’optique à l’envers ou de travers. Ce détail peut s’avérer utile lorsque l’encoche principale devient usée par exemple.

Caractéristiques optiques

Les optiques ont un diamètre frontal de 85 mm. La bague frontale étant directement reliée à la monture PL (l’optique focalise en interne), vous pouvez mettre un clip-on sans vous soucier de l’usure prématurée du système de mise au point induit par l'embonpoint dû au clip-on.
Un filetage diamètre 82 mm permet de monter des filtres vissant. Attention néanmoins car entre le filetage de 82 mm et la frontale de 85 mm, il ne vous reste que 1,5 mm d’épaisseur de bague. Prenez donc garde aux déformations (dûes à un choc) qui risqueraient de vous empêcher de visser un filtre.

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La marque communique sur les structures optiques de leurs lentilles. On sait donc que le 24mm possède 14 éléments optiques répartis en 9 groupes, dont deux sont des éléments asphériques. Il est d’ailleurs le seul de la série actuelle à inclure ces éléments asphériques, toutefois il ne serait pas étonnant que le futur 16 mm en possède également.
Le 35mm possède 14 éléments répartis en 9 groupes. Le 50 mm en a 12 répartis en 8 groupes, ce qui en fait un 50mm relativement épais. Pour finir, le 85 mm comporte 14 éléments, également répartis en 8 groupes.

On comprend mieux le poids des optiques au vu du nombre d’éléments et on verra au moment du test sur banc le qualité en résultant.

Toutes les optiques possèdent 11 lamelles, le bokeh aura alors une légère forme polygonale.

La distance minimale de mise au point se situe à 30cm pour le 24mm, à 33cm pour le 35mm, 60cm pour le 50mm et enfin 85cm pour le 85mm.
Les quatre optiques ont une mise au point interne située à l’arrière. De nouveau, ce choix de configuration explique en partie la présence d’autant d’éléments dans le bloc optique.

La série est unifiée, les quatre optiques possèdent une ouverture maximale de T2.1 et minimale de T22 (ce qui changera avec l’arrivée, courant 2022, des focales extrêmes). Pour rappel, les diamètres frontaux et le placement des bagues sont identiques pour toute la série. La série couvre des capteurs Full Frame.

Course de point et de diaph

Premier défaut à noter, les gravures se trouvent toutes du côté gauche, donc du côté cadreur, ce qui peut être vite embêtant dans certaines configurations.
La marque a fait le choix de noter les distances en pied et en mètre en amont et en aval du crantage. Il n’y a donc pas de valeur miroir ce qui signifie qu’en retournant l’optique, pour avoir les gravures à droite, les indications se retrouveront à l’envers.

La bague de mise au point va au-delà de l’infini, ce qui rend la précision du calage relativement peu importante : même si l’optique n’est pas calée pour la caméra, vous aurez accès à votre infini, sous réserve de ne pas avoir une côte de tirage caméra trop éloignée de la norme.

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Comme pour la mise au point, l’optique ne possède pas de gravure d’iris à droite. La bague d’iris est fluide et les butées franches. La course de diaph effectue un quart de tour et possède un crantage de 0.8. Les valeurs d’iris entières sont inscrites et les tiers de diaph sont repérés grâce à un simple trait.
L’angle de focus est de 330°, suffisamment confortable pour faire le point à la main ou à l’aide d’un follow focus.

La qualité de marquage est correcte, les gravures sont superficielles mais visibles. Les plus pointilleux remarqueront que les traits de repère sont légèrement espacés par rapport aux valeurs de distance de mise au point (environ 1,5mm).

Le packaging

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En termes d’accessoirisation, on est assez gâté. En plus du bouchon avant et arrière, l’optique vient avec deux tournevis pour les montures ainsi qu’une clé BTR et trois vis pour le pont (donc une de spare). Des cales sont fournies pour ajuster parfaitement les valeurs lors de l'appairage caméra, ainsi qu'un document d’explication pour le changement de monture.

A noter, le bouchon avant possède une petite découpe permettant d’insérer le pont et ainsi de le ranger facilement avec votre optique. Comme mentionné précédemment, chaque optique vient accompagnée d’un pont et de ses vis. Le pont est identique qu’importe la focale et possède deux pas ¼” . On peut regretter que la marque n’ait pas choisi de combiner un pas ¼” et un pas ⅜”.

Meike ne fournit pas de de vis de monture, qui semblent pourtant plus petites que des standards. Il faudra faire attention à ne pas perdre les vis

PASSAGE AU BANC OPTIQUE

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A savoir : le test se fait en projection et l’interprétation des résultats dépend du bon jugé de l’opticien. Il est important de faire des tests caméra avant le tournage.
Ce test ne permet pas de comparer directement deux optiques entre elles, au sein d’une même série ou par rapport à d’autres marques. Les résultats que je vous livre ici sont donc à prendre de façon isolée et subjective.

Le 24mm

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L’image projetée a un léger défaut de planéité d’image, mais rien de très dramatique. Cela signifie que sur les bords, l’image se forme légèrement en amont. Ce qui offre à l’image un look piqué au centre et plus doux sur les bords.

La qualité d’image est correcte et la définition bonne. La distorsion est contenue et peu visible. On remarque un peu d’aberration chromatique sur les bords de l’image Full Frame, une impression à confirmer en captation réelle.
Enfin, le pompage est quasiment invisible.

Le 35mm

Malheureusement nous avons reçu une optique décentrée, un problème inhérent à la fabrication individuelle mais qui peut être rectifié par un passage chez l’opticien cinéma.
En contexte de tournage, l’optique reste utilisable mais on remarquerait une image et des bokeh qui bavent. Ici, son rendu trop crémeux la rend impossible à comparer réellement.

Le 35mm semble d’aussi bonne facture que le 24mm. Une fois ce problème réglé, tout laisse à penser que cette focale donnera d’aussi bons résultats que les autres de la série.

Le 35mm est une focale assez critique concernant le pompage mais celle-ci s’en tire très bien, notamment grâce aux nombreux éléments qui la composent.

Le 50mm

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Comme le 24mm, le 50mm présente des aberrations chromatiques assez contenues sur les bords de l’image.
Le pompage reste correct.

Le 85mm

Toujours un pompage bien contenu et une bonne définition pour le 85mm.

CONCLUSION

Pour conclure, Meike a sorti une gamme plutôt homogène autant dans son carrossage que dans le rendu.
Le passage de chaque optique au banc donne donc des résultats assez similaires, ce qui n’est pas très étonnant pour une série T2.1 avec autant d’éléments optiques. La qualité s'en ressent et en achetant cette série on paye pour une conception optique récente et performante même à pleine ouverture.

Finalement, ces optiques sont qualitatives, neutres et sans un look marqué. C’est une série très polyvalente mais il ne faudra pas s’attendre à ce qu’elle participe à un rendu esthétique singulier.

Meike a sorti la grande artillerie pour offrir des optiques de qualité, dans un faible encombrement et un poids contenu.

Merci à Central Vidéo pour le prêt

La série est disponible sur le site de TRM et missnumérique, les prix varient en fonction de la focale et de la monture et se situent entre 890€ et 1200€ par optique.