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Test Feiyutech AK4000

Que vaut ce stabilisateur à une main, supportant 4Kg de charge, concurrent du Ronin S ?

Publié par GRG le 22 Janvier 2019 dans Tests
► Commentaires 4
    Recos : 1
    Vues : 8 225
  1. GRG
    vignette_fb.png Le Feiyutech AK4000, sorti à l’automne 2018, est un stabilisateur qui vient chasser sur les terres du DJI Ronin-S.

    Proposé à un tarif plus attractif à son lancement (649 euros vs 749 euros pour DJI), il porterait plus lourd (4 kg contre 3,6 kg), serait un brin plus léger (1,8 kg contre 1,85 kg) et disposerait de la même autonomie (12 heures).

    feiyu_tech_ak4000_1_site_web_constructeur.png
    Feiyutech AK4000 - Image du fabricant


    Faisons le tour du stabilisateur AK4000



    Le gimbal est livré dans une petite valise en matière recyclée, qui n'est pas sans rappeler celle proposée par DJI.

    C'est valorisant, même si j'ai un gros doute sur la fiabilité du système de fermeture (ça me semble un peu fragile), c'est pratique pour entreposer la bête :

    Feiyutech_AK4000_03_petite.jpg
    La valise de transport de l'AK 4000

    Mais ça présente exactement le même inconvénient que celle fournie avec le Ronin-S (à vouloir trop bien copier...) : les découpes internes ne permettent pas de conserver ses réglages sur les différents axes de la nacelle, donc, d'être prêt à tourner dès la sortie de la mallette (il faudra refaire l'équilibrage). Rien n'empêche toutefois de retravailler les découpes internes, ou de ranger le stabilisateur dans un sac à dos.

    Chez Feiyutech, on est généreux, bien plus que la concurrence.
    Outre les divers câbles permettant de « piloter » sa caméra préférée (Sony, Canon, Panasonic, Nikon), un follow focus motorisé (si vous optez pour le pack qui l'inclut) et tout un tas d’accessoires sont fournis : comme une fixation permettant de s'attacher à la griffe porte accessoires de la caméra (pour maintenir le boîtier, aussi, par le haut), un support d'objectif, une tige d'extension en carbone et de la visserie « en veux-tu, en voilà ».

    Feiyutech_AK4000_08_follow-focus_petite.jpg

    Feiyutech_AK4000_09_bracket_petite.jpg

    Le stabilisateur en lui-même s'inspire grandement du design du Ronin-S (moteur de roll excentré, petit trépied se vissant dans la poignée), il est bien fini, semble solide et bien conçu.

    Feiyutech_AK4000_04_petite.jpg

    Si on regarde dans le détail, on remarque tout de même que les loquets de serrages des différentes axes sont, à l'image de la visserie fournie, un peu « cheap ».

    Plus généralement, on est quand même un cran en dessous de la qualité proposée par DJI (le Ronin-S est construit comme un tank), même si Feiyutech ne démérite pas (si on compare avec leurs premiers produits du genre, pour GoPro, c'est même un immense bond en avant).


    Quelques sympathiques différences, plutôt en faveur de l'AK4000, ne tardent pas à se faire remarquer.

    Déjà, on peut parfaitement utiliser un plateau rapide Manfrotto en lieu et place de la semelle fournie (ce qui n'est pas possible avec le Ronin-S).

    Ensuite, un petit écran LCD tactile est intégré au stabilisateur. C'est très agréable et pratique à utiliser (pas besoin de son smartphone, ni de connaître par cœur les différents presets).

    Feiyutech_AK4000_10_LCD.JPG

    Bon, il reste quelques petits bugs de navigation dans les différents menus (parfois il m'a été nécessaire de redémarrer pour parvenir à sortir d'un onglet...), mais ça peut certainement se régler rapidement, via un nouveau firmware.

    Le joystick n'est pas désagréable à utiliser, la mollette (pour piloter le follow focus, ou, un axe, comme le tilt - par défaut) semble très précise et progressive, bref, c'est plus que prometteur.

    Sans compter que le gimbal est doté d'un chargeur de batteries et, bien sûr, de batteries... Batteries que nous pouvons donc remplacer, sans changer de poignée (contrairement au Ronin S) ou que sais-je encore... Encore un bon point pour Feiyutech.

    Feiyutech_AK4000_07_batteries_petite.jpg


    Et maintenant place au test de l'AK4000



    Hop, je charge les accus et j'équilibre une première caméra dessus : l'appareil photo compact Sony RX100 Mk IV.

    Pour cela j'utilise en guise de contrepoids le support permettant une fixation à la griffe porte accessoires (le Sony est très léger, 298 grammes sans la carte SD, il faut rajouter un peu de poids vers le haut, si on veut obtenir un équilibrage parfait).

    Feiyutech_AK4000_11_RX100_1_petite.jpg
    Feiyutech_AK4000_12_RX100_2_petite.jpg

    L'opération est simple, et du coup, rondement menée. Il ne reste qu'à allumer l'engin, et à sélectionner la charge utile via l'écran tactile (suite à ce choix, le stabilisateur effectue un petit auto-tune, automatiquement). C'est parti pour un premier essai.

    Inévitablement on constate tout de suite que c'est bien lourd. La nacelle fait 1800 grammes, chaque batterie pèse 45 grammes (il en faut quatre), si on ajoute le trépied (156 grammes), on se retrouve avec un engin de plus de 2 kg (2136 grammes), sans la caméra... C'est beaucoup, surtout sur une seule main.

    En termes de sensations, à ce sujet, je ne vois pas de différences fondamentales avec le Ronin-S (voir notre test). Dans les deux cas c'est (trop ?) lourd. Notons que le grip est quand même moins bon que celui proposé par DJI.

    On peut naviguer dans différents modes de stabilisation (ces derniers portent des noms assez peu évocateurs, pour ne pas dire étranges, mais on s'y fait), on se retrouve avec des possibilités similaires à ce qui est proposé partout ailleurs (bloquer un axe, un autre, un suivi du type « majestic mode », etc.).

    On peut aussi faire du contrôle du mouvement : on précise un état « A », en ajustant manuellement la position de la nacelle, puis un état « B », et une durée, donc, une vitesse, afin d'opérer la transition entre ces deux états, ça marche très bien.

    Il y a un bouton qui permet, comme sur le Ronin-S, de passer en mode « selfie ». Sauf qu'il m'a été impossible de revenir à l'orientation de base, sans éteindre, puis rallumer la machine (un firmware sorti un peu hâtivement, pour les fêtes ?).

    Un autre point de détail, j'ai essayé le « constantly rotating dutch angle » (le truc qui ne sera bientôt plus à mode), et si ça fonctionne (la vision du constructeur à ce sujet est d'ailleurs un peu bizarre, si j'en crois la vidéo de promo), force est de constater que nous sommes à des années lumières de ce que propose DJI. Le rotation est anémique, et offre même quelques saccades en prime. Avec un boîtier de 300 malheureux petits grammes...


    Plus grave : c'est la stabilisation, dans son ensemble, qui est plus qu'en retrait...

    Comme on peut le voir sur l'extrait vidéo suivant, ça « dodeline » pas mal, de gauche à droite, et il y a beaucoup de petits ajustements bien trop secs...


    Extrait RX100 : sur les deux premiers « plans », je marche normalement, sans faire d'efforts particuliers (afin de mettre en évidence les travers). Puis je cours. Pour conclure, c'est le même plan, au ralenti, à 50 images par seconde (ça a été tourné à 100 FPS), histoire de mieux voir, si besoin était, ce qui ne fonctionne pas... Bien évidemment, le boîtier était parfaitement équilibré...


    Sur d'autres types de mouvements, ça « cogne » parfois, il y aussi des vibrations intempestives qui peuvent s'inviter au bal. Bref, c'est pas du tout ce que j'ai vu de mieux à ce sujet... J'ai essayé de jouer sur le payload et la réactivité (neutre - lissé - action), dans les réglages proposés, et ça reste, dans tous les cas, à mes yeux, pas top (j'essaye de rester charitable).

    Soyons clair, c'est éminemment subjectif (donc si vous trouvez la stabilisation proposée par votre gimbal Feiyutech, on dira, optimale... moi, je suis content pour vous).
    Un couple stabilisateur - caméra, il faut le pratiquer un peu avant de bien le sentir...

    Juste, j'ai assemblé et configuré mon premier « handheld gimbal » fin 2013, début 2014, bien avant que le Ronin premier du nom existe (c'était une sorte de clone du FreeFly MōVI : fibre de carbone, moteur DYS et carte Alexmos), et depuis, j'ai testé et configuré pas mal de nacelles, aussi bien à destination de drones, qu'opérées à la main.

    Et, à mon sens, le Feiyutech AK4000 ne fait pas partie des meilleurs (cha-ri-ta-ble)...

    Peut-être qu'en y consacrant du temps (en tentant de régler les choses plus finement, si c'est possible, via une interface plus poussée que celle proposée sur le LCD), ou lors d'une prochaine mise à jour, cela pourrait grandement s'améliorer.

    Mais enfin, à mon avis, si on achète ce genre de stabilisateur, c'est pour justement pour ne pas trop se prendre la tête avec les réglages. Sinon, on peut partir sur du DIY, à base de code Alexmos/BaseCam (BaseCam Electronics) et obtenir d'excellents résultats, au prix, important, du temps à y consacrer à régler ses PID, voire, à souder...

    Un peu déçu que j'étais, je ne me suis pas attardé à essayer en profondeur l'application, ni même le follow focus (ne rêvons pas, ça reste basique). En revanche, comme je suis joueur, j'ai tout de même tenté d'y coller une bien plus grosse caméra, pour voir...


    La Canon C200, avec un 17-55 F2,8 IS et une batterie, ça fait 2325 grammes. Pour le coup j'ai remplacé la semelle et la visserie fournie par du Manfrotto (je tenais à récupérer la caméra en bon état). Il a été assez long de trouver l'équilibrage parfait (avec le poids, les axes ne glissent plus de façon fluide), on dira qu'après 20 minutes d'efforts, c'était fait (et très bien fait).

    Feiyutech_AK4000_13_C200_1_petite.jpg

    Le premier constat que l'on peut faire, c'est que les jambes du trépied sont un peu trop courtes pour pouvoir supporter, en sécurité, une telle charge.

    Les loquets de serrage des différents axes m'ont aussi semblé, plus que bien (trop) sollicités... Autrement dit, on évitera de laisser l'ensemble sans surveillance...

    Cela étant posé, l'AK4000 assume sans problème (et donc, quand même, bravo), sans se plaindre à SUD Gimbal.

    C'est à dire qu'il ne stabilise pas moins bien qu'avec le RX100 (malheureusement, il ne stabilise pas mieux), comme on peut le constater dans l'extrait suivant :



    Extrait C200 : ici je tente de me déplacer, autant que possible (voir plus loin), délicatement, tel un ninja sur le sentier de la guerre, sur des pavés rendus glissants par la pluie... Rien n'y fait. Pareil, l'équilibrage de la caméra a été fait « aux petits oignons »...

    J'en profite pour préciser que j'ai tourné tout cela rapidement, entre deux averses, sans trop d'inspiration, compte-tenu du temps maussade et de la qualité de la stabilisation proposée, peu enthousiasmante (on va dire que mon engouement à l'aune de l'AK4000 était à l'image de la météo).

    Conclusion sur l'AK4000 et plus généralement sur les stabilisateurs à une main


    Il est quand même intéressant de souligner qu'il s'agit d'une configuration pas franchement utilisable dans la vraie vie. On est dans les 4,5 kg (on serait à 5 kg si on rajoutait le LCD tactile de la caméra et le nécessaire pour l'utiliser), à bout de bras. C'est très lourd, et on ne peut rien envisager de bien spontané. À mon sens, un des avantages des gimbals sur les steadicams, c'est, outre la souplesse de mise en œuvre, une plus grande mobilité possible pour l'opérateur. Avec tout ce poids déporté en hauteur, au bout d'un tube en alu, auquel on se cramponne (désespérément) à deux mains, on se retrouve finalement plus « coincé » que dans le gilet, pas jaune, d'un assez gros stead (du type L'Aigle Imperator, pour parler de ce que je connais). Il n'est pas question de courir, par exemple... On a l'impression d'être un vieillard cacochyme. ;)


    C'est dommage, le design avec l'axe de roll excentré permet, outre de voir son écran (s'il est localisé sur l'arrière du boîtier), de pouvoir facilement installer des caméras un peu hautes (sur les stabilisateurs à deux mains, du type Ronin-M, il faut souvent bidouiller pour parvenir à passer le viseur des Canon EOS C* et certainement aussi, celui des FS5), les moteurs encaissent le poids sans problème, juste, c'est à réserver à un ou deux plans, pas trop compliqués, avec, si possible, un assistant prêt à venir vous soulager de ses petits bras musclés...

    Autrement dit, le gimbal à une main, bon à tout faire, c'est, il me semble, loin d'être une réalité. Avec une caméra légère, c'est tout de même bien plus lourd qu'un stabilisateur à une main, version poids plume (il en existe en dessous du kilo, comme l'Adventurer par exemple, 910 grammes, qui peut supporter 3,2 kg : PILOTFLY ADVENTURER 3axis Stabilizer - PILOTFLY).


    C'est vrai qu'on va gagner (si les moteurs sont plus costauds) un peu en qualité de stabilisation (en admettant que ça soit bien fait, hein), surtout au niveau de la résistance aux accélérations (g), au vent, ou/et, si on utilise une grosse optique... Mais est-ce que ça vaut bien le coup de se démonter le bras pour cela ? Avec une caméra bien lourde, ça devient rapidement ingérable (après, on peut imaginer des usages un peu différents, sur un trépied, en motion control).

    Pour en revenir au Feiyutech, même s'il y a vraiment beaucoup de petites choses qui viennent plaider en sa faveur (le prix, la charge utile, le LCD tactile, les nombreux accessoires, la compatibilité Manfrotto, les batteries externes), je trouve que la qualité de la stabilisation proposée est plus que décevante (cela s'améliorera peut-être, via un nouveau firmware).

    Autrement dit, si je devais choisir entre l'AK4000 et le Ronin-S, je m'orienterais, sans hésiter, vers ce dernier (même s'il est loin d'être parfait).

    Si je devais choisir... La voix de la sagesse, je crois, c'est certainement d'opter, ni pour l'un, ni (surtout) pour l'autre. Dans la plupart des cas il me semble préférable de s'orienter vers un stabilisateur deux fois moins lourd, et de se contenter d'un poids embarqué plus raisonnable (après, si on est vraiment balaise, je veux dire en « force pure », que Peter Mac Calloway est votre assistant, et qu'on tourne avec une FS5, une EVA1 ou une C200, en plus d'une solution plus légère - genre GH*/A7*, et qu'on voudrait un seul gimbal, pour les supporter toutes, ben... ça peut se discuter...).


    Peut-être que le Zhiyun Crane Weebill sera celui qui mettra tout le monde d'accord, l'Excalibur des gimbals... On peut aussi rêver d'un Ronin-M, « 2 », avec un axe de roll décentré...

    Ou d'une poignée « officielle » DJI, à deux mains, pour le Ronin-S (du genre pas trop bidouille, je ne suis pas sûr que cet accessoire soit réellement un plus : SmallRig Dual Handgrip for Handheld Gimbal DJI Ronin S/Zhiyun Crane Series 2210 - SmallRig)...

    En attendant, je pense qu'il est urgent de ne pas se précipiter sur l'AK4000.


    Greg


    La vidéo du constructeur :



    La page produit sur le site Feiyutech :

    AK4000-FeiyuTech

    En solde chez Studiosport à 616 euros avec le Follow Focus : Feiyu AK4000 - Stabilisateur DSLR
    AQW333 a recommandé ce message

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