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Test : 10 jours avec la Sony EX3 page 2 - tests pratiques - 1

Alice (et son complice Forest) ont accepté d'utiliser en avant première la nouvelle caméra Sony XDCAM-EX3

Publié par barraalice le 20 Août 2008 dans Tests
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  1. barraalice

    Alice (et son complice Forest) ont accepté d'utiliser en avant premièrela nouvelle caméra Sony XDCAM-EX3, elle nous en a fait un compte rendu quiva passionner tous les potentiels acheteurs ou loueurs de ce caméscope.
    Partie 2 : Capteur, médias, optique, viseur, son

      TESTS PRATIQUES (1)

    Le capteur, tête de caméra et format d'enregistrement

    C’est peut être le plus solide argument de ce caméscope : pour la première fois sur un caméscope HD petit format on a un capteur HD plein format : 3x 1920x1080 et de grande taille : 1/2" de diagonale. Jusqu’à présent les modèles exploitaient au mieux des capteurs 1/3" typiquement sous échantillonnés.
    De plus la sensibilité du système est excellente puisqu’elle titre F/10 à 2000 lux typique. Cette fois-ci c’est enfin réglé, les caméscopes HD ont rejoint la sensibilité de leurs homologues SD, du moins sur les modèles de petit gabarit.

    Contrairement à ce que je craignais, le rapport signal bruit est assez bon. Certes ça fourmille un peu dans les noirs, surtout avec des gammas de type cinéma à large dynamique, mais l’un dans l’autre c’est très respectable.

    Reste la problématique du CMOS maintes fois soulevé, mais là encore je reste sur ma position que rare seront les cas où ça posera problème. Ceci étant dit, il faut tout de même en prendre connaissance et si vous prévoyez de filmer beaucoup de défilés de modes, avec des flashes de tous les côtés, il vaudrait peut être mieux vous orienter vers un modèle à base de CCD.

    En outre ce capteur est associé à un format d’enregistrement amélioré par rapport au HDV, le débit a été augmenté de 50% pour passer à 35 Mbps ce qui permet d’une part de réduire les artéfacts de compression et d’autre part de stocker le plein format HD sans sous échantillonnage. Là où le HDV se contentait de coder 1440x1080, la EX3 dans le mode HQ enregistre l'image complète 1920x1080.

    Autre nouveauté : on peut désormais sélectionner au choix tous les types de flux HD utilisés en diffusion :

    HD 1080p24
    HD 1080p25
    HD 1080p30
    HD 1080i50
    HD 1080i60

    HD 720p24
    HD 720p25
    HD 720p30
    HD 720p50
    HD 720p60

    Autant vous dire que ce caméscope atteint le sommet de la versatilité en production, même sur des format 720 lignes à 50/60 images par seconde utilisés outre atlantique ou chez nos voisins Belges et Suisses. De plus dans les modes progressifs la cadence de prise de vue peut être réglée de 1 image par seconde au nombre maximals d'images par seconde de la résolution sélectionnée (30 ips en 1080, 60 ips en 720). J'y reviendrais plus tard.

    Bien que le format d'enregistrement soit obligatoirement en 4:2:0 et ce quelque soit le bitrate sélectionné, la tête de caméra fonctionne en 4:2:2. Les manipulations colorimétriques faites sur la caméra bénéficient avantageusement de cet échantillonnage mais surtout, le signal non compressé émis sur la sortie HD-SDI est plein format et aussi en 4:2:2. A titre de comparaison la F350 a une tête de cam en 4:2:0 et le signal émis sur la sortie HD-SDI ne dépasse pas cette qualité. Les caméscopes XDCAM EX sont donc également redoutables en configurations studio, pour les lives, les enregistrements non compressés ou les travaux de chroma-keying.

    Le média d’enregistrement

     

    SxS PRO Sony

    Le format d’enregistrement est lui aussi d’une nouvelle trempe : les images sont stockées sur des cartes mémoire SxS (prononcez « S by S ») interfacées au format standard Express Card. A la manière des P2 de Panasonic le tournage se fait sur des cartes de petite capacité qu’il faut régulièrement vider. Cela dépends évidement du bitrate d’enregistrement, mais typiquement on considère qu’une carte de 16 go peut contenir 50 minutes de HD plein débit.
    Les cartes elles même sont formatées en FAT32, système de fichier compatible avec toutes les stations de travail disponibles (PC Windows, Mac, Linux etc.) et les fichiers sont à l’extension mp4. Il ne s’agit toutefois que d’un container puisque la vidéo est au format MPEG2 Long GOP. Ils se différencient toutefois du coup des fichiers XDCAM HD qui sont eux dans un container MXF. La compatibilité de ces nouveaux fichiers est grandissante et très prochainement la plupart des systèmes de montage devraient accepter les mp4 contenant du MPEG2 à tous les bitrates.

     

    EX3 : deux slots SxS

     

    Le caméscope est équipé de deux slots pouvant accueillir chacun une carte SxS. La lecture et l’enregistrement ne se fait que sur une seule des deux cartes à la fois. Si la carte en cours est totalement remplie l’enregistrement bascule automatiquement sur la deuxième carte. La première peut être sortie, vidée et/ou remplacée et le ballet peut continuer indéfiniment, sans interruption du tournage et sans une seule frame manquante. L’appareil peut même formater une carte pendant qu’il lit ou écrit sur la deuxième.
    Si la capacité totale restante des deux cartes atteint moins de 5 minutes, une alerte « Media near full » apparaît sur l’écran, les lampes Tally se mettent à clignoter et un bip alerte l’opérateur qu’il doit impérativement remplacer la carte libre. S’il continue sans la remplacer l’enregistrement se poursuit jusqu’à la fin, le message « media full » apparaît à l’écran et l’enregistrement s’arrête.

    Contrairement au systèmes à bande on est dans un système d’enregistrement data. Chaque enregistrement crées un fichier (dit « clip »). On ne risque plus d’effacer accidentellement une portion de bande en rembobinant les images et le transfert des images sur la station de montage se fait à la vitesse discriminante de la carte ou de l’interface.
    Le côté négatif du système à cartes mémoire c’est que c’est un système dit destructif. Les images doivent être manuellement dupliquées et archivées et les cartes sont systématiquement reformatées. Une erreur de manipulation ou une archive défectueuse entraîne irrémédiablement la perte des images impliquées. Il faut donc mettre en place un protocole soigné et sécurisé pour minimiser autant que possible ce risque. On peut à ce propos remarquer avec un peu d’humour que Sony termine le manuel de la EX3 avec le message (traduit de l’anglais) : « Procédez toujours à un test d’enregistrement, SONY NE SERA PAS TENU RESPONSABLE, NI NE REMBOURSERA TOUT TYPES DE DOMMAGES INCLUANT LA PERTE DE DONNEES OU DE BENEFICES DU AU FONCTIONNEMENT DE CET APPAREIL ». Faites bien attention donc à ne rien perdre, j’en ai fait les frais durant cette semaine de tests, j’ai toute une série de clips dont je n’ai extrait que quelques images fixes et que j’ai formaté (et réécrit) pour pouvoir réutiliser la carte sur le tournage suivant.

    Sur les cartes SxS, on ne peut enregistrer qu’un maximum de 600 clips environs. Si ce nombre de clips est atteint, même s’il reste de l’espace disponible sur la SxS l’appareil indiquera qu’elle est pleine avec le temps restant à 0 min. De plus, Voyageur nous rapportait récement que la capacité effective des cartes est inférieure à la capacité mentionnée. Ainsi sur une carte de 8 Go on ne peut enregistrer que 6.5 Go de données filmées. Je n'ai rien trouvé à ce sujet dans le manuel (puisque je ne l'ai plus en réalité), mais il y a des chances pour qu'une partie de l'espace disponible soie réservée pour les fichiers dits de production, c'est en tout cas ainsi sur les P-Disc : 500 Mo sont réservés et ne sont pas utilisables par le caméscope. En outre, les valeurs mentionnées sur les médias sont généralement des capacités brutes, non formatées et surtout exprimées en milliards d'octets. 8 Milliards d'octets correspondent en réalité à 7.45 Go. Il devrait donc logiquement rester quelque part à peu près 1 Go utilisable probablement pour d'autres tâches.

     

    Intérupteur Camera - Media

     

    La lecture des médias enregistrés passe par le mode Media, sélectionnable sur l’interrupteur de mise sous tension. Si vous me demandez mon avis, je trouve cela totalement exaspérant ! Je ne comprends pas pourquoi à l’heure du Data et sur des machines aussi professionnelles on se retrouve encore à devoir rebooter la machine pour lire les images qu’il y a dessus. C’est d’autant plus pénible que le reboot n’est pas rapide. L’appareil reste éteint pendant 10 secondes et prends encore 5 secondes pour redémarrer dans l’autre mode.

    Une fois dans le bon mode la lecture des clips se fait à l’aide des commandes de magnétoscope présents sur la poignée. Les clips apparaissent en vignettes sur l’écran, avec des informations sélectionnables comme la date de capture du clip, son time code, sa durée, son format etc. Un joystick quadri directionnel permet de naviguer dans les clips afin de les visionner. Lorsque la lecture du clip en cours se termine elle passe au suivant. Arrivé à la fin, la lecture se met en pause sur la dernière image du dernier clip. Entre les clips, l’image peut occasionnellement se distordre un peu ou clignoter. Pour obtenir une lecture sans distorsion (pour faire un dub sur une des sorties vidéo ou une lecture en projection) le manuel indique qu’il faut naviguer jusqu’au clip désiré, le mettre en pause et revenir au début du clip en appuyant sur le bouton PREV.

     

    Le controle des médias enregistrés se fait sur le dessus

     

    Lors de la lecture de clips, l’opérateur peut également ajouter quand il le souhaite un Shot Mark à une image d’un clip. C’est juste une métadonnée qui marque l’image afin de pouvoir la retrouver facilement. La EX3 peut créer deux types de marqueurs, Shot Mark 1 et 2. Traditionellement le Shot Mark 1 est utilisé pour signifier "bonne prise" alors que le 2 a des utilisations plus variables : parfois il signifie "prise à jetter", parfois autre chose conventionnellement décidé en production.

    A noter, on ne peut passer d’une carte à l’autre que lorsque le lecteur est en mode vignettes. Lors de la lecture de clips le bouton Slot Select est sans effet.

    Le menu clip permet d’effectuer diverses opérations sur les clips lors de la lecture :
    - obtenir toutes les informations du clip
    - marquer le clip comme OK
    - Shot marker le clip 1
    - Shot marker le clip 2
    - voire une vue éclatée du clip (Expand Clip)

    Additionnellement, lorsque le lecteur est en mode vignettes on peut également

    - enlever le marqueur clip OK
    - copier le clip
    - effacer le clip

    Le mode de lecture Expand Clip permet de diviser le clip en 12 blocs de durée égale, qui remplissent alors l’écran, ce qui peut aider a se retrouver facilement dans un long clip, à marquer différentes parties du clip et même à scinder le clip en 2.

    Si un ou plusieurs clips sont marqués OK, dans l’écran avec les vignettes un appui sur le bouton Thumbnail n’affiche que les clips marqués, ça permet de trier rapidement et de ne manipuler que les clips désirés.

    L’optique

    L'objectif Fujinon en kit

    Comme je l’expliquais dans mon test de la Z7, sur ses modèles à objectifs fixes Sony a toujours monté des optiques fabriquées par l’allemand Zeiss (du moins depuis que je m’y intéresse) alors que sur les modèles supérieurs à optiques interchangeables c’est généralement l’utilisateur qui choisit ses optiques : on en trouve de plusieurs marques mais les plus vendues sont généralement des Fujinon ou des Canon (60% du marché). Il existe toutefois chez Sony quelques exceptions comme par exemple le kit F330K qui vend la F330 avec un zoom Canon.

    Sur la EX3 (et la EX1) on trouve cette fois un objectif Fujinon. Ce n’est donc ni un Zeiss (généralisé sur l’entrée de gamme), ni un Canon (pourtant précédemment distribué avec la F330). Evidement les détails des accords entre les constructeurs nous seront toujours inconnus (et ne nous intéressent pas du reste) mais le choix de distribuer la machine avec une optique faite par un fabricant d’objectifs ENG témoigne au moins d’un positionnement dans la gamme des appareils plus "professionnels". Ne vous  y trompez pas, ça ne veut pas dire que les cailloux Zeiss sont mauvais ou non professionnels, Zeiss fabrique de superbes optiques dont notamment des Primes et DigiPrimes pour le cinéma qui sont tout à fait somptueux mais le secteur ENG n’est pas son domaine de prédilection, tout simplement.

    De ce que j’ai pu tester, cet objectif est somme toute très correct. Il souffre certes de quelques aberrations chromatiques, mais pas plus que mon KH16x5.7 IRS-E Canon HDGC, qui est pourtant vendu dans les 13 000 euros HT. Ce que j’ai trouvé de plus notable c’est la déformation en barillet à la position grand angle qui peut être fort gênante lorsque l’on filme des motifs géométriques ou des scènes avec des lignes droites forte près des bords.

    EX3 Fujinon F/5.6 5.8mm

    Ci-dessus une mire filmée au 5.8mm avec le Fujinon, survolez l'image pour voir la même mire filmée avec le Canon.

     

    Sa construction est remarquable, les bagues de zoom et de l’iris sont mécaniques, avec une crémaillère et la bague de focus arbore les même deux positions que l’on trouve sur le Zeiss en kit avec la Z7 : une position manuel en distance absolue (dite full MF), avec une fenêtre montrant la position du plan focal graduée en mètres et en pieds et une position hybride (dite AF/MF) avec autofocus, retouche du point et rotation à l’infini.

    Lorsque l’on passe en automatique et que l’appareil fait le point on ne voit pas de mouvement dans la fenêtre graduée donc manifestement l’entraînement est totalement électronique, il est toutefois très rapide et je n’ai pas souffert de latences perceptibles en utilisation manuelle.

    Fait tout à fait innovant : la poignée de prise en main est orientable, avec 8 positions sélectionnables. On débloque simplement en appuyant sur le bouton idoine, astucieusement placé sous le pouce et le tour est joué. La position horizontale ordinaire est la seule utilisable si l’on la tient à l’épaule, mais effectivement, tenue au poing il est assez confortable de pouvoir basculer la poignée. Les différentes positions servent à pouvoir la tenir à des hauteurs différentes : Horizontal pour la tenue haute (à l’épaule typiquement) et progressivement en rotation jusqu’à pouvoir la tenir en dessous du bassin !

    La poignée de l'objectif est orientable

    La poignée est assortie d’un traditionnel boutons VTR, de la commande de zoom, d’un bouton Rec Review, d’un bouton Expanded Focus (agrandit le centre de l’image afin de pouvoir parfaire sa mise au point) et d’une prise Lens Remote 8 broches, compatible avec les télécommandes standard pour le report des commandes cervo-contôlées à destination d’un assistant ou du réal par exemple. Bizarrement on ne trouve pas la commande de l’iris sous le petit doigt comme on en a l’habitude sur les caméscopes de reportage, celui-ci se trouve en fait de l’autre côté, avec les commandes intelligentes de l’objectif et il n’y a pas de bouton Push AE pour faire l’expo automatiquement en mode manuel. C’est un peu dommage car la possibilité existe pour le focus (bien qu’il soit également du côté intelligent et non sous les doigts de la main qui tiens l’objectif) et que les cadreurs ENG y sont quand même bien habitués. Le côté positif c’est que du coup on ne débraye pas accidentellement l’iris auto en la saisissant. A voir en fonction des affinités.

    Le bouton Rec Review fait penser au bouton RET, typiquement trouvé sur les objectifs de reportage mais il est un tout petit peu différent : Un RET généralement est un bouton unique remplissant 2 fonctions : une pression courte affiche les dernières 3 secondes enregistrées, un pression longue affiche les 10 ou 20 dernières secondes sur les caméscopes à bandes ou le dernier clip enregistré sur les caméscopes data.
    Ici le bouton Rec Review est configurable sur chacune de ces options (3", 10", clip) via le menu, mais une fois configuré il ne sert qu’à cette seule option et ignorera superbement toute différence de durée de la pression.

    Additionnellement, l’objectif est agrémenté lui aussi d’un « côté intelligent » avec des commandes externes très pratiques : l’activation ou désactivation du stabilisateur optique, une série de switches manu/auto pour l’autofocus, l’iris et le macro.
    A noter : ce dernier ne fonctionne qu’en mode AF/MF : en mode full MF, ou si le switch Macro est en position OFF la distance de mise au point minimale est de 80 cm. En mode macro elle est de l’ordre des 5 cm en grand angle (on peut faire la mise au point sur un objet qui pénètre le pare-soleil). Cette distance minimale dépends également de la valeur de focale puisqu’elle se retrouve progressivement repoussé à mesure que l’on zoome pour être à peu près identique au Macro OFF à partir des 45mm.

    A ces boutons s’ajoute un bouton pression Push AF pour forcer la mise au point en mode manuel (en position AF/MF) et tout en dessous l’embrayage de la crémaillère du zoom.

    Comme sur les zooms ENG, lorsque l’iris est en manuel, on entraîne le moteur en tournant la bague, mais comme sur ces derniers ce n’est pas un problème, l’entraînement étant très souple.

    Je ne sais pas ce qui se passe avec les nouvelles machines Sony mais incompréhensiblement l’autofocus est moins rapide que ce que l’on pouvait trouver sur les DVCAM. J’ai relevé le  même défaut sur la Z7 avec son objectif Zeiss, ils sont tous les deux plus lents que la Z1, qui était déjà plus lente que la PD-170. Peut être un coup de la HD, je ne sais pas, mais l’entraînement est lent et il lui arrive souvent d’aller trop loin, de revenir en arrière, voire de se perdre complètement pendant plusieurs secondes. C’est tout spécialement lorsqu’il y a du gain qu’il a le plus de mal à évaluer le point (et paradoxalement pas spécialement plus en 25p qu’en 50i). En un sens c’est logique mais pour avoir conduit des tournages de spectacle en basse lumière sur DSR-250, je peux vous garantir qu’il existe beaucoup mieux au niveau autofocus que ce que l’on a là.

    J’ai trouvé que le zoom du Fujinon n’était pas non plus un violent, il est aussi lent que le Zeiss de la Z7 et n’a pas les fonctions d’amortis en début et fin de course, mais évidement puisqu’il se débraye, si l’on a besoin de vitesse on peut tout simplement le faire à la main.

    La monture est d’une nouvelle sorte : la monture EX. A la manière des montures XL chez Canon c’est une monture propriétaire : seuls deux objectifs et une seule caméra l’exploitent à l’heure actuelle. La EX3 est cependant fournie avec un adaptateur pour monter des objectifs 1/2" standards. L’ensemble des objectifs 1/2" HD devrait logiquement être compatible, du moins en manuel car comme on en avait peur, il n’y a pas de prise LENS sur le corps du caméscope ce qui implique que pour bénéficier de l’électronique des objectifs tierce partie, il faut impérativement qu’ils soient équipés de connecteurs dans la monture. Dans le cas contraire l’objectif est inerte, il n’est pas alimenté donc il ne réagit pas aux commandes du caméscope et ne lui renvoie pas les informations le concernant, de plus il faudra gaffer le Lens Cable qui pendra inexorablement faute de réceptacle adapté.

    On a essayé avec notre 16X HDGC, en dehors du tirage optique qui était assez éloigné du réglage adapté à la F350 (mais c’est inévitable et très facile à corriger puisque le tirage se règle directement sur l’objectif), il s’est comporté comme on pouvait le prévoir. Évidement l’ensemble a encore plus tendance à piquer du nez puisqu’il est plus long et plus lourd que le Fujinon, mais ça fonctionne.

    Pour les objectifs contrôlables (servo zoom et servo focus) il existe une fonction d’ajustement automatique du tirage optique (Auto Flange Back). J’ai essayé de la tester avec le Fujinon (puisque avec le Canon point de communication entre l’objo et la caméra) et il fonctionne bien. Il lance une série de tests au grand angle puis au téléobjectif pour déterminer l’ajustement à apporter au tirage, il enregistre les valeurs et s’en sert pour ajuster en permanence le point en fonction de la position du zoom. Concrètement ça veut dire que même si votre objectif est désaligné, le caméscope va compenser électroniquement en déplaçant la mise au point pour conserver la netteté. Apparemment cela fonctionne même lorsque vous êtes en mode manuel (position full MF) : raison probablement pour laquelle le focus n’est pas à contrôle mécanique puisqu’il doit pouvoir être corrigé en toutes circonstances par le caméscope.
    Ça peut ressembler à une option pour fainéants mais c’est en réalité une option indispensable puisque l’objectif Fujinon n’a pas de bague de tirage, elle ne peut donc pas être réajustée en cas de désalignement.

    J’ai essayé de filmer la lune au téléobjectif et à ma grande surprise en focus manuel on arrive sur l’infini pile en butée. C’est trop beau pour être vrai, c’est comme s’il avait été réglé avec un Sharp Max, ce qui laisse supposer que la correction du Flange Back permet de rendre l’objectif « idéal ».

    Le caméscope inclus 6 mémoires de paramètres objectifs : les LENS FILES. Les deux premiers sont pré remplis avec les deux objectifs Fujinon : celui livré avec la EX3 et le grand angle optionnel. Reste 4 slots mémoire pour régler et enregistrer 4 autres objectifs.
    Les réglages sont aussi précis que sur les autres caméscopes de la gamme Cinealta : de -100 à +100 par réglage et par canal, avec deux séries de réglages : avec et sans doubleur.
    Si l’objectif monté communique son numéro de série (via la monture évidement) la EX3 chargera automatiquement le Lens File approprié lorsque l’objectif sera monté.

    Le viseur

    Il mérite qu’on lui porte un peu d’attention : pour autant que je sache, c’est le premier viseur au monde à pouvoir prétendre à une taille aussi grande : 3,5" couleur 480 LTV.
    A titre de comparaison avec les autres caméscopes que j’ai ici : sur la F350 c’est un 2" monochrome 600 LTV, sur la Z1 c’est un 0,44" couleur 225 LTV.

    La visée à l’œilleton est confortable mais étonnement elle s’accompagne d’une baisse de la sensation de netteté. C’est que 480 lignes en fait c’est beaucoup et peu à la fois. L’écran est tellement grand que même si le verre de visée n’est pas trop  grossissant, on est quand même tellement près que l’on distingue clairement les pixels. Néanmoins la netteté est suffisante pour faire le point et les différents assistants : peaking, focus assist ou autofocus devrait vous assurer une mise au point impeccable.
    On peut remarquer que l’écran occupe la totalité du viseur. Il n’y a pas de diodes indiquant TALLY, REC, SHUTTER, GAIN ou BATT autour de l’image, ces informations sont donc uniquement visibles sur l’écran (et même réglables, mais j’y reviendrais plus tard).

    En façade on trouve les 3 molettes de réglages typiques : peaking (qui augmente le contraste des contours afin de faciliter la mise au point), luminosité et contraste.
    On y trouve également un bouton pour cacher les informations sur l’image, le zébra et un interrupteur Mirror Image pour retourner l’image. Initialement cette fonction sert car le LCD n’a pas de détection de retournement, donc pour retourner le LCD et lire les infos à l’endroit il faut retourner l’image, mais le fait que ce soit un interrupteur actionnable dans n’importe quelle position le rends tout aussi utile pour les adaptateurs 35mm qui ne retournent pas l’image. Cela permet de cadrer à l’endroit, y compris dans le viseur.

    Finalement, il est monté sur un axe à décentrement qui permet de l’avancer ou de le reculer en fonction de sa morphologie, de plus il peut également être déplacé latéralement afin notamment de permettre aux cadreur qui ont l’œil directeur contrarié de viser avec leur bon œil.

    Le son

    Dans mon test de la Z7 je m’enthousiasmais à propos de l’absence remarquable de micro intégré sur celle-ci. Cet avis était loin de faire l’unanimité et mes contradicteurs seront ravis d’apprendre que sur ce caméscope un micro stéréo d’ambiance est bien présent.
    Je n’ai pas conduit de tests élaborés sur celui-ci mais d’après ce que j’ai pu écouter il s’est plutôt bien comporté. Au moins il ne capte pas les bruits mécaniques de la machine comme sur la Z1 pour la simple raison que la machine n’en fait pas !

    Les prises XLR sont montées sur la poignée et assorties d’un bouton 3 positions Line, Mic, Mic + 48V, afin de raccorder indifféremment toutes sortes de sources sonores.

    Ce qui est vraiment agréable c’est que les réglages simples concernant le son ont quittés les menus pour se retrouver physiquement sur le côté du caméscope, comme c’est le cas sur les modèles plus gros. On a deux potentiomètres pour régler le niveau (de 0 à 10 : 0 étant -∞, 5 étant +0 dB et 10 +12 dB) qui sont protégés par une fenêtre transparente et deux boutons par canal : l’activation du niveau automatique (dit AGC) et la sélection de l’entrée (micro interne ou entrées XLR externes). Ces boutons ne sont pas protégés mais ils ne se commutent pas facilement et du reste ça ne m’a pas paru un problème.

    Les réglages plus avancés se font dans les menus où l’on peut régler la sensibilité des entrées externes (-11 à -65 dBu sur chaque canal), lier l’AGC ou le rendre indépendant sur chaque canal, activer l’anti-vent et rediriger le canal externe 1 sur les deux canaux pour un enregistrer en stéréo le son provenant d’un micro externe monophonique.

    Contrairement à la Z1 on peut désormais décider d’enregistrer le son provenant du micro interne sur un canal et le son provenant d’un micro externe sur l’autre simultanément. On perd cependant la sétérophonie du micro interne et le son ne proviendra alors que d’une seule des cellules qui risque ainsi de ne pas idéalement couvrir la zone d’écoute. C’est donc très dommage que le caméscope ne permette pas d’enregistrer 4 canaux audio. On aurait parfaitement pu imaginer enregistrer le son du micro d’ambiance sur 2 canaux et les entrées externes sur les 2 canaux supplémentaires comme c’est le cas sur les caméscopes XDCAM supérieurs et même si je me souviens bien sur une version de la XL-H1.   {include_content_item 1615}

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