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Sony Alpha 7 IV, le test du Repaire : de très bonnes surprises !

Nous avons eu la possibilité d'évaluer l'ergonomie, l'autonomie, la qualité d'image et les nouvelles fonctionnalités du nouvel hybride de chez Sony.

Publié par Victor Lièvre le 1 Avril 2022 dans Tests
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  1. Victor Lièvre

    INTRODUCTION :



    Sony a sorti en décembre dernier l’A7IV, le nouveau boîtier hybride de la gamme Alpha 7, doté d’un nouveau capteur Full Frame à 33 mégapixels.

    Il faut dire que son prédécesseur, l’A7 III, était un véritable succès commercial grâce à son autofocus innovant et son très bon rapport qualité / prix. A 2800€, on peut s’attendre à ce que l’A7IV reste dans la continuité de l’A7 III, avec une bonne qualité d’image, tant en photo qu’en vidéo.

    Au cours de nos différents tests, nous avons été très surpris par les résultats du boîtier. Si l’A7IV présente quelques défauts qu’il ne faut pas négliger, ses performances nous ont globalement épaté.

    Alors qu’en est-il réellement de l’ergonomie globale, de l’autonomie, de l’autofocus, de la surchauffe, des outils ou encore de la qualité d’image de l’A7IV ? Voici notre retour !


    ERGONOMIE GLOBALE :



    Le Sony Alpha 7 IV est légèrement plus proéminent avec des dimensions de 131,3 x 96,4 x 79,8 mm, contre 126,9 x 95,6 x 73,7 mm pour l’A7III. Les dimensions de ce nouveau Sony se rapprochent davantage de l’A7S III. Avec un poids de 658g, l’Alpha 7 IV ne pèse que 8 grammes de plus que l’A7 III. Sony propose donc un boîtier léger et compact, ce qui est notamment dû à l’absence de ventilateur et de filtres ND intégrés.

    A7IV 1.jpg

    L’A7IV semble robuste et fabriqué dans des matériaux de qualité, avec un toucher plutôt agréable. Les molettes et les boutons bénéficient d’une légère résistance qui est plutôt bienvenue.

    Le grip convient davantage aux mains petites ou standard. La prise en main n’est pas idéale pour les grandes mains, qui recouvrent sans le vouloir un certain nombre de boutons à l’arrière ou au-dessus de l’appareil. De plus, les molettes ne tombent pas facilement sous les doigts.

    prise en mains grandes mains.jpg prise en mains moyennes mains.jpg
    Prise en main avec de grandes mains à gauche et de tailles moyennes à droite.

    Si l’on est tatillon, on peut reprocher à la bague d’option (photo, vidéo et S&Q) de ne pas tomber facilement sous l’index en raison du relief du bouton de déclenchement principal. Toutefois, ce système est intéressant car les deux roues superposées entraînent un plus large choix de réglages accessibles, sans passer par les menus.

    Deux bagues de menus.jpg

    En parlant des menus, un seul bouton permet d’y accéder. Celui-ci est situé à la gauche de l’écran et nécessite donc obligatoirement l’utilisation de sa main gauche lorsqu’on tient l’appareil avec sa main droite. Cela ne semble être qu’un détail mais après quelques minutes seulement d’utilisation, on s’agace vite de cet emplacement. Et il n’est malheureusement pas possible d’assigner le menu détaillé à autre bouton (du moins nous n’y sommes pas parvenus).

    Menu bouton.jpg

    Dans les autres petits détails embêtants, il n’existe aucun voyant spécifiant si l’appareil est allumé. Une petite diode située en bas à droite de l’écran clignote une fraction de seconde à peine perceptible lorsqu’on allume l’appareil. Ainsi, si l’écran est fermé, on ne peut pas savoir si le boîtier est sous tension ou non. En revanche, lorsqu’un enregistrement est en cours, la diode clignote.

    voyant rouge.jpg

    Les connectiques, la batterie et les supports de médias sont facilement accessibles avec des caches pratiques qui semblent résistants. Seul le cache de la connectique HDMI est relativement proéminent une fois ouvert, ce qui pourra gêner dans certaines configurations d’accessoirisation spécifiques.

    On peut en revanche se réjouir de la présence d’un HDMI type A (et non micro HDMI). L’A7IV intègre également un port Terminal Micro USB, un port USB-C ainsi qu’une prise micro, une prise casque et une griffe porte-accessoire avec interface audio numérique pour le son. L’A7IV offrant la possibilité d’enregistrer sur 2 ou 4 canaux, en 16 ou en 24 bits.

    connectiques.jpg


    ERGONOMIE DES MENUS :



    On le sait, Sony n’est pas connu pour son optimisation des menus et l’A7IV ne déroge pas à la règle. Modifier un réglage peut alors devenir un véritable parcours du combattant. Si vous n’êtes pas un habitué des boîtiers Sony, ne comptez pas sur votre logique pour trouver un réglage dans les menus. Il faudra se familiariser si ce n’est apprendre par cœur le menu. Ce défaut peut engendrer des pertes de temps non négligeables sur un tournage.

    Par exemple, si vous souhaitez effectuer une sélection et un effacement multiple de médias, il faudra passer par le Menu > Playback > Delete > Delete > Multiple Img. Dans le visualiseur de médias il n’est possible de supprimer qu’un fichier à la fois.

    Toutefois, Sony propose une personnalisation importante. De nombreux boutons et molettes assignables permettent de gagner un temps considérable. De plus, il est possible de paramétrer un menu personnalisé contenant ses réglages les plus fréquemment utilisés. Une fonctionnalité presque essentielle avec l’A7IV. Enfin, un bouton sur la droite de l’écran renvoie directement à un menu rapide, lui aussi entièrement personnalisable, évitant de devoir rentrer dans les menus. Pour être efficace, il faudra donc consacrer un temps à la personnalisation des menus et des boutons assignables.

    Le visualiseur de médias est très peu optimisé pour la lecture des vidéos. Les informations d’exposition et autres metadatas ne sont affichées que pour les photos.

    Enfin, on notera l’incapacité de prendre une photo en mode vidéo alors que l’inverse est possible. Ce sera un grand défaut pour certains et une petite maladresse pour d'autres. Quoi qu’il en soit, c’est le rôle d’un boîtier hybride de convenir aux besoins des utilisateurs qui pratiquent la photo et la vidéo. On aurait espéré une plus grande souplesse d’accès entre ces deux mondes.


    MONITORING :



    Le Sony A7IV intègre un écran LCD de 1,03 mégapoints ainsi qu’un viseur électronique OLED de 3 686 400 points. Les deux affichages présentent une bonne cohérence colorimétrique.

    Le passage de la visualisation sur le viseur à la visualisation sur l’écran se paramètre dans les menus : le mode “auto” permet de passer à la visualisation de l’image dans le viseur lorsque l’on s’approche du viseur ET que l’écran n’est pas en rotation. Car oui, bien que les deux axes de rotation de l’écran permettent d’adapter la position de l’écran à de nombreuses situations, on ne peut visionner l’image dans le viseur que lorsque l’écran rotatif est droit. C’est-à-dire, fermé, ouvert en position verticale et ouvert à plat avec rotation totale (plaqué contre le boîtier). Il est impossible d’afficher une quelconque image dans le viseur si l’écran n’est pas orienté dans l’une de ces trois positions bien définies.

    Visuer possible 1.jpg Visuer possible 2.jpg
    Viseur pas possible.jpg
    En-haut : Situations dans lesquelles la visualisation dans le viseur est possible.
    En-bas : Exemple de situation dans laquelle c'est impossible.

    Autre remarque concernant l’orientation de l’écran : l’appareil semble tomber en veille lorsque l'on ferme l’écran. Il n'y a aucun moyen de s’en assurer en raison de l’absence d’une diode de mise en tension. Il faut alors appuyer sur le bouton de déclenchement principale pour rendre le boîtier à nouveau actif et donc pouvoir visualiser l’image dans le viseur.

    Bref, la souplesse d’orientation de l’écran est un réel atout pour l’A7IV mais on regrettera que cette polyvalence engendre autant de contraintes.


    L’écran en lui même semble de bonne qualité. Tout d’abord, le tactile est efficace, réactif et précis. Ensuite, il est possible de modifier l’intensité lumineuse du viseur et du moniteur ainsi que la température de couleur du viseur. La présence d’un réglage appelé "Brightness Setup'' permet de basculer l’écran en mode "Sunny Weather” pour les prises de vue en extérieur jour. Nous avons trouvé ce réglage particulièrement utile et efficace comparé au mode standard “Manual” qui délivre une luminosité trop faible en extérieur, même avec la luminosité réglée à son maximum.

    Sunny weather menu.jpg Sunny weather off.jpg Sunny weather on.jpg
    Mode “Manual” à gauche et “Sunny Weather” à droite.

    Le boîtier intègre quatre LUTs d’affichage. Il s’agit de LUTs de conversions vers BT.709 ou BT.2020 disponible dans le menu “Gamma Display Assist”.

    Les quatre LUTs sont :
    • S-Log2 vers BT.709
    • S-Log3 vers BT.709
    • HLG vers BT.709
    • HLG vers BT.2020

    Malheureusement, on ne peut pas importer d’autres LUTs dans l’A7IV.


    AUTONOMIE :



    Le Sony Alpha 7 IV fonctionne via des batteries NP-FZ100. Il s’agit de batterie de 7,2 V / 16,4 Wh et 2280 mAh, valant environ 70€.
    L’appareil peut être alimenté sur secteur via le port USB-C, à condition qu’il contienne une batterie.

    L’autonomie sur batterie est très correcte. Nous avons observé une autonomie d’environ 2h en enregistrement 4K 50p. A noter que l’appareil tient encore 7 minutes une fois que le voyant rouge “plus de batterie” s’affiche à l’écran.

    Petit point d’attention sur l’éjection de la batterie qui nous à semblé un petit peu trop énergique et qui manque peut être d’une légère résistance pour sécuriser l’éjection. Rien de grave mais il est préférable d’être prévenu plutôt que de voir sa batterie chuter et casser.


    SUPPORT ET DURÉE D’ENREGISTREMENT :



    Le premier slot de l’A7 IV peut accueillir une carte SD ou carte CFexpress type A. Le second emplacement, quant à lui, n’accepte que les cartes SD.

    Support de médias.jpg

    Il n’est possible d’enregistrer en XAVC S-I qu’avec une carte SDXC V90 ou une CFexpress VPG200 minimum, que ce soit en 4K ou en HD. C’est-à-dire que si vous utilisez une carte SD, vous aurez obligatoirement besoin d’une carte V90, même si le débit d’écriture d’une autre carte est théoriquement suffisant. Par exemple, un enregistrement en XAVC S-I 4K 25p 4:2:2 10bits impliquant un débit de 250 Mb/s, ne fonctionnera pas sur une carte Sony SDXC II à vitesse d’écriture de 299 MB/s.

    A titre indicatif, une carte Sony CFexpress type A, de 800 MB/s de lecture et 700 MB/s d’écriture, coûte environ 200€ pour 64 Go de stockage et 390€ pour 160 Go. Il existe d’autres offres un petit peu moins chères (Sandisk, Angelbird), mais ce support reste très cher rapporté au Go.
    Ce support n’est cependant pas obligatoire, les plus gros débits du boîtier passent également sur une V90, qui sont des cartes onéreuses mais commencent à se démocratiser. On pense notamment à des offres comme celle de Sabrent qui propose une carte SD V90 de 512GB à 599,99$, soit à peine plus d’un dollar le gigaoctet.

    Enfin, Sony permet à présent d’enregistrer sur une durée illimitée ce qui n’était pas le cas sur l’A7 III qui était limité à 30 minutes d'enregistrement.


    SURCHAUFFE :



    Nous avions en premier lieu reçu un sample de l’Alpha 7 IV. C'est-à-dire un boîtier de démo qui peut ne pas être exactement identique à celui sur le marché. Après quelques dizaines de minutes d’utilisation seulement, un voyant orange apparaissait sur l’écran attestant d’un important niveau de surchauffe de l’A7IV. L’hybride s’éteignait alors dans les minutes qui suivirent. Sony nous a donc ensuite envoyé un Golden Sample, à savoir un boîtier identique aux exemplaires actuellement en vente.

    Nous avons commencé par un test en XAVC HS 4K 50p 4:2:2 10bit 200M. Au bout de 15 minutes, l’A7IV s’est éteint, soit une minute après l’apparition du voyant.

    Parmi les menus se cache un réglage, nommé "Auto Power OFF Temp.” pouvant être configuré en “Standard” ou en “High”. Par défaut, celui-ci est réglé en “Standard”. En le passant sur “High” vous augmentez la limite de température au-dessus de laquelle le boîtier s’éteint, et cela change tout.
    Pour y accéder : Setup > Power Setting Option > Auto Power OFF Temp. > High

    Dès lors, l’Alpha 7 Mk IV ne s’est plus jamais éteint en raison d’une surchauffe trop importante. Seul un voyant s’est affiché en XAVC HS 4K 50p 4:2:0 10bit 75M, au bout de 1h44 d’enregistrement. L’hybride s’est éteint 20 minutes plus tard. La raison ? Plus de batterie.

    Sur secteur, tout se déroule parfaitement bien. Nous avons pu laisser l’Alpha 7 IV enregistrer pendant plus de 3 heures, avant de l’éteindre nous même. Aucun voyant de surchauffe ne s’est jamais affiché.

    Il est donc primordial de modifier l’”Auto Power OFF Temp.” de “Standard” à “High” si l’on souhaite profiter de l’A7 IV plus d’un quart d’heure. La surchauffe ne sera alors, à priori, plus un problème.


    FORMATS D’ENREGISTREMENT ET CROPS :



    Les codecs proposés par l’A7IV sont identiques à ceux de l’A7SIII.
    Vous pourrez choisir entre :
    • XAVC HS 4K (H.265)
    • XAVC S 4K (H.264)
    • XAVC S HD (H.264)
    • XAVC S-I 4K (H.264)
    • XAVC S-I 4K (H.264)

    L’A7 IV propose un enregistrement dans un mode Super35 ce qui permet de travailler avec des optiques couvrant uniquement le Super35 ou de bénéficier d’un crop factor plus important si nécessaire. Ce mode utilise donc une portion réduite du capteur, engendrant de facto une baisse de la définition et de la dynamique (voir nos analyses Testbox).

    Ce crop est facultatif sauf pour le codec XAVC HS (H.265) qui impose l’activation du crop Super35. Il donc important de comprendre que vous n’aurez pas le même angle de champ si vous souhaitez bénéficier de la compression H.265 qu’en H.264 alors même que vous n’avez pas activé le crop.


    Les cadences d’image disponibles sont différentes en fonction du standard (PAL ou NTSC) choisi. En PAL vous pourrez opter pour du 25p, du 50p ou du 100p. En NTSC, vous pourrez choisir entre du 24p, du 30p, du 60p et du 120p. Ainsi, si vous souhaitez bénéficier de la cadence d’image maximum proposée par l’hybride, c'est-à-dire de la 120p en FHD, il faudra vous paramétrer en NTSC (et donc vous rendre tout au fond du menu pour cela). Il est donc important de comprendre qu’il sera nécessaire de changer de mode pour accéder à toutes ces cadences d’image, ce qui peut s’avérer contraignant.

    Notez d’ailleurs que le FullHD 120p est enregistré en 4:2:0 8bits sauf si vous passez par le mode S&Q, qui conforme le ralenti directement (selon un frame rate que vous aurez défini, 25 ou 50 par exemple), et là l’enregistrement peut se faire en 4:2:2 10bit. Autre petite remarque si vous tournez en 120p, vous ne pourrez pas choisir un temps d’exposition plus lent que 1/125 (quel que soit le mode choisi, S&Q ou pas).

    En 4K, les cadences d’image 50 et 60p implique un crop équivalent au crop Super35. N’espérez donc pas effectuer de ralenti en 4K Full Frame.


    L’hybride intègre 10 profils d’images sous la nomenclature “PP”. On aurait préféré que le profil d’image porte un nom clair, évoquant le gamma d’enregistrement par exemple, pour avoir cette information affichée à l’écran.

    Ici, nous devons aller dans le menu des profils d’image pour obtenir cette information. Par défaut, voici les correspondances des profils d’image :
    • PP Off : Aucun profil d’image activé
    • PP1 : Vidéo
    • PP2 : Photo
    • PP3 : S-Cinetone
    • PP4 : Cinéma1-4
    • PP5 : ITU709
    • PP6 : ITU709 (800%)
    • PP7 : S-Log2
    • PP8 : S-Log3
    • PP9 : HLG
    • PP10 : HLG1-3

    Les profils d’image sont entièrement modifiables : Gamma, Gamut, niveaux de noirs, knee, etc.

    Avec la présence de S-Log2, de S-Log3, de divers HLG pour du HDR, et de profils d’images tel que le S-Cinetone qui propose des hautes lumières et des tons chairs plus doux, on ne peut que se réjouir d’autant de possibilités, qui permettront de s’adapter à toutes les situations de tournage professionnelles. Cependant, on s’y perd un peu, on regrettera le manque de simplification.


    L’A7 IV intègre 10 “Creative Looks”, basés sur un ensemble de paramètres préréglés tels que le contraste, la saturation, la netteté, saturation, hue, etc… que vous pouvez voir ci-dessous :


    6 Custom Looks s’ajoutent à cette liste, qui permettent, sur la base de l’un des Creative Look, de créer son propre look custom en en modifiant les paramètres.


    STABILISATION :



    L’Alpha 7 Mk IV assure une stabilisation 5 axes de 5,5 stops. Deux modes sont disponibles : “Standard” ou “Actif”, avec la possibilité, bien sûr, de désactiver complètement la stabilisation.


    Les deux modes stabilisent très bien les micro tremblements. De plus, ils semblent tout autant efficaces, sans avantage particulier pour le mode Actif qui croppe pourtant légèrement dans l’image. Avec cette fonction, le crop est équivalent à celui de l’A7S III.


    Lorsqu’on utilise le nouvel Alpha avec un objectif compatible qui possède des réglages de stabilisation, celui-ci prend le dessus sur le boîtier. Il est alors impossible de modifier ses réglages sur l’A7 IV. Nous avons fait des tests avec le nouvel objectif 70-200 f2.8 GM II de chez Sony qui embarque 3 modes de stabilisation.

    Voici un exemple de stabilisation de prise de vues à mains levées, en longues focales, dont les résultats s’avèrent très bons, même ici à 200mm :


    70-200 1.jpg 70-200 2.jpg


    ROLLING SHUTTER :



    Le rolling shutter est loin d’être le point fort du nouveau Sony. Alors que le rolling shutter était très acceptable sur le Sony A7 SIII, celui de l’A7IV se fait sentir. C’est logique compte tenu de la quantité importante de photosites et donc du nombre conséquent de lignes à décharger.


    Les lignes droites sont fortement déformées dans le mouvement et le côté "gélatineux” se fait vite ressentir. La déformation sera bien entendu moins importante en mode Super35.


    AUTOFOCUS :



    Véritable spécialiste de l’autofocus, Sony y dédie un menu complet, proposant un grand nombre d’outils et paramétrages, permettant de rendre cette fonction très performante.

    Tout d’abord, l’A7IV intègre un tout nouvel outil : le focus map. Celui-ci permet de cartographier la profondeur de champ. Cette représentation se fait grâce à un mapping coloré de la scène filmée. Ce qui se trouve à l’arrière de la profondeur de champ est alors représenté en bleu, et ce qui est à l’avant est orange. Seul ce qui est net est dépourvu de couleur. On peut alors savoir dans quelle direction tourner la bague de mise au point pour rendre un sujet net. De plus, des nuances de couleurs apportent une grande précision. Plus un élément est situé loin derrière le dernier plan de mise au point, plus le bleu sera foncé, et plus un élément est situé loin devant le dernier plan de mise au point, plus le orange sera foncé.


    L’AF-C (autofocus continu) est performant et plutôt intelligent. L’avantage réside dans le fait qu’il soit grandement paramétrable, comme on le verra un peu plus tard.

    Voici un exemple des performances de l’AF-C dans ses réglages par défauts, avec l’outil Focus map activé. L’objectif utilisé est un Sony FE 35mm F/1.4 GM.


    L’autofocus peut être guidé grâce au tactile (Touch Focus). Il suffit de cliquer sur le sujet que l’on désire voir net pour que l’autofocus se mette en marche. Parmi les nombreux réglages que l’on peut paramétrer se trouve la vitesse de transition. Le Touch Focus peut se régler de 1 à 7 avec une valeur standard à 5.


    Nous pouvons constater un léger pompage lorsque la course de point est réglée à son maximum (7), mais dans la globalité les résultats sont très bons. On pourra éventuellement regretter la présence d’une vitesse encore plus lente, qui permettrait de réaliser des transitions plus douces encore.


    Le focus tracking est un outil permettant de sélectionner un sujet, grâce au tactile de l’écran. L’autofocus est alors censé faire en sorte que le sujet reste net s’il se déplace, si la caméra se déplace et même s’il quitte le cadre pour y rentrer à nouveau.

    Voyons ce que ça donne avec le 70-200 F/2.8 GM II, ici avec un tracking sur le mannequin Carole (avec l’AF-C enclenché, en réglage standard) :


    Le résultat est convaincant. La mise au point est douce et réactive, et ne donne pas lieu à de pompages. De plus, les performances de l’autofocus ne semblent pas être altérées en situation de faible luminosité, même à pleine ouverture.


    On peut bien entendu profiter du réglage de la transition également en mode tracking, afin d’avoir une transition plus ou moins rapide :


    Une option nommée "Subject Shift Sensitivity” permet de modifier le temps que va prendre l’autofocus pour réagir.
    Cette option est réglée à 5 par défaut. Voici un exemple du “Subject Shift Sensitivity” paramétré à 1.


    Cette option peut s’avérer très utile pour éviter que l'autofocus ne saute sur un sujet qui passe dans le champ.


    L’A7 IV possède également un outil extrêmement pratique : le Focus Assist. Cette option laisse l’utilisateur effectuer sa mise au point manuellement comme il le souhaite, mais vient parfaire le point sur le sujet, grâce à son système d’autofocus.


    Sur cette vidéo la bague de mise de point est tournée de manière à faire grossièrement le point sur la mire puis sur Carole (le sujet). C’est ensuite le Focus Assist qui se charge de peaufiner la mise au point sur l'élément le plus net. Cet outil conviendra donc parfaitement aux filmmakers désirant avoir le contrôle sur leur mise au point mais qui veulent une image totalement nette.


    Enfin, le nouveau boîtier Sony intègre de nouvelles options d’autofocus avec notamment la possibilité de choisir entre un humain, un animal ou un oiseau. En plus de toutes ces nouveautés, l’A7IV inclut les fonctionnalités standards que l’on retrouvait déjà sur de plus anciens modèles. Les modes “Face only” et “Face priority” par exemple demeurent présents dans l’Alpha 7 IV.


    Globalement, le Sony Alpha 7 Mk IV intègre un autofocus très performant. Les paramètres personnalisables permettent de répondre à de nombreuses situations de prise de vues. De plus, l'outil Focus Map est très innovant et utile. Cette cartographie de la profondeur de champ apporte une dimension supplémentaire aux outils standards d’aide à la mise au point, comme le focus peaking par exemple. Enfin, le Focus Assist constitue une solution hybride parfaitement adaptée aux amateurs de mise au point manuel.


    OUTILS DE COMPENSATION D’OBJECTIF :



    Sony propose de nouvelles fonctionnalités de compensation de défauts optiques, avec notamment une compensation de distorsion, de focus breathing et d'aberrations chromatiques. Notez que ces corrections ne fonctionnent qu’avec les objectifs compatibles Sony.

    Pour information, les tests de compensation d’aberration chromatique et de distorsion ont été réalisés avec le Sony 70 - 200 mm F2.8 GM OSS II.


    Compensation de focus breathing :



    Sony met en avant cette nouvelle fonctionnalité présente sur l’Alpha 7 IV. L’outil de compensation de focus breathing permet, comme son nom l’indique, de compenser une éventuelle modification de l’angle de champ lors du changement de mise au point. L’appareil va opérer un léger zoom numérique dans l’image de manière à maintenir un angle de vue constant.


    Nous pouvons voir que ça marche bien : l’angle de champ reste effectivement similaire lors de la modification de la mise au point, sans que le zoom numérique ne se fasse sentir.

    Voici la liste des objectifs compatible avec la compensation de focus breathing :

    objectif compatible compensation focus breathing.jpg

    Compensation de distorsion :



    L’A7 IV permet également de compenser les distorsions géométriques d’un objectif.


    Le boîtier fait bien son travail, les lignes sont à nouveau droites et l’on n’observe aucune dégradation de la qualité d’image.


    Compensation d’aberration chromatique :



    Enfin, cette compensation réduit ou supprime la quantité d’aberrations chromatiques présentes à l’image.


    Nous n’avons pas réellement réussi à mettre en défaut l’optique sur cette scène, qui ne présente que très peu d'aberrations chromatiques, malgré une ouverture à f2.8. Il est donc difficile d’évaluer l’efficacité de la fonction.


    D-RANGE OPTIMIZER :



    La fonctionnalité "D-Range optimizer" est censée augmenter la dynamique de l’image. Cette fonction n’est évidemment pas disponible sur les gammas log de l’A7IV.
    Voici un petit exemple des cinq niveaux de D-range optimizer en profil d’image standard.


    On constate que cette fonctionnalité ne fait que relever le niveau des basses lumières, ce qui a pour incidence d’accroître effectivement légèrement la dynamique. Toutefois, si l’on souhaite réellement obtenir une meilleure dynamique, mieux vaut opter pour un gamma Log.


    CONTRÔLE À DISTANCE :



    L’application Imaging Edge permet, via une connexion wi-fi ou Bluetooth, un monitoring et un accès aux menus à distance de l’appareil. Il est possible de choisir entre une “priorité vitesse d’affichage” et une “priorité qualité de l’image”. La priorité à la vitesse d’affichage permet un délai quasiment nul et une qualité d’image tout à fait satisfaisante. Comptez un petit quart de seconde de latence avec la priorité qualité de l’image.

    L’application permet de modifier les paramètres d’exposition, la température de couleur, le mode de mise au point, le mode de mesure, les formats d’enregistrements vidéos et de prises de vues photos.

    Un bouton Rec permet de déclencher et d’arrêter l’enregistrement. Vous pouvez pivoter l’image afin qu’elle couvre l’intégralité de votre smartphone et choisir d’afficher ou non les informations de prises de vues.

    Enfin, la principale nouveauté réside dans la possibilité de faire du Touch Focus directement via l’application. Vous pouvez donc cliquer sur la zone de l’image que vous désirez mettre au point. Pour choisir la vitesse de transition, il faudra en revanche passer par le boîtier.

    Controle à distance 1.jpg Controle à distance 2.jpg


    QUALITÉ D’IMAGE : SYNTHÈSE DE NOTRE ANALYSE TESTBOX :



    Nous avons donc passé le Sony A7IV à la Testbox afin de voir ce que ce boîtier a dans le ventre.

    Nous avons choisi de comparer l’A7IV avec :
    • La Blackmagic Pocket 6K Pro, qui se situe dans la même gamme de prix, avec un capteur Super35 mais à la résolution max assez proche.
    • Le Panasonic Lumix S1H, autre boîtier full frame à haute résolution, comptant environ 800€ de plus (compter 3600€ environ).
    • Le Sony A7SIII, afin de voir comment se situe l’Alpha 7 IV dans la famille Sony Alpha.

    Cet article étant déjà très long, vous trouverez ci-dessous la synthèse de nos conclusions.
    Si vous voulez découvrir en détail nos analyses, voir les captures de test et avoir également des explications sur certaines notions techniques, consultez notre compte-rendu détaillé : TESTBOX Sony Alpha 7 IV | Tests.


    Définition : Très bonne définition grâce à ses 33 mégapixels. La 4K est sur-échantillonnée à partir du capteur 7K, ce qui lui permet d’atteindre des niveaux comparables à la 6K de la Blackmagic 6 Pro par exemple, et meilleure que la 5,9K du LUMIX S1H. Les détails et textures sont très bien restitués. En basse lumière, l’A7IV se démarque en parvenant à surpasser la plupart des boîtiers en matière de rendu des détails.

    Science couleur : Avec un Delta E de 10.3 en moyenne, l’A7IV restitue les couleurs avec une fidélité très convenable sans toutefois égaler la BMPCC 6K Pro ou de l’A7SIII. On observe également une science couleur légèrement différente de celle de l’A7SIII, avec notamment des tons chairs légèrement moins saturés et chauds.

    Sensibilité : Nous avons été bluffés par les performances de l’A7IV en basse lumière. Le nombre élevé de photosites permet à l’A7IV de délivrer un bruit très fin. Le boîtier bénéficie d’un excellent rapport signal/bruit, supérieur à celui de l’A7SIII. De plus, les dérives colorimétriques se font très légères et on pourra parler d’une image encore relativement exploitable jusqu’à 51200, avec un travail de denoising en post-production. Enfin, on notera qu’un léger denoising est automatiquement présent à 3200 ISO, sans pour autant dégrader la définition, avec donc une meilleure qualité d’image en basse lumière à 3200 ISO qu’à 1600, 2000, ou 2500 ISO.

    Dynamique : Autre grand point fort de l’A7IV : sa dynamique, excellente pour son prix. Nous avons mesuré une dynamique de 13+ à ISO 800 et de 15 diaph une fois denoisé avec le plug-in NeatVideo dans Resolve. Sur notre banc de test, peu de caméras ont jusqu’ici atteint ce niveau de dynamique après denoising.


    CONCLUSION :



    En dehors de petits soucis d’ergonomie globale, le poids et la compacité de l’A7IV conviendront sans doute à la majorité des utilisateurs (qui n’ont pas de très grandes mains).

    Niveau firmware, c’est autre chose. Les menus demeurent complexes et méritent réellement d’être simplifiés à l’avenir. Il sera indispensable de personnaliser “Mon menu” ainsi que le menu rapide pour ne pas perdre trop de temps. La personnalisation est heureusement un point fort de l’A7IV, avec ses boutons et molettes assignables.

    L’écran et le viseur sont de bonne qualité. L’orientabilité totale de l’écran est la bienvenue mais elle entraîne cependant des contraintes. De plus, on ne pourra pas importer de LUTs dans l’A7IV. Il faudra se contenter des quatres LUTs d’affichages pour Log et HLG, déjà présents dans le boîtier.

    Sony confirme ici avec l’A7 IV l’excellence de son autofocus et une très grande opérabilité. La performance de l’autofocus est mise à profit dans de nombreuses fonctionnalités. De nouveaux outils de visualisation ou d’aides à la mise au point apportent une nouvelle dimension à la gestion du point.

    La stabilisation est bonne, qu’elle soit en “Standard” ou en “Actif”.

    Globalement, nous avons été agréablement surpris par le niveau de contrôle que l'on peut avoir sur chacun des outils et fonctionnalités présentes sur le boîtier.

    Malheureusement, le rolling shutter se fait fortement sentir sur les plans en mouvements rapides. Il faudra user du crop Super35 pour que celui-ci soit moins intense.

    Le contrôle à distance via l’application “Imaging Edge” est relativement complet. Il est possible de modifier sans problème les paramètres d’exposition et la plupart des réglages majeurs. De plus, l’application permet à présent de déclencher le touch focus, en appuyant simplement sur le retour.

    Les codecs proposés par l’A7IV offrent un large choix de débits. Ils permettent de délivrer des fichiers très qualitatifs ou très compressés, convenant ainsi à la plupart des utilisations.
    L’A7IV permet d’enregistrer en 4:2:2 10bit en interne. On regrettera l’absence d’enregistrement en RAW qui aurait permis d’enregistrer du 12bit, comme sur l’A7SIII en externe. Est-ce que le RAW fera l’objet d’une future mise à jour ? On peut espérer.

    Si le mode crop Super 35 est une option intéressante, il est dommage qu’il soit imposé en H.265, ainsi qu’en en 4K 50/60p, entraînant un suréchantillonnage moins efficace, et donc une définition moins importante. Cette cadence d’image maximum en 4K est d’ailleurs assez limitée par rapport à ce qui se fait actuellement sur le marché.

    Toutefois, ce qui fait la véritable force de l’Alpha 7 IV, c’est sa qualité d’image. L’hybride restitue une excellente définition, de très bonnes performances en basse lumière et une dynamique impressionnante, notamment après denoising.

    Bref, un boîtier complet et de très grande qualité pour son prix.


    Les + :
    • Excellentes dynamique en S-Log3, avant et après dénoising.
    • Excellentes performances en basses lumières grâce à un bruit très fin et peu saturé.
    • Excellent Autofocus et outils d’aide à la mise au point.
    • Très bonne définition, même en basse lumière.
    • Bonne stabilisation.
    • Option de crop Super35.
    • Contrôle à distance efficace, avec touch focus
    • Compact et léger, matériaux agréables et de qualité.
    • Personnalisation importante.

    Les - :
    • Menus labyrinthiques.
    • Crop Super35 imposé en H.265.
    • Rolling shutter très présent.
    • Impossibilité d’importer des LUTs.
    • L'orientation de l’écran peut entraîner des contraintes.
    • Emplacement du bouton menu.
    • Visualiseur de médias peu optimisé.
    AQW333 et GRG ont recommandé ce message.

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