Sony A7V : la continuité plus que la révolution

Annoncé aujourd’hui à 15h, le Sony A7V vient prendre la relève du très populaire A7 IV avec l’ambition de « redéfinir l’essentiel ». Un slogan qui en dit long : Sony ne cherche pas ici à bousculer ses modèles phares, mais plutôt à renforcer sa formule polyvalente pour photographes et vidéastes.

Autofocus IA : des performances de haut vol

La marque met en avant un autofocus dopé à l’intelligence artificielle. On retrouve la même puce spécialisée que sur l’Alpha 1 II, avec des algorithmes capables de reconnaître les humains, les animaux, les oiseaux, mais aussi les véhicules, le tout en anticipant leurs mouvements. De quoi laisser espérer une grande fiabilité sur l’action et un confort de prise de vue accru.

Nouveau capteur 33 Mpx semi-empilé

Le capteur plein format de 33 mégapixels reste sur la même définition que celui de son prédécesseur, mais sa conception change.



Il passe à une architecture semi-empilée, proche de ce que l’on trouve sur les capteurs stacked mais avec une structure simplifiée permettant un meilleur débit de lecture et une dynamique de 16 stops annoncée. Une modernisation logique, sans révolution.

Rafale boostée et capture sécurisée

Côté rafale, le boîtier pousse jusqu’à 30 images par seconde en RAW+JPEG, sans black-out, avec en plus une seconde de pré-capture pour sécuriser les instants décisifs. L’obturateur mécanique, lui, plafonne à 10 i/s. Les performances électroniques tirent toute la couverture.

A noter que le processeur IA permet en mode “Speed Boost”, d’adapter la vitesse de la rafale au mouvement du sujet.

Vidéo : solide, mais sous contrôle

La vidéo reste un terrain sur lequel Sony ne veut pas trop en donner. La 4K 120p est bien présente, mais uniquement en mode APS-C, un choix décevant face à une concurrence désormais plus généreuse. En plein format, l’A7V se limite à la 4K 60p, issue d’un suréchantillonnage 7K belle facture. On comprend vite que l’A1 II, l’A9 III ou encore la FX3 doivent conserver leur avance technologique.

Outils et workflow pro

Sony ne néglige malgré tout pas les vidéastes. Le boîtier propose du 4:2:2 10 bits sur toutes les options de résolution, des LUTs personnalisées pour le monitoring sans être inscrites dans les rushes, ainsi que les profils S-Cinetone, S-Log3.cine et HLG. On reste dans le terrain professionnel.

Stabilisation et expérience utilisateur en progrès

La stabilisation interne atteint désormais 7,5 stops et peut être épaulée d’un mode Active numérique en vidéo. L’écran, plus polyvalent, adopte une articulation sur quatre axes tout en restant tactile, tandis que le viseur OLED affiche 3,68 millions de points.



Sur l’endurance, Sony promet jusqu’à 90 minutes d’enregistrement continu sans surchauffe; un point que l’on ne manquera pas de tester.

Endurance, connectique et ergonomie toujours fiables

La connectique est joliment complétée avec un HDMI type A, des prises casque et micro, deux ports USB-C, une griffe interfaçable, ainsi qu’un double logement carte mêlant CFexpress type A et SD uniquement sur le second.



Le tout dans un châssis tropicalisé de 690 grammes. L’autonomie générale progresse également, avec 750 poses.

Tarif et disponibilité

Le Sony A7V est d’ores et déjà disponible en précommande au tarif conseillé de 2999€.

Conclusion : un boîtier performant, mais très sage

Au final, le Sony A7V coche à peu près toutes les cases : autofocus brillant, capteur modernisé, stabilisation au top, vidéo riche en options professionnelles et endurance améliorée. Pourtant, il peine à surprendre. Sony protège clairement sa hiérarchie et l’A7V n’a pas vocation à faire de l’ombre aux modèles supérieurs. Résultat : un boîtier extrêmement capable et polyvalent, mais qui manque peut-être de cette petite saveur d’innovation qui fait naître l’envie.

En face, certaines propositions comme le Canon R6 III paraissent plus audacieuses ou plus excitantes sur la fiche technique. Ici, Sony livre une évolution maîtrisée, sécurisée, presque conservatrice. Alors oui : « redéfinir l’essentiel », l’accroche marketing colle parfaitement. Mais sans jamais prendre le risque de redéfinir l’envie.