Fidèle à sa politique marketing, Nikon propose une évolution « s » du D4 à petites touches. Comme toujours il faudra attendre la sortie d’un D5 ou d’un D900 pour voir un mode vidéo rattraper voire dépasser les concurrents du DLSR, qui se font plus nombreux sur ce marché d’avenir.
Plus vite, plus haut, plus fort
L’ancien slogan du journal l’Equipe – repris de la devise olympique -, pourrait s’appliquer au D4s, qui s’avère une bête de course photographique, extrêmement rapide en mode rafale et extrêmement sensible en basses lumières. Côté vidéo, ces deux qualités sont bien sûr moins utiles, et on attendait l’intégration de fonctionnalités plus pratiques.
Si vous avez manqué sa présentation à sa sortie, voici un rappel de ses caractéristiques techniques : http://www.repaire.net/news/nikon-d4s-d5300-quid-de-la-video-chez-nikon-en-2014-2780.html
Nouveautés du D4s par rapport au D4
Grâce à un capteur (CMOS plein de format de 16,2 millions de pixels) bénéficiant de nouveaux développements et à un nouveau processeur (Expeed 4, qui équipe déjà le Nikon 5300), Nikon garde la main en matière de dynamique et de sensibilités extrêmes. Et annonce le chiffre record, toutes catégories, de 409 600 Iso ! Well done ! Inutile de préciser qu’une telle sensibilité en mode « étendu » (jusqu’à 25 600 en standard) ne sera que rarement sélectionnée. D’ailleurs il faut basculer dans un mode spécial pour accéder aux très hautes sensibilités (Hi-1 à Hi-4), soit à partir de 25.600 Iso.
Par contre, cette capacité à l’ultra sensibilité permet, grâce au traitement développé par le processeur Expeed, de gagner en qualité, avec par exemple un résultat à 12 800 Iso identique à celui obtenu à 6400. On monte en sensibilité, mais avec un grain, et un bruit, limités, ce qui nous convient bien. Notons qu’en vidéo, la gamme de sensibilité disponible s’étend de 200 à 409 600 Iso.
réduction-absence de bruit remarquable à 6400 iso
La mesure matricielle, toujours innovante chez Nikon
Autres caractéristiques étendues, du D4s : le très performant mode de mesure matricielle à détection de visage qui s’avère un vrai plus pour les interviews et les portraits ; un nouveau mode autofocus, l’AF groupe, composé de 5 collimateurs, conçus pour renforcer l’AF zone dynamique proposé par le D4 ; une prise de vue en rafale de 11 images/s en RAW, sur 200 vues consécutives (à quand cette possibilité en vidéo ?) ! Bref, que du lourd pour nos amis photographes.
Nouveau : les modes 50 et 60 images/secondes
Pour nous vidéastes, signalons l’apparition des modes 50 et 60 images/s en 1080p, offrant des ralentis de qualité, et un enregistrement audio PCM qui permet désormais de modifier le niveau d’entrée en cours d’enregistrement. Ouf !
Bien. Toujours est-il que le D4s reste en retrait par rapport à la concurrence sur la partie vidéo. « Au prix de l’appareil on aurait pu s’attendre à de nouveaux arguments sur la vidéo, comme par exemple un mode 4K/UHD », écrivaient Michel Rempenaux et Jean-Côme Bouden dés la sortie du boitier.Il faudra patienter en effet jusqu’à la prochaine génération pour des nouveautés vidéo majeures.
Sur le terrain
Du mieux en audio
Les modifications apportées au D4s s’avèrent donc plus fournies en photo qu’en vidéo. Côté prise de son, il faut saluer, outre la possibilité de régler le niveau d’entrée en cours d‘enregistrement, le filtre « wide-voice » qui permet en effet de mieux faire ressortir la voix. Mais le micro intégré reste mono. Néanmoins, les professionnels de la vidéo DLSR arrivent à régler finement leur enregistrement audio depuis un micro – même HF-, inséré par cette prise mini-jack qui, à part le Panasonic GH4, équipe la quasi totalité des modèles actuels. Il s’agit – sous le contrôle des spécialistes audio du Repaire -, de choisir une sensibilité élevée sur le micro, et à l’inverse de régler un niveau d’entrée assez bas sur le reflex pour éviter de saturer.
Ni 4K, ni Wifi intégré, photographes comme vidéastes restent sur leur faim
Côté image, la sortie HDMI n’est pas 4K, et le Wifi n’est toujours pas intégré.
Il reste que la qualité vidéo offre une belle sensibilité, avec une capacité à sortir des images très peu bruitées jusqu’à 12.800 Iso. Le débit annoncé est de 42 ou 24 Mbps, soit respectivement 20 minutes ou 10 minutes d’enregistrement.
Par rapport au D800 et à son capteur de 36 millions de pixels, le D4s tient la comparaison, grâce à un traitement d’image très performant, que ce soit en vidéo qu’en modes Raw ou Jpeg. Les 2 boîtiers partagent les mêmes preset « Picture mode » (Standard, Neutre, Saturé, Monochrome, Portrait, Paysage), aux rendus plutôt flatteurs. On peut bien sûr créer ses propres preset, en jouant sur 5 paramètres basiques. Mais on ne trouvera pas de log.
A noter également de nombreux pré-réglages originaux de balance des blancs pour adapter son image aux conditions d’éclairage en intérieurs : lampes à vapeur de sodium, fluorescentes blanches froides ou diurnes, vapeur mercure haute température…
Points forts
- qualité d’image en haute sensibilité ;
- 3 formats d’images vidéo (FX, DX x1,5) et recadrage natif 2,7 ) disponibles, ce qui offre des capacités de recadrages sans changer d’optique ;
- un niveau d’entrée audio désormais réglable en cours d’enregistrement ;
- mode d’enregistrement en 60 images/s en 1080p.
Points faibles
- - pas d’assistances à la mise au point de type peaking et à l’exposition ;
- - pas de mode 4K ;
- - pas de mode autotofus dédié vidéo.
Les rushes du D4s
Les rushes natifs "haute sensibilité" du D4s de 800 iso à 25600 iso - fichiers à "enregistrer sous"...
La vidéo pro chez Nikon
Apparue sur le D90 (septembre 2008), premier reflex intégrant un mode spécifique, l’évolution de la vidéo chez Nikon s’est poursuivie avec le D3s (2009) et son enregistrement 720p à 24 images/s, limité à… 5 minutes.
En 2012, Nikon sort 2 boitiers très attendus, le D4 et le D800, intégrant l’un et l’autre des caractéristiques vidéo qui permettent de répondre aux attentes du marché et à revenir au niveau du 5D, star de la vidéo DLSR. Full HD à 24, 25 ou 30 images/s, prises mini-jack micro et casque avec réglages des niveaux d’entrée… Rien que du bon, couplé notamment sur le D800 avec un formidable capteur à 36,3 millions de pixels, dont la sensibilité fait le bonheur de boites de production et de réalisateurs. Sans oublier le gros 'plus' de la compatibilité optique, cheval de bataille de Nikon depuis toujours. Compatible en effet avec quasiment tous les objectifs Nikkor F et Nikon DX ou FX, y compris mécaniques, le D800 permet de ressortir de derrière les fagots quelques cailloux d’exception très lumineux, qui peuvent s’exprimer au mieux en plein format FX.
Le D800 était également le premier à proposer une sortie HDMI non compressée en 8 bits 4:2:2. Qualité qui n’a pas évolué sur le D4s vers le 10 bits comme on l’espérait.
Pas de Magic Lantern pour Nikon
Puisque nous restons sur notre faim avec cette évolution D4s, essayons de resituer Nikon dans le paysage reflex vidéo. Et commençons par ce qui fâche ! Car, pris de court par Canon et son 5D, qui a évolué comme l’on sait du Mark II vers un Mark III, très efficace en vidéo - avec ou sans Magic Lantern-, Nikon a dû rattraper son retard. Il l’a clairement fait avec un D800 dont la dynamique n’a rien à envier à son concurrent direct. Et dans une moindre mesure avec les D4 et donc D4s, qui ont pour eux des capteurs de 16 millions de pixels experts en sensibilité.
Nikon est présent aujourd’hui sur le marché de la vidéo professionnelle avec ces 2 boitiers complémentaires, dont l’un compatible avec le plus large parc optique. Mais, avec les nouveaux entrants aux arguments forts que sont Panasonic et son GH-4 et dans une moindre mesure (sur le plan 4k) Sony et son Alpha 7s, le constat est que Nikon court après le mouvement plus qu’il ne défriche ce domaine du DSLR vidéo.
En parallèle au 4K, le professionnel de la vidéo attend des fonctions qui aident à la prise de vue : connecteurs XLR, peaking, zebras, waveform, fonction push-auto pour le point, accessoires contribuant à l’ergonomie… Il attend par ailleurs désormais aussi des courbes gamma et des courbes log car le RAW en vidéo est très lourd à utiliser et que sans ces courbes il est difficile d'exploiter vraiment la dynamique du capteur.
Pour un photographe amené à réaliser quelques rares vidéos anecdotiques, le D4s est un outil professionnel qui sera rarement pris en défaut. Mais pour un vidéaste qui souhaite réaliser interviews, reportages, clips etc. le compte n’y est pas encore et beaucoup s'en faut.
Le retard de Nikon en vidéo doit quelque chose au fait que le fabricant n'a pas fait ses classes en vidéo alors que Sony Canon, Panasonic sont eux, bien mieux au fait des contraintes propres de l'image animée et ont connu l'évolution des petits vers les grands capteurs en vidéo. On peut penser qu'elle n'aura d'ailleurs pas le choix, de la même façon que les photographes professionnels ne l'ont pas et doivent proposer aussi des vidéos en plus de leurs photos.
Mais se réinventer un nouveau métier n'est pas facile il faut le reconnaître. Canon a pour lui de fabriquer ses propres capteurs,et processeurs et d'avoir produit des objectifs pour la télévision ainsi qu'un grand nombre de caméras professionnelles et amateur. Ce sont les atouts qui manquent à Nikon et son effort à faire est donc bien plus grand.
Le lancement du Nikon 1 hybride sans miroir, innovant sur la taille de capteur (et du reste suivi en cela par Sony immédiatement) prouve que la marque au logo jaune en a malgré tout sous le pied en matière d'innovation. Cette ligne d'appareils pourtant descendu en flamme par la presse informatique grand public (!) est une réponse adaptée à un besoin spécifique et constitue la preuve s'il en faut une que les pros peuvent encore attendre quelque chose de la grande marque.
Michel
Bruno Mathon

Prise en main du Nikon D4s, super photographe mais pas encore trop vidéaste
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Catégorie: FormationsRepaire publié le 23 Oct 2024
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