DJI Mavic 4 Pro: 6K, triple capteur et nacelle 360°

Le Mavic 4 Pro marque une nouvelle étape dans la gamme Mavic, sans révolutionner le format, mais en consolidant l’existant avec des améliorations substantielles. DJI y introduit quelques nouveautés majeures, notamment une nacelle repensée, une montée en résolution, et une stabilité de transmission accrue. Le tout dans un châssis désormais bien ancré dans la catégorie C2.

Une nacelle 360°, enfin un vrai “roll” infini

La principale nouveauté — et peut-être la plus inspirante — réside dans l’intégration d’une nacelle 360°, baptisée “Infinity Gimbal”. Elle permet une rotation complète de la caméra et surtout, le cadrage vertical natif (9:16), directement, accessible sans aucun compromis sur la qualité d’image ni intervention logicielle.



Cette liberté de composition, déjà entrevue sur le Mini 3 Pro, prend ici une toute autre dimension avec un capteur principal bien plus haut de gamme.

1063 grammes : catégorie C2, réglementation en conséquence

Le drone affiche 1063 g sur la balance, ce qui le place au-delà du seuil symbolique de 1 kg. Il est donc classé en catégorie C2 selon la réglementation européenne. En pratique, cela impose :

• Une formation A2 (théorie + autoformation pratique),
  
  
• L’enregistrement du télépilote sur AlphaTango,
  
  
• Et le respect d’une distance minimale de 30 mètres avec les personnes non impliquées, sauf en mode lent.

C’est un point à garder à l’esprit pour toute utilisation en zone peuplée : les exigences ne sont plus celles d’un drone de loisir léger.

Autonomie, vitesse et portée : un drone qui tient la distance

DJI annonce une autonomie théorique de 51 minutes, une vitesse maximale de 90 km/h, et une portée de 41 km en mode FCC (donc non conforme à la réglementation européenne). On sera plus aux alentours de 10 Km en norme CE.

Même si ces chiffres sont à relativiser selon les conditions de vol, ils traduisent une machine taillée pour les longs plans, ou les captations en milieu ouvert.

Nouvelle transmission DJI O4+ : plus fluide, plus fiable

Le Mavic 4 Pro inaugure le système de transmission O4+, qui permet une transmission vidéo HD 10 bits jusqu’à 30 km. Dans les faits, on devrait gagner en stabilité et en fidélité, avec une latence réduite et une image bien plus exploitable pour le cadrage professionnel; notamment dans le cas où l’image serait monitorée sur des écrans additionnels, par d’autres personnes que le seul télépilote.

Détection d’obstacles renforcée

La détection environnementale progresse également avec six capteurs grand angle très haute sensibilité (0.1 lux). La promesse est une détection fiable, y compris dans des situations de faible éclairage, ce qui renforce la sécurité du drone, notamment en vol automatique ou en suivi.

Stockage : 64 Go par défaut, jusqu’à 512 Go en version avancée

Le modèle de base n’intègre que 64 Go de stockage interne, tandis que la version "Creator Combo" propose 512 Go, ce qui s’avère plus compatible avec l’enregistrement vidéo 6K, notamment en ALL-I H.264 exclusif à cette variante.. Il ne semble pas possible d’upgrader le drone après achat.

Un slot micro SD reste disponible sur toutes les versions.

Le système caméra : trois focales, une montée en définition notable

DJI conserve le système à trois capteurs hérité du Mavic 3 Pro, mais avec une montée en puissance sur plusieurs points :

1. Capteur principal Hasselblad 28 mm

• Capteur 4/3’’, 100 MP, contre 20 MP auparavant
  
  
• Ouverture f/2.0
  
  
• Vidéo jusqu’à 6K 60p ou 4K 120p
  
  
• Plage dynamique annoncée (très probablement exagérée) à 16 stops

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2. Capteur intermédiaire 70 mm

• Capteur 1/1.3’’, 48 MP, f/2.8
  
  
• Vidéo jusqu’à 4K 120p
  
  
• Dynamique de 14 stops

3. Téléobjectif 168 mm

• Capteur 1/1.5’’, 50 MP, f/2.8
  
  
• Vidéo jusqu’à 4K 100p
  
  
• Dynamique de 13 stops

Les trois caméras prennent en charge les profils D-Log, D-Log M et HLG. DJI annonce aussi la présence d’un Dual ISO, mais sans précision sur les valeurs — probablement parce qu’elles varient selon la caméra utilisée.

Encodage vidéo : des profils différenciés selon la version

• Le modèle standard propose une capture en 4:2:0 10 bits
  
  
• Le Creator Combo, quant à lui, permet d’enregistrer en 4:2:2 10 bits, plus adapté aux workflows avancés

Hub de chargement polyvalent

Le nouveau hub de charge est lui aussi bien pensé :

• Recharge d’une batterie en 50 minutes, trois batteries en 90 minutes
  
  
• Permet de transférer la charge d’une batterie à une autre (pratique en déplacement)
  
  
• Fait aussi office de Power Bank

Le transfert de fichiers se fait désormais en Wi-Fi 6, avec un débit de 80 Mo/s, sans même avoir à allumer le drone. Un petit gain de temps appréciable.

Radiocommande DJI RC Pro 2 : un vrai centre de contrôle mobile

Dernier point notable, et celui qui me satisfait le plus : la nouvelle radiocommande DJI RC Pro 2 :

• Écran 7 pouces HD, lumineux (2000 nits) et orientable
  
  
• Autonomie de 4 heures
  
  
• 128 Gb de stockage interne (pour l’enregistrement de proxys par exemple)
  
  
• Ports : USB-C, HDMI Type A, microSD

Une solution tout-en-un, clairement pensée pour les professionnels de l’image. A noter qu'elle n'est incluse que dans le bundle "Creator Combo". Pour les kits plus modestes, il faudra se satisfaire du très correct RC2, ou s'alléger 999€ supplémentaires.

Trois configurations proposées

• Mavic 4 Pro – 2 099 € : drone 64 Go, RC 2 et 1 batterie
  
  
• Fly More Combo – 2 699 € : RC2, 3 batteries, hub de charge, sac de transport
  
  
• Creator Combo – 3 539 € : version 512 Go déverrouillant l’enregistrement 4:2:2 10 bits, accompagné des accessoires complets ainsi que de la RC 2 Pro

En conclusion

Le Mavic 4 Pro n’est pas un changement de paradigme, mais une consolidation très solide de ce que DJI sait faire de mieux : fiabilité, autonomie, qualité d’image, et surtout polyvalence. Cette version s’adresse clairement à un public averti, qui saura tirer parti de la montée en résolution, du nouveau gimbal, et de performances accrues, notamment le dual ISO. Ce n’est pas un drone à mettre entre toutes les mains, mais pour ceux qui ont des exigences techniques précises, et le bagage réglementaire, il coche beaucoup de cases.