D800 et D4: l'an 1 vidéo chez Nikon

Premières impressions et commentaires "en direct" de Jean-Charles Fouché au fil de son test des Nikon D4 et D800 à New-York... en attendant le test complet. Retrouvez aussi les premières images et vidéos dans cette news complémentaires: Nikon D800: les vidéos du test du Repaire à New-York !

Une nouvelle ère vidéo pour Nikon: Pionnier en vidéo le D90, Nikon n'avait pas jusque là les ambitions d'être un acteur du monde de la vidéo et du cinéma; les choses changent avec le D4 et le D800. Tests grandeur nature à New York avec le D800...

Un petit historique pour replacer le D800 et le D4 dans un contexte et une évolution:

En 2009 je me souviens être parti en argentine avec un Nikon D90 dans le but d'exploiter les fonctions vidéo qu'offrait le nouveau reflex hybride de Nikon d'alors.

Pour voir le test de l'époque: Test en argentine du Nikon D90 de 2009

Le résultat de l'expérience:
- pas d'entrée micro, ambiance seulement à partir du micro moulé sur le boitier, difficulté/impossibilité pour les interviews
- pas de sortie casque
- prise en main des réglages manuels quasi-impossible
- enregistrement vidéo et audio médiocre, tout juste suffisant pour le web

Bref, à l'époque, la vidéo et Nikon ça faisait 3.

Un an plus tard, en 2010, je me rendais au salon de la photo à paris et je demandais sur le stand Nikon quel était leur ambition pour la partie vidéo; réponse du monsieur Nikon de l'époque: "Monsieur, nous sommes des fabriquants d'appareil photo !". Merci, au revoir.
Dans le même temps, sur le stand Canon, discours très différent: "Avec le Canon 5DMII, nous ne ciblons pas le monde de la vidéo, nous ciblons le monde du cinéma !". C'est dit.
Et Canon fait le coup de la décennie en kidnappant une très grande partie du marché du cinéma court (court métrage, pub, clip), de la vidéo et parfois du long métrage:
- recherche d'une image à faible profondeur de champ, "comme au cinéma".
- rapport qualité/prix (combien peut-on acheter de reflex numérique offrant de la vidéo, par comparaison avec le prix d'une seule caméra HD digne de ce nom...)
- tout en un: les photographes peuvent maintenant se transformer en vidéastes...
- l'immense parc des optiques pour reflex (et leur prix vis à vis des optiques cinéma et HD)
- encombrement et légèreté du boitier reflex: ça tient dans un sac à dos et on peut le fixer sur une moto en quelques minutes

Aujourd'hui, le discours a radicalement changé, et le boitier reflex Nikon qui fait de la vidéo nouvelle génération ne joue plus avec les gadgets du temps du D90.

Dès la conférence de presse, le ton est donné: "Chez Nikon, sans trahir un secret sur les modèles à venir, la vidéo fait partie désormais des priorités en developpement".

Présentation du Nikon D800

La présentation est axée sur la comparaison avec le Canon 5DMII, en mettant en avant l'avancée qualitative du D800. j'aurais aimé une comparaison avec le 5DMIII qui est sur le point de sortir, le 5DMII étant un appareil ancien et en fin de carrière.

Tous les boitiers présents (D4 et D800) sur place à New York sont présentés accessoirisés "vidéo": Follow focus, écran HD, cross d'épaule, recorder externe...

Un film "Joyride " (voir le making of disponible sur le site vimeo.com) a été diffusé sur un grand écran pour montrer le D800 en action: l'image est impeccable à l'écran, avec des fichiers natifs H264 montés en prores ensuite sur FCP, avec très peu de travail d'étalonnage.

On ne se trompe pas, on est là pour produire en vidéo, pas pour prendre des photos.

D800 avec Recorder HDMI Atomos Ninja en Prores 422 (signal sur 8 bits)

Les spécifications marquantes: (Sébastien a déjà parlé des specs en détail)

• - 36.3 millions de photosites (Ce serait bien si les constructeurs se mettaient à parler de photosites et pas de pixels une bonne fois pour toutes...)
• - enregistrement sous container MOV et codec H264 en 12 ou 24 Mbps (haute qualité)
• - Full 1920x1080 à 25 im/s ou 1280x720 en 60 im/s
• - Audio stéréo avec réglages manuels
• - Exposition et mise au point auto (Single-servo AF (AF-S); full-time-servo AF (AF-F), zone de mise au point ou tracking de visage...) ou manuel (bague électronique)
• - 35.9 x 24.0 mm CMOS sensor (Nikon FX format) avec possibilité de recadrage dans le capteur en 24x16 (demi format comme le 7D/s35mm)
• - choix du support: SD ou CF
• - sortie HDMI propre pour recorder externe
• - sensibilité
• - niveau de bruit faible

 

Les fichiers vidéo délivrés par le D800 en interne:

Container :                        MPEG-4
Overall bit rate                 : 22.3 Mbps

Codec Video
--------------
Format                           : AVC
Format/Info                      : Advanced Video Codec
Format profile                   : High@L4.0
Format settings, CABAC           : Yes
Format settings, ReFrames        : 2 frames
Codec ID                         : avc1
Codec ID/Info                    : Advanced Video Coding
Bit rate mode                    : Variable
Bit rate                         : 20.7 Mbps
Width                            : 1 920 pixels
Height                           : 1 080 pixels
Display aspect ratio             : 16:9
Frame rate mode                  : Constant
Frame rate                       : 25.000 fps
Color space                      : YUV
Chroma subsampling               : 4:2:0
Bit depth                        : 8 bits
Scan type                        : Progressive

Codec Audio
--------------
Format                           : PCM
Bit rate mode                    : Constant
Bit rate                         : 1 536 Kbps
Channel(s)                       : 2 channels
Sampling rate                    : 48.0 KHz
Bit depth                        : 16 bits

En externe, le D800 permet la connexion d'un recorder sur la prise HDMI en 8 bits 4:2:2 1920x1080 avec une sortie sans incrustations des infos systèmes.
Tous les recorders qui acceptent le HDMI en entrée peuvent donc enregistrer dans leur codec ce qui sort brut du HDMI, comme les Ki pro, Ki pro mini, Cinedeck, atomos et autres.
Durant mon test, j'avais un recorder externe Atomos Ninja à disposition, qui enregistre en Prores 4:2:2.

Atomos Ninja sur la sortie HDMI: du 4:2:2 8 bits en prores

Perso, Je dois dire que les fichiers produits par le D800 sont du niveau d'un bon AVCHD (mis à part la problématique du montage en H264 Inter - GOP-) qu'ici je ne vois pas un intérêt extrême à se punir avec un fil à la patte pour obtenir du 8 bits 4:2:2 sauf si l'on a besoin d'un moniteur supplémentaire (le Ninja et d'autres recorders font aussi office de moniteur). Lorsque le contructeur intègrera une sortie en 10 bits, ce sera différent et les possibilités offertes à l'étalonnage légitimeront l'emploi d'un recorder externe. De plus, durant les 2 jours de test, on a détruit la sortie HDMI sur 2 boitiers différents, ce qui laisse à penser que pour un tournage un peu rock and roll la prise HDMI du D800 est un élément très fragile.

L'étape suivant est le test en conditions réelles, dans les rues de New York.

Les conclusions de ce test live très vite à suivre...