Test tablette graphique Wacom Graphire 4 XL

Bien utile pour du détourage photo, la création de génériques oud’habillages à bases de peintures numériques et d’écriturescalligraphiques, une tablette graphique peut facilement trouver saplace sur le bureau d’un vidéaste sans qu’il ne soit pour autantgraphiste ou illustrateur. J’ai pu prendre en main pendant plusieursjours le modèle récent Graphire 4 XL du fabriquant Wacom.

Une tablette graphique : pour quoi faire ?

Ce type d'outil permet de gagner en temps et de travailler avec précisions précision pour : le détourage, la retouche d'image, la création de masques la création de jaquettes DVD le travail dans des logiciels graphiques fixes ou animés (Photoshop, PainShop Pro, Combustion, After-Effects) ajout de texte manuscrit à ses images la peinture numérique au sens large

 

Je dois préciser que l’univers des tablettes graphiques ne m’est pas inconnu, et que je peux même me montrer exigeant à l’usage puisque j’utilise une tablette graphique A4 Intuos 1 depuis quelques années, donc un modèle de la gamme supérieure de Wacom et en grand format, mais qui date une peu maintenant !

Mes impressions porteront dans cette prise en main sur la tablette Graphire 4 XL dont le tarif se veut attractif. Que peut-on attendre de cette tablette graphique que le constructeur renommé positionne à 200€, quels sont les travaux possibles, où sont les limites ?

Une seconde partie, à venir dans quelques temps, portera sur la prise en main d'une tablette de la nouvelle gamme Intuos de Wacom, génération 3. Il s’agit là du haut de gamme du constructeur. La prise en main d’une Intuos 3 A5 Wide, un modèle au format 16/10ème (440€ environ), se fera alors au regard d’usages déjà plus exigeants, pouvant s’axer plus favorablement sur de la retouche d’image avancée, puisqu’on touche ici à un outil qui se destine déjà plus à des illustrateurs et des graphistes.

Installation, prise en main du stylet, configuration

Installation

L’installation s’est faite facilement et sans encombre sous Windows XP. J’ai eu l’occasion de la tester à la fois sur un ordinateur portable et une station de travail afin de travailler avec des configurations matérielles différentes (Pentium M 1,6 avec 512 Mo de Ram pour le portable ; AMD Dual Core 3,8 Ghz avec 2 Go de Ram pour la station de travail PC).

La connectique USB utilisée paraîtra une évidence à nombre d’entre nous, pour autant je reste pour ma part sur la connectique en port série de mon Intuos 1 ! On peut dire que j’apprécie donc la facilité de branchement en "plug and play" de l’USB et son caractère universel pour une utilisation sur tous les PC et Mac. La tablette ne nécessite aucune alimentation externe supplémentaire. Bref, déjà dès l’installation on ressent que cette tablette de taille compacte peut accompagner ceux d’entre nous amenés à travailler sur des stations de travail différentes au fil de leurs missions. Les drivers, également disponibles sur le web, trouveront alors leur place sur une clé USB pour une installation en très peu de temps.

Cliquez sur l'image pour l'agrandir Le CD propose des explications appréciables sur l'utilisation du stylet, la configuration des ExpressKeys etc.

 

J’ai apprécié, sur le CD d’installation, les animations en flash aidant à une première utilisation de la tablette, sur la façon de tenir le stylet pour bien utiliser les boutons du bout du pouce par exemple, des conseils sur les paramétrages de la tablette, des exemples d’utilisation avec différents logiciels (même word ou exel).

Par contre pas de souris avec ce modèle, il faut dire que bien souvent on en laisse une branchée en USB de toute façon en plus de la tablette. Une souris existe cependant en option pour cette tablette (40€ environ sur le site Wacom).

Prise en main du stylet !

Mais revenons à l’usage majeur de notre tablette, et donc à son stylet. Les deux boutons du stylet sont paramétrables. On peut leur affecter n’importe quelle touche (comme double clic, clic droit, control ou alt), ou pourquoi pas les désactiver.

La prise en main du stylet révèle une ergonomie bien conçue, qui ne fatigue pas la main pour de longues utilisations. Sous Photoshop le touché du stylet sur la tablette est très agréable, précis, mais “moins doux” qu’avec ma tablette Intuos 1 quand même !

Le stylet est en plastique, mais la zone de saisie est recouverte d’une matière agrippante. Son poids est bien réparti, même s’il pourrait grimper de quelques grammes. Le fait que le stylet ne nécessite pas de pile joue à mon sens très favorablement sur la qualité du stylet et son ergonomie… mais bon j’ai aussi mes habitudes !

Les options de configuration du stylet, paramétrages des touches et réglage de toucher de la gomme et de la mine.

 

Boutons et Molette en haut de tablette

En haut de la tablette trônent deux boutons et une molette. Le constructeur les nomme des “ExpressKeys”.

D’abord apparus sur les modèles Intuos 3, je les découvre donc avec satisfaction sur ce modèle. Il s’agit en fait de deux boutons paramétrables, très utiles pour le travail de détourage dans Photoshop par exemple pour lequel les touches Ctrl ou Alt sont indispensables avec bien des outils. Cela évite donc d’aller cliquer sur le clavier et permet de disposer de ces contrôles à quelques centimètres de son stylet.

Par contre, dans l'interface de configuration de la tablette, on met un peu de temps à trouver que pour affecter les touches Ctrl ou Alt par exemple, il faut passer par le menu « Notification ». Ah le bonheur des traductions françaises !

Enfin, la molette est programmée pour servir automatiquement de défilement de page. Je pensais pouvoir aussi l’utiliser pour un zoom dans un logiciel de retouche d’image mais n’y suis pas parvenu malgré plusieurs essais de configuration. Je n'ai donc pas réussi à reproduire l'équivalent des "Touch Strip" des modèles Intuos 3, des barres tactiles verticales qui permettent de zoomer ou dézoomer dans son image.

 

Utilisation concrète…

Détourages, peinture et écriture

J’apprécie le travail à la palette graphique pour des détourages rapides avec un masque de fusion sous Photoshop CS 2: on peint en noir ce qu’on veut masquer, en blanc ce qui doit apparaître, et on peut jouer sur des dégradés avec des brosses aux contours diffus, c’est toujours pratique pour bien des situations ! La Graphire 4 XL a donc bien répondu à mes attentes sur ce type de travail sous Photoshop.

La peinture avec les pinceaux de Photoshop CS2 s’est montrée également convaincante. On ne se sent pas particulièrement limité par les niveaux de pressions moindres par rapport à la gamme supérieure de tablettes (512 contre 1024), même si un graphiste exigeant ou un peintre numérique lui fera probablement la différence puisqu’il connaît ses brosses sur le bout… du stylet ! La présicion de la palette, avec sa résolution de 2000ppp, est appréciable pour de tels travaux.

Fusain, gouache, craie, ou des brosses de formes (comme des épis de blés) se travaillent facilement avec un naturel à mille lieux du couple clavier/souris. Même si l’on a pas l’âme d’un dessinateur, on peut obtenir de beaux résultats en rajouter à ses images de la matière (ombres, fumée, brume, nuages, par exemple) en jouant ensuite sur les fusion de calque, ou en les complétant de formes à l’aide de bibliothèques de modèles que l’on vient peindre sur sa photo ou sa jaquette de DVD (papillons, herbes, ou un envol de cœur pour la St Valentin) !! Les résultats obtenus sont vite appréciables, après reste à mettre les outils au service de son propre goût !

Cliquez sur l'image pour l'agrandir Des tests sous Photoshop : Brosses aquarelles en haut, une brosse avec un motif "herbe" pour le herbes du bas, un envol de papillon avec une brosse proposant cette forme comme modèle et appliquant autoamtiquement ces couleurs différentes, des brosses caligraphiques pour écrire.

Sous Photoshop le filtre fluidité permet un détourage facile en indiquant à l’aide d’un pinceau le contour de l’objet à détourer. Son usage s’est montré vraiment bien plus facile à utiliser avec la tablette qu’avec une souris ;-).

L’écriture manuscrite est très agréable et particulièrement convaincante, surtout avec des brosses calligraphiques. Ajouter des petits mots manuscrits sur ses images de générique, ou recueillir des dédicaces numériques que l’on animera ensuite dans son logiciel de montage se montre facile si on choisit la bonne brosse calligraphique, en la réglant à une taille adaptée à son document.

Détourage ou dessin à la plume. Là aussi la tablette se comporte bien, il est alors préférable d'affecter la touche "espace" à l'un des deux boutons du haut de tablette pour accéder facilement à la "main" Photoshop pour le déplacement dans l'image. Il manque pour ce type de travail à la plume le fait de pouvoir utiliser la molette comme outil de zoom, comme cela est possible avec les modèles Intuos 3.

Surface de travail

La version testée est la Graphire 4 XL, qui dispose d'une surface de travail plus grande que le modèle Graphire 4 "tout court".

La surface de travail de la version XL, approchante d’un format A5 (surface active de 21cmx15 environ, la tablette complète mesure 28cmx26), s’est montrée équilibrée pour le type d’utilisation évoquée ci-dessus. Je pense que la version "non XL" se serait par contre montrée trop juste avec sa surface active de 12,5cmx9cm environ. Spearfishing Tips of Max Smirnov

Pour du travail de dessin proprement dit, ou même la réalisation régulière de détourages avec plus de confort, certains préfèrent des espaces plus grands, la Graphire 4, même en version XL peut donc montrer ses limites avec son format A5, ce type d'utilisateurs désirant au minimum une surface A4...

On peut aussi paramétrer la zone active de la tablette, pour la réduire, et également indiquer à quelle zone de l'écran s'affecte le travail sur la tablette.

Les options de configurations proposent de définir les zones de travail de la tablette ou de l'écran. Par contre, il n'est pas possible de définir deux zones de travail sur la tablette : une pour la travail fin dans le logiciel couvrant les 3/4 de la tablette par exemple, et une autre (un petit carré en bas de tablette par exemple) pour déplacer très vite son curseur dans différentes zones de l'écran. Ceci est possible sur mon Intuos 1, et j'aurai aimé retrouver cette philosophie sur ce modèle.

La possibilité de restreindre le travail en tablette à une zone spécifique de l'écran peut s'avérer très utile dans certaines situations. Par exemple, si on veut utliser la tablette pour faire signer des dédicaces à des personnes peu habituées à ce type d'outils, on restreint la zone de la tablette à la partie de l'écran qui contient la "feuille de papier", aucun risque ainsi qu'ils aillent par erreur sélectionner un outil du logiciel ou écrire en dehors de la zone de travail.

Tablette livrée avec des packs logiciels, 4 versions

La Graphire 4 XL, et sa petite soeur la Graphire 4 "tout court" (de taille plus petite), sont proposée avec deux types de packs : Classic, ou Studio. La différence entre Classic et Studio se fait uniquement au niveau des logiciels livrés avec la tablette. La version Classic s'accompagne de Corel Painter Essentials2, alors que la version Studio est livrée avec les logiciels Photoshop Elements 4.0 et nik Color Efex Pro 2.0 Standard.

On trouve donc la tablette Graphire 4 "tout court" avec sa surface de travail de 12,5x9cm environ, en pack Classic à 100€ environ, et en pack Studio à 150€ environ. La Graphire 4 XL, est vendue en pack Classic à 200€ environ, et en pack Studio à 250 € environ.

Certains préféreraient sans doute ne pas avoir de logiciels dans la boîte, mais la souris à la place... elle est vendue en option à 38€ environ. Reste aussi à voir si Wacom va proposer une mise à jour de ses pack Studio avec la denrière version en date de Photoshop Elements : la version 5.

Stylet : remplaçant de la souris

Il est aussi tout à fait envisageable de remplacer l’usage de sa souris par le stylet sur la tablette. Certains ont adopté ce mode travail, qu’ils jugent plus ergonomique, et travaillent ainsi dans leurs logiciels de montage vidéo, de traitement de texte ou de mail avec leur stylet. Par rapport à d’autres tablettes bon marché que j’ai pu essayer, j’estime que cette tablette Wacom Graphire 4 se prête particulièrement bien à ce type d’usage, avec un toucher précis, la possibilité de déplacer le curseur sans toucher la tablette (la position du stylet tenu à environ 5mm au dessus de la tablette est détectée), une surface de travail sur la tablette adapté à cet usage (ni trop grand ni trop petit).

Ce type d’usage, auquel se rajoutera la reconnaissance d’écriture est d’ailleurs un chantier sur lequel ont planché Microsoft et Wacom pour Windows Vista. Cette prise en main sera complétée sur cet aspect dès lors que j'aurai eu le loisir d'installer Vista et de lui adjoindre cette tablette.

Conclusion

La tablette graphique ne se limite plus à un usage limité aux illustrateurs ou aux graphistes. Je trouve qu'un tel outil peut vraiment trouver sa place pour le détourage, la création d’images originales pour ses titres, génériques, sous-titres de ses films vidéos (les noms et fonctions des personnes, ou nom de lieux), ou encore pour ses créations papier comme les jaquettes DVD. L’essor de la photo numérique a rendu facile le développement de cartes postales personnalisées, une tablette me semble un bon compagnon pour ce type de mises en œuvres créatives.

Pour ces usages, cette tablette Graphire s'est donc montrée convainquante, avec un stylet agréable à manier et précis, une surface de travail suffisante laissant place à des travaux de créations variés, et des drivers développés avec sérieux et proposant des options de personnalisation avancées même sur un modèle de cette gamme.

Tablette Graphique : un exemple d’utilisation pour un générique de film

Pour des films consacrés à des peintres, j’avais recréé dans Photoshop les fonds au pastel secs d’un tableau sur différents calques. Une fois dans le logiciel de montage Premiere Pro j’ai animé ces calques pour faire apparaître la création du tableau en différentes étapes, les différentes couches du fond apparaissaient avec des dégradés simulant les tracés jusqu’à la superposition avec le tableau réel. L’effet, facile à réaliser et ne se voulant pas d’un réalisme digne des peintures sur verres de Picasso dans le film de Clouzot, a malgré tout apporté une plus-value créative intéressante pour ce générique. Sans tablette graphique, je ne pense pas que la mise en œuvre de cette idée aurait passée le cap du projet ;) Par ailleurs, les sous-titres de ce film (nom des personnes, informations sur les techniques de peinture) étaient écrits sur un large trait de pastel sec tracé à la tablette dans Photoshop et animé dans Première Pro comme s’il venait d’être tracé. Là encore la tablette avait apporté une touche particulière à ce montage vidéo et permis de mettre en œuvre rapidement un habillage vidéo en phase avec le sujet traité.

 

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