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Test Canon C300, plus comparatif image avec Sony FS100

Le Repaire teste la Canon C300, son ergonomie, sa modularité, son intérêt quant aux optiques Canon EF

Publié par Forest Finbow le 20 Mars 2012 dans Tests
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  1. Forest Finbow

    test-canon-c300-ergonomie-imageLe Repaire teste la Canon C300, son ergonomie, sa modularité, son intérêt quant aux optiques Canon EF. Si on se doute qu'en terme d'ergonomie deux caméras "grands capteurs" peuvent différer l'une de l'autre, voyons qu'il en va aussi de même côté image, nous mettons donc à l'épreuve la sensibilité et la dynamique de la Canon C300 face à la Sony FS100 et vous verrez que cela est très instructif.

    Nous avons pris en main la Canon C300 et avons réuni à ses côtés une Sony FS100 (basée sur le grand capteur de la F3) pour tester la sensibilité et la dynamique. Le comparatif C300 vs FS100 est très intéressant pour mettre en lumière l'atout du mode Log de la C300 (mais aussi ses particularités par rapport aux autres Log habituels), la mise à l'épreuve du niveau de bruit et sa correction, les contextes et usages pour lesquels le 8bits pourra provoquer du banding et son degrès d'importance, sans oublier la question de l'aliasing et de la définition de l'image. Au delà de nos résultats nous expliquons rapidement  ce qui est jeu lors de la création de son image pour faire comprendre des notions pas forcément très familières à tous.

    Ce test comparatif entre Canon C300 et la Sony FS100 est un article de Forest Finbow avec la participation de Jean-Charles Fouché et Michel.

    1. Prise en main de la C300

    assign-C300.jpg

    Le premier regard souligne un aspect non négligeable: la compacité. Small is beautiful. On sait que dans certains cas, quelques centimètres en moins font la différence entre pouvoir et ne pas pouvoir tourner...

    Bouton fonction et Boutons assignables

    Pas moins de 15 boutons assignables en différents endroits de la caméra. La classe !
    Le bouton fonction général avec sa molette s’avère très pratique.

    fonctions_c300.jpg

    C’est l’idée “tu cliques et tu roules, ça va vite”. Personnellement, j’ai retrouvé très rapidement tout ce que je cherchais et  j’en ai donc apprécié l’intuitivité même si les opérateurs très habitués à l’ergonomie traditionnelle des épaulières de reportage (Sony/Pana/JVC ou même Canon) préfèreraient peut-être retrouver sous la main les boutons bascules traditionnels.

    En fait pour une rapidité optimale les boutons assignables permettent de disposer sous la main de tous les réglages que l’on souhaite (gain, shutter, bdb etc.)

    La grosse roulette de menu est très agréable à utiliser, bien mieux que la petite roulette non cliquable sur la caméra de poing Canon XF300.

    modular.jpgAspect modulable

    On peut dire que oui ‘modulable’ ça l’est, on voit de suite l’inspiration venue des Red: on peut modifier la configuration de l’écran, retirer la poignée etc.

    Mais si c’est effectivement beaucoup plus souple qu’une caméra traditionnelle, il faut tout de même convenir que ce n’est tout de même pas la modularité intégrale d’une Epic/Scarlet, notament au niveau de la méthode de fixation des accessoires. Là où on a des pas de vis kodak (1/4”) ou du congrès (3/8”) sur les Red, Canon a confié le montage de l’écran à la griffe porte flash/accessoires au dessus de l’appareil photo. Cette griffe est certes renforcée d’un vissage, mais le principe de cette griffe est assez réducteur car finalement peu d’accessoires sont pensés pour cette griffe, pour ne pas dire aucun dans le monde du cinéma auquel aspire la caméra.

    Optiques Canon, formidable ! Monture PL ou Canon EF certes, mais pas de monture interchangeable.

    Le point fort qui vient immédiatement à l’esprit pour cette nouvelle gamme c’est bien l’ouverture sur l’univers des objectifs Canon existants. L’optique au service de la créativité et de la mise en scène pour les films, quelque soit leur budget, c’est probablement l’argument le plus évident à la disposition de Canon.

    La monture EF donne accès à la large gamme des optiques Canon automatiques avec le contrôle de l’iris, du point et le stabilisateur. Les objectifs stabilisés sont peux nombreux mais peuvent se rendre extrêmement utiles notamment pour gommer les vibrations (comme celles des hélicos et autres engins à moteur) mais aussi par exemple rendre une machinerie low cost presque aussi stable qu’un Panther sur rail ;-)


    En revanche, et pour le coup fort dommageable : là où de plus en plus de constructeurs permettent d’installer sur la caméra la monture de son choix, Canon bloque à la monture du modèle : EF ou PL, même pas interchangeable une fois le modèle choisi.
    Les Sony F3, FS100, les Panasonic Af101, toutes les Red ont leur système propriétaire de monture interchangeable, l’Acam II et la Weisscam utilisent le système IMS de PS teknix (Interchangeable Mount System). Canon en arrivant après ces dernières aurait franchement pu prévoir quelque chose de similaire.
    Faire la monture interchangeable sur les optiques et non sur la caméra elle-même c’est bel et bien une
    limitation qui ne profite en réalité qu’au marchand d’optique Canon et pas aux utilisateurs qui eux se retrouvent bloqués par la monture de leur caméra...

    LCDoscillo.png

    Le LCD est vraiment bon, large, lumineux, doté de fonctions carrément excellentes comme l’oscillo (si seulement on pouvait trouver ça sur une Sony) qui économise presque la location d’un Astro.

    Comme on le disait plus haut en changeant la configuration on peut le supprimer pour réduire encore la taille du système mais ce faisant on supprime aussi les entrées audio XLR, à savoir donc.

    Comme la plupart des LCD de caméras modernes il peut être orienté dans plusieurs positions, y compris et c’est assez rare pour être signalé, à droite de la caméra pour une utilisation “gauchère”.


    Mode Caméra/mode Mediamedia-cam_c300.jpg

    Encore un mode média séparé du mode caméra... heureusement, elle démarre rapidement mais franchement...à l’heure actuelle, là où de nombreux autres caméras n’ont plus cette séparation je pense qu’on pourrais enfin l’abolir :-)

    2. Sensibilité

    Zip des .psd avec les extraits sans compression issus des vidéos de test
    Grand bon en avant depuis le 5DmkII. Nous avons mesuré 3 bons diaphs de plus (F/5.6 sur la C300 contre F/1.8 sur le 5D, tout autres paramètres étant identiques. La sensibilité nominale du 5D donnée à 160 ASA se confirme finalement bien contre une sensibilité de 850 ASA nominale sur la C300. Très bon point donc par rapport aux appareils photo de la marque.

    De plus le bruit vidéo de la C300 est beaucoup plus ‘gracieux’ que celui du 5D, ce qui légitime l’expression employée par Vincent Laforet de “organic noise”.
     
    Autre point fort de la C300 sur le 5D : quand on monte le gain/iso la résolution ne périclite pas. (Le 5D à partir ISO 3200 est presque analogue à une caméra SD en pouvoir de résolution).

    Ceci étant dit, si l’avantage est manifeste contre le 5DmkII, nous avons aligné côte à côte la C300 et une Sony FS100 (nouvelle génération, capteur identique à la PMW-F3) et nous n’avons pas observé de différence flagrante voire quasiment presque le contraire en fait : la FS100 s’en sort en tout cas au moins aussi bien en sensibilité basse lumière, comme on peut le voir au survol de l'image comparative ci-dessous:

     

     
    0db_C300_std.jpg  
    0db ( 850 asa) f.1.8 Nikkor profil Standard - souris hors de l'image = C300, souris sur l'image = FS100
    images croppées à 600*1000px sans traitement, jpg qualité max
     

    prenons acte bien sûr du caractère caricatural "de test" de la scène que nous avons concoctée pour vous.
    Et..oui si votre chef op éclaire une scène de cette façon vous avez le droit de le virer ;-)

    On en reparlera juste après mais précisons tout de même à ce propos que si la sensibilité basse lumière est quasi identique entre les deux, la dynamique de l’image, elle, ne l’est pas : en LOG la C300 encaisse beaucoup mieux les hautes lumières que la FS100 qui elle n’a pas de courbe log.

     
    0db_C300_log_300.jpg   0db_FS100_std_300.jpg
          C300 0db Log FS100 0db


    Pour ce qui est du bruit dans les très basses lumières il n’est pas aussi quasi inexistant que ce qu’on peut observer avec une F3 ou même la FS-100, mais Canon communique très ouvertement là dessus en précisant que même dans les gains négatifs le rapport signal/bruit reste à la valeur nominale de 54db. Cette valeur est somme toute bonne, comparable à ce qu’on peux trouver sur la Sony 900R (très utilisée en fiction) mais elle a été largement dépassée de nos jours par des caméras plus modernes avec des valeurs atteignant 63 à 66 db sur les caméras D-Cinema.

    Même scène +30db

     
    -30db_C300_std_600.jpg
     
         ci-dessus: C300 +30db f.5.6 courbe std  
     -30db_C300_log_600.jpg  
      ci-dessus: C300 +30db f.5.6 courbe log  
    -30db_FS100_std_600.jpg  
       ci-dessus: FS100 +30db f.5.6 courbe std  
    -30db_5Dm2_600.jpg  
    ci-dessus 5DMII ISO 12800 f.1.8 courbe std  


    3. Dynamique et log


    Le grand point dont a beaucoup parlé mais que nous voulions tester en détail c’est la dynamique, l’écart mesuré en nombre de diaphs entre la zone correctement reproduite  la plus lumineuse et la zone la plus sombre.
    Annoncée à 12 diaphs grâce à la courbe Log, nous voulions vérifier ce qu’il en était. La C300 ne nous a pas déçu sur ce coup ! En log elle est vraiment très bonne, largement au dessus de la FS100, qui est elle même au dessus du 5D.

     

     
     jour_C300_std-600.jpg  
          ci-dessus: C300 courbe std  
     jour_C300_log-600.jpg  
     ci-dessus: C300 courbe log  
    jour_FS100_std-600.jpg  
       ci-dessus: FS100 courbe std  
       
       


    Naturellement en gamma standard ou cinema,  la dynamique est beaucoup moins grande, mais c’est au profit d’une courbe plus droite (plus contrastée) qui ne nécessite pas l’étape d’étalonnage/développement.
    A l’étalonnage, en Log, nous avons néanmoins constaté une petite montée de bruit dans les situations qui poussent un peu les ombres et surtout un clipping des noirs qui se trouvent enfoncés par une baisse générale du niveau.
    C’est somme toute logique ici puisque le Log Canon compresse toute l’image (ombres et hautes lumières) dans la courbe de réponse.

    Cette méthode de Log est spécifique à Canon, la plupart des autres courbes log (Arri-Log Panalog, Technicolor, SLog) ont une façon différente de procéder qui est la suivante:
    les hautes lumières sont certes compressées d’une manière similaire mais les ombres sont au contraire gonflées pour décrire au mieux toutes les nuances disponibles dans la scène (augmentant la dynamique à son maximum), résultant en une image très douce, très décontrastée qui nécessite absolument un étalonnage pour plaire à notre oeil (très sensible au contraste). En utilisant l’assistance de l’oscilloscope on peut ainsi soigneusement poser son diaph en essayant de garder le maximum d’informations utiles.
    Avec la C300, quand on passe en log on ne pose pas en dessous mais à l’inverse on est obligé d’ouvrir le diaph pour ne pas trop boucher les ombres, cela peut surprendre et personnellement je n’avais encore jamais expérimenté cela.

    Le choix de cette courbe reste néanmoins un bon compromis si on tient compte de l’ensemble du système d’enregistrement. En effet l’enregistrement et les sorties vidéo étant en 8 bits, une courbe log traditionnelle aurait pour effet de réduire la partie la plus intéressante du signal à une portion finalement assez petite de l’enregistrement, les ombres et les hautes lumières seraient alors “sur”-décrites, trop favorisées par rapport au plus important de ce qu’on veut filmer : la scène elle-même (keylight). Canon a d’ailleurs communiqué sur ce sujet en parlant de “Intelligent bit management” ce qui est en effet une bonne optimisation des 8 bits utilisés.

     
    sky_banding_nocorr_extr.jpg  
    L'effet de banding pratiquement impreceptible sans correction
    apparait assez vite dans le dégradé bleu en haut partie droite
    si l'on tente de modifier l'équilibre des couleurs
     



    Le risque qu’il y a utiliser une courbe log en 8 bits est de voir apparaître un défaut nommé “banding” : les dégradés étant décrits avec un nombre insuffisant de nuances, on voit alors apparaître des tranches distinctes d’aplats de couleur. Les photographes sont habitués à décrire ce phénomène sous le nom “d'histogramme en peigne” en raison de cette forme caractéristique que prend l'histogramme qui analyse l’image. Ce défaut peut néanmoins parfaitement passer inaperçu dans une scène comprenant peu de dégradés, ce qui est le cas la plupart du temps, mais typiquement les ciels bleus sans nuages ou un bokeh (flou d’arrière plan) important sont des nids terribles à banding et c’est là qu’il faut faire attention. En poussant un peu l’étalonnage on fait apparaître des bandes mais dans la plupart des cas je suis très confiant sur le fait que virtuellement personne ne sera dérangé parmi les spectateurs car les apparitions sont relativement subtiles et statistiquement peu courantes (hors étalonnage appuyé).


     

    sky_banding_nocorr.jpg

    Grâce à cette courbe Log finalement assez pentue, Canon a réussi à déjouer en grande partie le risque de banding mais c’est au profit d’un autre risque : la montée de bruit. En effet, si votre intention était de décrire une scène comportant deux expositions nominales (deux keylights) : typiquement un intérieur non éclairé et un extérieur plein jour, la courbe très pentue a tendance à complètement boucher les ombres et le travail d’étalonnage oblige à faire monter énormément ces ombres ce qui fait réapparaître du banding (souvent sous forme d’aplats de couleurs), du bruit et des artefacts de compression visibles même dans la qualité maximale d’enregistrement.

    4. Qualité d’image

    La qualité d’image est très bonne, aucun artefact d’aliasing n’a été observé et le piqué avec un bon objectif est vraiment excellent. Le traitement 4K Bayer vers 2K RGB est payant, il crée une image impeccable dénuée des artefacts. Quelques artefacts de compression font leur apparition si on zoome fort dans l’image bien entendu, mais l’usage d’écrans géants n’est de toute façon pas encore si répandu pour les films de la catégorie qui concerne  la caméra.
    L'enregistrement en 4:2:2 permet de garder une définition supérieure  là où l'échantillonnage en 4:2:0 de l'AVC a tendance à  flouter un peu l'ensemble.

     

     
    4.2.2_C300.jpg  4.2.0_FS100.jpg
    4:2:2 C300 4:2:0 FS100


    En conclusion

    Les personnes embarquées dans le tournage DSLR vont adorer la C300. Elle surclasse dans tous les domaines tout ce qui ait jamais été fait avec un appareil photo, qualité d’image, dynamique, sensibilité, bruit, format d’enregistrement.

    points forts - La C300 est une bonne caméra professionnelle compacte dotée d'une ergonomie bien pensée et surtout donnant un accès direct à l'univers des optiques EF
    Canon
    - un enregistrement 4:2:2 50Mb/s robuste et facile à monter
    - capteur très sensible optimisé pour délivrer une image HD sans reproche
    - dynamique d'image étendue grâce à sa courbe log

    points faibles - Le parti pris du traitement sur 8 bits représentera un souci potentiel pour les cas de figure incluant une forte propension aux corrections couleur en postproduction - Positionnement prix un peu élevé par rapport aux attentes actuelles du marché

    Merci à Jean-Charles Fouché pour sa participation et la mise à disposition de son local et merci à Patrick Barra (VBC Production ) pour le prêt de sa FS100.

     

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