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Quel moniteur vidéo de montage pour du HDV ? Moniteur informatique ou moniteur vidéo dédié ?

Que choisir comme moniteur pour contrôler les images HD ou HDV, peut-on se satisfaire d'un moniteur informatique ou doit-on investir dans un vrai moniteur vidéo

Publié par Michel le 22 Octobre 2007 dans Tests
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  1. Michel

      Que choisir comme moniteur pour contrôler les images HD ou HDV, peut-on se satisfaire d'un moniteur informatique ou doit-on investir dans un vrai moniteur vidéo ? L'écart de prix se justifie-t-il ? Un petit test pour aider ceux qui ont cet investissement à faire.   Test de 3 moniteurs video pro Sony et JVC (20 et 24 pouces)

    'Puis-je me contenter d'un bon moniteur informatique pour contrôler mes images vidéos ? ' Plus d'un réalisateur  indépendant s'est déjà posé la question au vu de l'écart de prix entre un tel moniteur informatique et un moniteur dédié vidéo. C'est pour tenter de répondre à cette question que l'idée de cet article est née, à la base.

    Dans l'expérience des praticiens, un moniteur vidéo est l'élément  précieux de la chaîne sur lequel repose l’évaluation visuelle des rushes et des films montés. Généralement on le garde un certain temps, on s’y habitue, on connaît bien ses défauts et c’est lui qui sert bien souvent de juge de paix pour évaluer la qualité d’une image. On a donc intérêt à le choisir avec soin. C'est quelque part une condition de la qualité des images produites, c’est un investissement sur la qualité. Voilà donc mon a priori mais nous avons voulu le vérifier par un petit test.

    Reportons à plus tard la question (sensible chez les anciens) du moniteur à tube par rapport aux nouvelles technologies qui demanderait un déploiement plus important que celui que nous avions ici l’occasion de mettre en place.

    J’avancerai malgré tout sur ce sujet que même si la nostalgie du bon vieux temps étreint nombre de techniciens amoureux de la belle image, il y a fort à parier que dans quelques années les écrans plats auront totalement remplacé les écrans à tube dans tous leurs usages. Même chez les constructeurs prestigieux comme Sony et JVC qui ont pourtant gagné de l’or avec leurs moniteurs à tube, la tendance est aujourd’hui vers les écrans plats et ils proposent aujourd’hui surtout des LCD y compris aux professionnels de la post-production …

    L’aperçu qu’on a pu avoir de la qualité des nouveaux moniteurs à technologie LED ne laisse par ailleurs pour l’avenir place à aucun doute (Sony nous en a montré un modèle prototype il y a quelques temps, dont la qualité de restitution sur des images de fiction était beaucoup plus que convaincante). Pour l’instant ces écrans nouveaux à techno LED seront chers mais ça s’arrangera évidemment par la suite…  (le nouveau moniteur d’étalonnage broadcast 23,5 pouces Sony BVM-L230 est annoncé à environ 25000 $ …)

    Revenons donc à aujourd’hui :

    Conditions de l’essai

    Nous avons pu tester 2 moniteurs Sony (20 et 24 pouces) LMD-2030W  (environ 1400 € HT) et LMD-2450W (environ 4200 € HT sans carte SDI) et un moniteur JVC 24 pouces DT-V24L1D (environ 3600 HT).


     
     LMD-2030W Sony
     LMD-2450W Sony
     DT-V24L1D JVC

     

    Nous disposions également comme éléments de comparaison de 2 moniteurs informatiques : un moniteur Dell 24 pouces et un moniteur Apple 23 pouces Cinema Display HD

    Nos images diffusées étaient la même bande HDV (entrée en composantes sauf sur le Apple qui n'en a pas)  issue d’une caméra HDV V1 Sony, mêlant scènes (peu éclairées) de fiction, scènes d’extérieur larges et détaillées, avec différentes approches de l’exposition, des scènes de mouvements sportifs, différentes valeurs de cadre, certaines images très légèrement floues etc. Bref une bande représentative de bien des cas de figures.

    A l’objection que le HDV a des défauts et que des images plus haut de gamme auraient rendu mieux justice aux moniteurs, répondons tout de suite que c’est le contraire, justement ces défauts dans une configuration de postproduction on a tout intérêt à bien les voir et donc c’est plutôt ça qui est a priori intéressant.

    mire.jpg Nous avons tenté à chaque fois par les réglages préalables de rendre le plus identique possible l’affichage sur tous les moniteurs de la mire de début de bande. Ceci pour éviter le parasitage du jugement par un écart de réglage.
    Le moniteur Dell a un réglage de correction de contours assez grossier, ça crée ainsi un décalage avec les moniteurs vidéo dont il faut prendre la mesure… Malgré tout avec un peu de patience et grâce à la finesse des réglages menus de la balance des blancs sur les moniteurs dédiés vidéo on arrive à avoir une image approchante de la mire et par conséquent on peut commencer l’évaluation.

     

     

     

    Test subjectif qualité image

    Une première idée à laquelle on peut facilement tordre le coup est qu’on pourrait évaluer correctement une image vidéo avec un moniteur informatique. Ils ne sont clairement pas conçus pour ça, même s’ils peuvent rendre des services. Ils sont beaucoup plus faits pour afficher nettement le système d’exploitation informatique, ses fenêtres, polices etc. En matière de vidéo, leurs faiblesses principales c’est d’une part le rendu des mouvements, et d’autre part la justesse, la finesse et la profondeur de la couleur. On s’en rend compte surtout lorsqu’on peut comparer côte à côte les mêmes images et c’est bien ce que nous avons fait.

    Rendu du mouvement

    C’est le côté le plus spectaculaire, qui n’appelle pas beaucoup de commentaires en fait. Sur les écrans informatiques (avec une nuance tout de même, le moniteur Apple est plus récent et largement meilleur que le Dell) le mouvement d’une mouette traversant l’image en plan rapproché est une bouillie informe alors que sur les moniteurs vidéo Sony et JVC, on a un mouvement fluide de très bonne facture. Ceci est vrai sur les 3 modèles de moniteurs vidéo sans qu’on puisse réellement faire une différence à ce sujet…

    A soi seul ce critère est une motivation suffisante pour renoncer définitivement aux moniteurs informatiques dans cet emploi…

    Précision de l’image

    La sensation de meilleure netteté que nous avons eu sur le Dell par rapport au 20 pouces Sony notamment est redevable pour l’essentiel au circuit de correction de contours du Dell. Les images côte à côte sont donc un peu difficiles à comparer sous ce rapport particulier. Mon opinion est que à choisir, même de ce point de vue, il vaut mieux un bon moniteur vidéo 20 pouces qu’un 24 pouces ‘approximatif’ et non fiable. La netteté des rushes doit se juger en otant tous les artifices qui l’augmentent artificiellement. Et le 20 pouces Sony permet mieux de se faire une idée juste de la mise au point des plans que les 24 pouces informatiques même si sa résolution native (1680x1050) est un peu en dessous de celle des rushes…

    Quant aux moniteurs vidéo 24 pouces Sony et JVC, alors là aucun souci, la netteté de l’image est parfaite, et correspond à ce qu’on peut attendre d’une dalle 1920 native. Irréprochable.

    Rendu des couleurs

    Là aussi un écart énorme entre les moniteurs informatiques (avec toujours aussi un écart entre le Dell qui cède le pas à l’Apple) et les moniteurs vidéo. En comparaison la couleur sur les écrans informatique est plus pauvre, plus criarde, plus plate. Bref ils ‘n’affichent pas tout ‘ 

    En revanche les 3 moniteurs vidéo déploient toute la palette avec une grande richesse et permettent de distinguer beaucoup mieux les nuances.

    Moniteurs informatique = hors sujet

    La première conclusion est donc que les moniteurs informatiques sont hors sujet par rapport aux moniteurs dédiés vidéo, il ne faut donc pas du tout les recommander pour cet usage sauf à n’en attendre qu’un contrôle très basique.

    EDIT : Pour autant certans écrans informatqiues sont meilleurs que d'autres dans cet exercice et, toujours sans en attendre une prestation à la hauteur des exigences d'un bon contrôle vidéo, certains d'entre eux rencontre du succès dans cet usage, preuve que l'inadéquation n'est pas totale. L'offre de certains constructeurs (Eizo par exemple) dans le haut de gamme des moniteurs informatiques permet  à de nombreux Repairenautes de 'faire avec' moyennant un étalonnage méticuleux et une bonne connaissance des limites.

    JVC vs Sony ?

    Les deux 24 pouces bénéficient d’un traitement de la couleur sur 10 bits, ce qui leur amène en théorie un surcroit de nuances entre les valeurs de couleurs. De fait le rendu des  couleurs est excellent.

    Maintenant plus dur : où est la différence en terme de qualité d’image entre le moniteur 24 pouce Sony et le 24 pouces JVC ?

    En voici une qui ne saute pas aux yeux de prime abord mais qui existe:

    Il y a manifestement sur les Sony (car c’est aussi vrai pour le 20 pouces, même s'il ne bénéficie pas du traitement sur 10 bits) un circuit numérique qui améliore la qualité de l’image et dont nous avons pu constater l’effet. Cela n’apparaît que sur des plans un tout petit peu plus « sales » et bruités que les autres, en basse lumière par exemple. Ce circuit rétablit une certaine homogéneité dans des plages où le bruit ferait apparaître des points de couleurs parasites. Une sorte de ‘filtre anti bruit’ en quelque sorte. Cela donne donc pour les mêmes images un (tout petit) côté « flatteur » en plus, c’est incontestable.

    Bon, après, reste à savoir si c’est bien le rôle d’un moniteur de contrôle de flatter un peu les images…C’est certes celui d’un moniteur de diffusion. Si on considère que le moniteur vidéo sert aux 2 usages, alors en effet c’est utile. Si en revanche on considère qu’en post production le client final n’est pas là , qu’on est ‘entre nous’ , on a peut-être intérêt à avoir un monitoring le moins indulgent possible… Affaire de goût et surtout d’usage donc, là encore.

    Autres remarques

    Rien à redire à l’affichage SD sur l’ensemble des modèles testés

    SDI en option peut être considéré comme un inconvénient du point de vue du prix si on en a l’usage. Si on n’en a pas l’usage, à l’inverse on peut aussi voir ça comme un avantage…

    HDMI, DVI :  les modèles qui n’ont pas de HDMI ont une entrée DVI-D réputée compatible HDMI (il existe des adaptateurs) Reste à vérifier que ces entrées DVI-D autorisent bien le protocole HDCP … Le modèle JVC est pour sa part donné pour être compatible HDCP.

    A noter que les 3 moniteurs testés prennent en charge tous les formats courants et même le 720 50p 

     

    Quelques points à considérer

     

    JVC V24L

    • Rapport 1 pou 1 pour évaluer un rush sans aucun redimensionnement par exemple du 720P ;-) important donc pour JVC
    • SDI et HDSDI en standard
    •   Prix avantageux
    •   Pas d’entrée Y/C

     

    SONY 2030W

    •   Prix très avantageux
    •   Connectiques SDI et HDSDI en option

     

    SONY 2450W

    •    (non testé) Circuit ChromaTru permettant d’équilibrer de façon optimale la couleur d’un moniteur à l’autre
    •    mode Pip permettant de comparer plus facilement deux sources sur le même écran (avec le bémol qu’on ne peut pas comparer 2 sources de même type comme 2 entrées composantes par exemple)
    • Connectiques SDI et HDSDI en option
    •    prix plus élevé

     

    Caractéristiques constructeurs des écrans testés

    JVC DT-V24L1D       Manuel

    SONY 2030W

    Sony 2450W       brochure

     


     

    Michel Rempenaux

    Sébastien Gaillard

    octobre 2007 

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