Tournages de fiction, implications et règles de conduite

Juste un petit pavé dans la mare : j'aimerais appeler ici quelques témoignages et astuces de la part des érudits et professionnels des tournages de fiction et documentaires esthétisants.

Traditionnellement ces documents sont produits soit en film, à 24 ou 25 images par seconde, soit en vidéo dite "progressive", à des cadences similaires (24p, 25p ou 30p maxi).
Si le tournage en film est généralement conduit par un chef opérateur, avec une formation et un minimum d'expérience, il en va différemment dans le monde de la vidéo (et à fortiori de la vidéo numérique HD) où l'on voit de nombreux cadreurs et opérateurs en herbe s'essayer à divers types de tournages sans toujours avoir le baguage technique adéquat.

C'est pour ces débrouillards (dont je fais d'ailleurs parfois partie) que j'aimerais établir un sorte de mini-guide débutant pour démarrer ce type de production et que j'en appelle à vos lumières, vous qui savez comment on fait

 

J'ouvre naturellement le bal avec des recommandations élémentaires :

Règle n° 1 : Ayez un scénario. Quelle que soit la qualité esthétique ou technique de votre film, si l'histoire ne vaut rien, le film ne vaudra rien non plus. Un bon film ou un bon documentaire commence par un bon scénario. Il existe des personnes plus douées que d'autres pour constituer ces documents, n'hésitez pas à vous entourer de ces personnes, de vous faire aider ou au moins relire. Nottez également qu'il existe des aides financières dédiées à l'écriture et à la réécriture de scénarios, que ce soit des régions, du CNC ou de fonds publics et privés comme les fondations et différents organismes dédiés à la culture.

Règle n°2 : Ceci étant dit, maintenant que vous tenez un bon scénario dans les mains, autant en faire un beau film, n'est-ce pas

Règle n°3 : Ayez une intention : Un film c'est comme une musique, un poème ou un discours. C'est un message. Il peut être plus ou moins profond ou engagé, peu importe, il doit vouloir dire quelque chose.

Règle n°4 : Ayez une direction artistique. De nombreux techniciens souvent bien formés mais peu expérimentés ont tendance à croire que leurs capacités techniques suffisent pour produire de bonnes images. Qu'on se le dise, ce n'est pas vrai, du moins ce n'est pas suffisant. Faire une bon film ça demande du talent et un talent global. Il faut une belle photographie (lumière, focales, traitements de l'image) et il faut une bonne mise en scène (direction des acteurs s'il y en a, choix des cadres, des mouvements de machinerie etc.)

Règle n°5 : Entourez-vous : Si vous n'avez pas ces capacités, ce n'est pas grave du tout, sachez simplement trouver les personnes qui les ont. L'un sera directeur de la photographie, l'autre sera chef opérateur, l'autre cadreur, l'autre monteur etc... Un film ça se fait à plusieurs, c'est la combinaisons de vos talents qui produira l'œuvre finale. Ceux qui veulent tout faire par eux mêmes finissent souvent par ne rien faire du tout, ou si peu qu'on entends rarement parler d'eux.

Je vous laisse un peu la suite, ça serait bien de rajouter rapidement des conseils techniques histoire de mettre un peu les mains dans la glaise !

 

Bonjour Alice,

Merci pour ces conseils dont l'application aidera surement ceux qui , bien armés, puiseront dans leur entourage les ressources nécessaires à leur productions.
Question pour la Règle N°6:
Comment appeler celui qui "s'entoure" de gens compétents et quelles sont les qualités requises pour ce poste ? Manager? Réalisateur? Chef d'entreprise?

 

Logiquement, ça peut être le réalisateur ou le producteur, tout dépends du rôle qu'il est capable d'assumer. Si c'est l'artiste, celui qui est le créatif et qui prendra la mise en scène et la direction des acteurs ou des interviews on parle du réalisateur. Si c'est le chef d'entreprise, celui qui monte le financement et qui va maintenir la cohérence de la chaîne de production on parle du producteur. Traditionnellement c'est ces deux individus, réalisateur ET producteur qui doivent monter l'équipe.

 

Merci Alice,
Ce que je trouve interressant à ce point de la discussion c'est l'effet "charnière" des fonctions décrites ci-dessus. Je m'explique:
Lors des différents concours et festivals amateurs auxquels j'ai assisté ou participé je me suis rendu compte du problème que représentent "les moyens" à mettre en oeuvre pour réaliser un film et dont sont conscient la plupart des Réalisateurs (par la force des choses).
Il s'agit bien sur des moyens financiers mais aussi des compétences requises aux postes image, son, scénario et surtout jeu d'acteur.
Beaucoup de films de fiction se rapprochent aujourd'hui des niveaux requis dans le monde professionnel et c'est bien cette exigeance qui marque la frontière entre les uns et les autres. Ceci est bien entendu valable pour tous les types de films: reportages, documentaires etc...
L'environnement médiatique que nous subissons toute l'année banalise les réalisations des uns et des autres, cela procure souvent un sentiment d'impuissance pour ceux essaient de rivaliser avec les studios et Productions professionnelles.
L'union fait la force disait mon grand-père, c'est toujours vrai. Se rassembler pour former une équipe est l'un des moyens de s'affirmer pour ceux qui n'en ont pas! Je te rejoins pour cela dans la Règle n°5.
Mais permet moi de reprendre la définition du mot talent qui dans ce cadre ne peut, de mon point de vue, être comparé à celui du peintre devant sa toile ou a celui de l'écrivain devant sa plume. Comme tu l'as dit Talents s'écrit avec un "S" ou sans si c'est une somme.