La vidéo numérique est caractérisé par des pixels, ces petits points qui composent l’image, et tous ces pixels sont affichés 25 fois par secondes (25 images par seconde en Europe, 30 images par seconde aux USA). Il faut ajouter a cela les informations de son sur 1 ou 2 canaux, et synchroniser images et son pour les afficher à travers un dispositif qui va mettre en valeur le film (écran de cinéma, téléviseur, ou écran informatique…). Ces informations ont un poids numérique, qui peut se répercuter concrètement sur une longueur de bande magnétique ou à travers une bande passante offert par divers média, tel qu’Internet par exemple.

Pour une qualité maximale sans compression et donc sans perte de qualité, on utilise une référence de 270 Mbps (270 millions de 0 et de 1 en une seconde, soit 270 millions de bits par seconde), qui correspond à la quantité d’information binaire qui transite à travers une interface standardisée appelée S.D.I. (Serial digital interface ), que l’on retrouve sur certains magnétoscopes DV et sur la plupart des magnétoscopes Betacam SX et Betacam Digital.

Cette interface SDI permet le transfert en haute qualité des images et du son entre différents types de magnétoscopes dont le format d’enregistrement n’est pas le même.

Par comparaison, le DV (i-link, firewire ou IEEE1394) utilise une bande passante de 25 Mbps, une quantité d’information 10 fois plus petite, grâce à des techniques de compression qui permettent de conserver une très bonne qualité visuelle, pour un encombrement plus réduit.

Or, la vidéo sur Internet est limitée et doit passer à l’intérieur de ces bandes passantes étroites :

  • 350 Kbps (350 000 bits par seconde), 750 et 2 Mbps en moyenne pour les différents clients câblés et ADSL
  • 40 Kbps jusqu'à 250 Kbps pour les internautes mobiles via téléphonie 3gp.

Ces vitesses détermineront les cibles de vos vidéos sur le net, et par voie de conséquence la qualité visuelle et audio qui en découlera. Ainsi une vidéo encodée pour une cible de 150 Kbps (150 000 fois une suit de ‘O’ et ‘1’ qui transitent en 1 seconde) sera 2 fois plus dégradée visuellement que la même vidéo encodée pour une cible de 300 Kbps.

La bande passante disponible peut ainsi être plus de mille fois plus petite sur Internet.

L’opérateur Free.fr et son offre à plus de 15 Mbits/seconde !

De nos jours, les offres ADSL proposent des débits allant du standard 512 Kbps jusqu’à 15 Mbps (de votre domicile à l’opérateur telecom), ce qui ne veut pas dire que le réseau global vous permettent d’aller à ces vitesses une fois sur internet, ce qui est rarement le cas (nous sommes limité par le plus petit tuyau par lequel passe le flux d’informations !...).

Il faut donc ‘perdre’ des données pour alléger le poids des informations vidéo et audio et appliquer une solution de compression de données numériques adaptées, pour un gain de place substantiel sans rendre illisible l’image et inaudible le son ; cette solution devra aussi diminuer la résolution des images, la cadence d’affichage, et enfin la qualité générale de l’image et du son.

5 solutions de compression dédiées au Web sont disponibles à l’heure actuelle :

  • Real vidéo, propriété de Real Networks (extension .rm ou .rmvb).
  • Windows Média, propriété de Microsoft (extension .wmv ou .asf).
  • Quicktime, propriété de Apple Computer (extension .mov).
  • Mpeg4, standard normalisé ISO, lisible par tous les lecteurs compatibles (extension .mp4), utilisant le codec Mpeg4 ASP ou plus récemment le codec H264 AVC.
  • Flash Vidéo, utilisant le codec "H263", puis "on2 VP6" et dernièrement "H264" comme avec Quicktime.

Windows media, lisible sur Mac et PC, a pris une avance importante sur ses concurrents dans le domaine de la qualité et de la protection (DRM), mais la réelle démocratisation du streaming sur internet passe actuellement par le format Flash Vidéo et ses déclinaisons technologiques: du mauvais codec H263, en passant par le correct VP6, pour terminer de nos jours en H264 avec la même technologie que le Mpeg4.

Certains plugins permettent de streamer aussi des fichiers AVI (Divx, Streamplug) mais la technologie est moins utilisée pour ce genre d’applications sur le net en flux tendu.

La technologie Flash vidéo a fait son apparition récemment, mais la difficulté de lire les fichiers .FLV directement, sans le passage obligé par le logiciel de Macromédia Flash MX Professional, aurait pu cantonner ce format à des utilisations très particulières, comme la vidéo interactive. C’est ce qui fait aussi son point fort. Depuis l’explosion des sites de vidéos communautaires type web2.0, le format Flash a séduit de nombreux ténors (Dailymotion, youtube…) et certains utilisateurs qui voient dans ce format un moyen simple de mettre en ligne leurs vidéos à travers ces sites publiques, sans avoir à stocker leurs vidéos sur leur propre espace de stockage.

La diffusion de programmes au format Mpeg 4 n’est toujours pas répandue sur le web, mais s’installe tranquillement sur les set top box et les fichiers stockés en local (format de musique sous itunes par exemple en .m4p), ainsi que pour la diffusion de programmes broadcasts ; Les 3 autres formats propriétaires sont les plus répandus, mais cette situation pourrait peut être rapidement changer.

En ce qui concerne la norme Blu Ray, le Mpeg2, le Mpeg4 AVC H264 et Windows Media 9 ont été retenus, laissant le choix lors de l'encodage.

Pour que vous puissiez offrir de la vidéo sur votre page web, vous avez deux possibilités:

- soit vous déposez votre fichier de streaming sur votre site web, comme un vulgaire fichier HTML ou comme une simple image, puis il faut faire un lien vers ce fichier;  attention si vous avez du succès, la bande passante utilisée par de nombreux spectateurs risque de planter complètement votre site (le syndrome du streaming lionel Jospin). Dans ce cas de fifure, c'est vous qui choisissez tous les paramètres qualitatifs de la vidéo: définition de l'image, débit, qualité...
-  Vous envoyez votre fichier vidéo sur un site de partage vidéo (dailymotion, youtube, blip.tv...): vous ne controlez rien en ce qui concerne la qualité puisque c'est eux qui encode et qui délivre votre vidéo, mais c'est aussi leur site qui va tenir la charge quand les spectateurs y accèderont: donc vous n'avez plus de problème d'espace disque ou de débit, vous êtes simplement obligé de vous inscrire auparavant, et parfois ils imposent une limite en durée ou en poids du fichier uploadé (150 Mo par exemple chez Dailymotion, qui encode ensuite en 320x240 en Flash H263/mp3 à 350 Kbps).

Si vous optez pour la première solution (héberger vous même vos fichiers vidéo), il vous faudra soit faire un choix sur l’une d’entre elles, soit proposer à vos internautes les 2 ou 3 standards pour toucher le plus de personnes possibles, dans des qualités adaptés à chaque fois aux connectés, depuis la ligne téléphonique (RTC 56k) jusqu’aux connectés par câble et ADSL (broadband haut débit 350 K environ).

Cela implique donc de connaître chacune des technologies et la manière de les mettre en application.

Enfin il existe un 5ème format qui offre le choix d’être téléchargé dans une meilleure qualité, compatible avec toutes les plateformes et tous les systèmes d’exploitation quelque soit leur age : le Mpeg1.

Ce dernier format peut vous permettre de fournir une alternative au streaming qui est généralement de moins bonne qualité puisque adapté au débit strict de l’internaute, et peut proposer un fichier d’archive dans une bonne qualité et pour un poids étudié, compatible avec n’importe quel lecteur multimédia du marché et n’importe quel ordinateur de n’importe quelle génération.

 

Note : Vrai Streaming ou faux streaming ?

Parfois le débat fait rage : fait on du vrai streaming en utilisant un serveur vidéo ou bien est-ce du simili streaming avec l’utilisation d’un simple serveur web qui va télécharger progressivement le fichier mais va le lire en continu comme en vrai streaming ?

En réalité, c’est bien le résultat qui compte, et que l’on soit sur un serveur web ou sur un serveur vidéo plus cher, la diffusion se fait de manière continue et sans temps d’attente pour la plupart des technologies utilisées ici. La différence se fera plutôt sur l’accès à n’importe quelle partie de la vidéo, qui n’est possible qu’avec un serveur vidéo ou la possibilité d’ajuster dynamiquement la qualité de transmission à la bande passante du client, mais ces caractéristiques sont généralement réservées aux utilisations professionnelles, ce qui n’est pas la cible de ce livre dédiés aux débutants.

Un simple serveur web suffit pour diffuser vos vidéos en streaming.

 

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