Equipement global ou simple complément d’équipement ?
On avait l’habitude de choisir un caméscope et par là-même un format (DV, HDV, BetaNum, DVCPRO…). Lors de ce choix la question du montage ne se posait que dans des termes globaux : ma station de montage pourra-t-elle monter le format, dispose-t-elle des connectiques et de la configuration adéquate (par exemple le SDI pour le Beta Num et des disques RAID pour monter en on compressé). Mais le choix du format de fichier (mxf, avi, omf, mpg etc.) ou encore du codec qui sera utilisé en montage (par exemple codec Matrox mpeg2, Apple ProRes, Avid DnxHD, Canopus HQ) restait très ouvert…
La donne change avec les caméscopes remplaçant la bande par
un support informatique : choisir une solution sans bande nécessite de
s’interroger non pas seulement sur son choix de caméscope, mais sur toute sa
chaîne de production. Le caméscope écrivant un fichier dès le tournage, il
faudra en effet être certain que sa station de montage pourra prendre en charge
le format de fichier (.mxf, .avi, .dv) et le codec utilisé (DVCPROHD, MPEG HD
par exemple), ou disposera du lecteur de médias adéquat (un port Express Card
pour tirer pleinement profit des cartes SxS par exemple).
L’ampleur de l’équipement
nécessaire dépendra de la solution retenue.
Le disque dur de tournage DV ou HDV peut constituer un ticket d’entrée dans l’univers des solutions de tournage sans bande pour compléter son caméscope DV ou HDV actuel et sa station de montage avec laquelle il se montrera compatible en tant que disque externe firewire.
JVC GY-HD250 avec son disque dur optionnel DR-HD100 de 60 ou 100Go |
Les autres solutions (Pro Disc, SxS, P2, Rev Pro) nécessiteront d’acheter un caméscope de la gamme du constructeur et peut-être aussi d’un lecteur/enregistreur pour le montage si on ne veut pas utiliser le caméscope à cet effet.
Matériels de la gamme XDCAM Professional Disc de Sony |
Le flux de travail envisagé
(combien de films par an, combien d’intervenants, serveurs vidéo ou pas) va
évidemment influer fortement sur la solution retenue. (par exemple sur le
besoin de telle ou telle connectique comme l’Ethernet gigabit pour le transfert
des médias).
|
Caméscope(s) utilisant ce type de média |
Lecture-enregistrement pour la post-prod |
Connectiques pour lecture et transferts |
Pro Disc* Simple couche |
Gamme Sony XDCAM ProDisc, certains uniquement SD, d’autres SD + HD. Ex. PDW-F330, PDW-F350, |
caméscope en firewire lecteur/enregistreur ProDisc |
Firewire, USB, Ethernet (Selon modèles) |
Pro Disc* Double couche |
Gamme XDCAM ProDisc double couche, comme le PDW-700 |
Caméscope en Firewire, lecteur/enregistreur Pro Disc double couche |
Firewire, USB, Ethernet (Selon modèles) |
Disque dur de tournage |
- en option de certains caméscopes (ex JVC. DR-HD100 pour GY-HD100/200/250 ; Sony HVR-DR60 pour plupart des caméscopes DV et HDV Sony), fabricant spécialisé : Focus Enhancement |
Le disque dur se raccorde directement en Firewire à un PC ou Mac |
Firewire |
Cartes P2 |
Gamme P2 de Panasonic, modèle de poing HVX200 ou d’épaule AG-HPX500 |
Port PCMCIA d’un ordinateur Lecteur de cartes, USB |
PCMCIA USB, Ethernet |
Cartes SxS |
A ce jour, uniquement modèle de poing Sony PMW-EX1 |
Caméscope en Firewire Port Express Card d’un ordinateur Lecteur USB de cartes SxS |
Express Card USB |
Rev Pro |
Uniquement modèle d’épaule Infinity (non sorti à ce jour, annoncé pour l’automne après plusieurs reports) |
Caméscope Lecteur externe USB de REV PRO Lecteur interne SATA ou IDE |
USB, SATA, IDE, Ethernet |
*Le Professional Disc (Pro Disc) est le nom utilisé par Sony pour désigner la déclinaison de disque Blu-Ray utilisé dans ses matériels XDCAM
Quels formats de
fichiers, codecs, résolutions,
échantillonnage couleur, débits
possibles… ?
En choisissant une solution sans bande on choisit en même temps le format des fichiers et les codecs, c’est donc tout la chaîne de production qui est en jeu car dès le tournage, on écrit un certain type de données numériques sur le support informatique choisi (carte mémoire, disque optique, disque dur).
le PMW-EX1 à cartes SxS, enregistre en MPEG2-HD |
Les codecs sont standard ou propriétaires (ex : DVCAM vs DV). Les formats de fichiers ont des possibilités plus ou moins évoluées (ex : MXF vs AVI)
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formats vidéo enregistrés (extrait) |
Résolutions |
Débits |
Echantillonn.couleur |
Format de fichier (encapsulage) |
ProDisc Simple couche |
DVCAM
|
720x576
|
25Mb/s
|
4:2:0 |
MXF |
Mpeg-2 HD |
1440x1080 |
18/25 Mb/s CBR, 35 Mb/s VBR |
4:2:0 |
||
ProDisc Double couche |
DVCAM |
720x576 |
25Mb/s |
4:2:0 |
MXF |
Mpeg-2 HD |
1440x1080 |
18/25 Mb/s CBR, ou 35 Mb/s VBR |
4:2:0 |
||
Mpeg-2 HD |
1920x1080 |
50 Mb/s |
4:2:2 |
||
Mpeg-2 HD |
1280x720 |
50 Mb/s |
4:2:2 |
||
Rev Pro |
DV (codec standard) |
720x576 |
25 Mb/s |
4:2:0 |
MXF OP1
|
Mpeg-2 HD |
1440x1080 1920x1080 1280x720p |
60 Mb/s 80 Mb/s 60/80Mb/s |
4:2:0 |
||
JPEG 2000 SD |
720x576 |
30/40/50 Mb/s |
4:2:2 |
||
JPEG 2000 HD |
1920x1080 1280x720p |
50/75/100 Mb/s 50/75/100 Mb/s |
4:2:2 |
||
Disque dur de tournage* |
DV (codecs au choix) |
720x576 |
25 Mb/s |
4:2:0 |
Avi, RawDV,omf etc. |
HDV (m2t) |
1440x1080 |
25 Mb/s |
4:2:0 |
m2t |
|
DVCPROHD |
1440x1080 |
100 Mb/s |
4:2:2 |
MXF |
|
Cartes P2 |
DVCPRO 25 |
720x576 |
25 Mb/s |
4:1:1 |
MXF |
DVCPRO 50 |
720x576 |
50 Mb/s |
4:2:2 |
||
DVCPROHD |
1440x1080 1280x720 |
100 Mb/s |
4:2:2 |
||
Cartes SxS |
Mpeg-2 HD |
1920x1080 1280x720 |
35 Mb/s |
4:2:0 |
Mp4 (conversion en MXF via logiciel Sony PC ou Mac) |
Mpeg-2 HD |
1440x1080 |
18/25 Mb/s CBR, 35 Mb/s VBR |
4:2:0 |
*Les disques durs de tournage sont presque exclusivement DV (codecs au choix) ou HDV. Un modèle fait exception, le Focus FS-100 proposant du DVCPROHD.
La gamme RevPro que nous promet GrassValley,
avec l’Infinity enregistrant du 1920x1080 en 4:2:2 jusqu’à 100Mb/s
|
Les solutions autres que les disques durs de tournage DV et HDV permettent d’exploiter des formats aux débits, résolutions et échantillonnage au moins équivalents et souvent plus élevés (de 35 à 100 Mb/s, en 1920x1080 en 4:2:2 10 bit par exemple).
Les disques durs de tournage
offrent en DV un large choix de format de fichiers et de codecs, qui les
rendront ensuite facilement compatibles avec sa solution de montage. En HDV on
retrouve l’encapsulage en m2t pour le montage « HDV natif ». Le disque dur HVR-DR60
de Sony par exemple permet en tournage DV de choisir entre des fichiers avi ou
dv Raw (des fichiers .dv reconnus par les applications QuickTime comme Final
Cut Pro), alors qu’en HDV il s’agira de fichier Mpeg. Des disques durs vont
plus loin dans les options offertes, comme ceux de Focus Enhancement qui en
tournage DV permettent de choisir le codec, Matrox ou Canopus par exemple.
Sur les Pro Disc, Rev Pro ou P2, le format de fichier sera obligatoirement le MXF. Au sein de ce container seront encapsulés la vidéo (avec un codec donné), l’audio et surtout des métadonnées avancées.
Enfin, il faut parfois une certaine gymnastique d’esprit sur ces critères, comme avec le PMW-EX1 qui encapsule son Mpeg-2 HD dans un fichier .mp4 (habituellement réservé aux vidéos au codec Mpeg-4 comme le H264 par exemple) !
Camesope d'épaule P2 de Panasonic AG-HPX500 |
En résumé |
Retenir une solution sans bande plutôt qu’une autre c’est donc déjà choisir pour ses productions un/des format(s) vidéo (des codecs) encapsulés dans un format de fichier donné… Revenons à la bande. Ce n’est qu’une fois au montage, lors de la capture avec son logiciel favori, que l’on créé des fichiers des plans tournés. Selon son logiciel de montage le format de fichier (son encapsulage) sera donc en avi, Quicktime, omf etc. Le codec utilisé dépendra aussi de sa station de montage, par exemple une bande DV pouvant être capturée avec un codec DV Microsoft, Matrox, Canopus, Avid… Selon les solutions sans bandes les choses peuvent rester très proches, comme avec un disque dur de tournage DV ou HDV qui génère un fichier identique à ce que l’aurait fait lors de sa capture de cassette DV (grâce aux options du disque). Elles peuvent aussi être très différentes, comme par exemple avec un ProDisc qui utilise du mxf, des codecs MPEG 2 au débit fixé dès le tournage, un logiciel spécifique (ou plug-in de son logiciel de montage) nécessaire pour la lecture et le transfert des fichiers sur sa station de montage ou le retour sur disque de notre montage final… |
Les métadonnées : basiques ou avancées ?
Canon XLH1 avec un disque Focus FS-4Pro |
Les autres solutions
exploitent des métadonnées plus évoluées, comme un titre pour les vidéos, des
commentaires, des marques pour identifier les bonnes prises. Utiles en fiction ou
en magazine les métadonnées peuvent se montrer peut-être moins indispensables
en news ou événementiel.
|
ProDisc |
Rev Pro |
P2 |
SxS |
Disque dur tournage |
Metadonnées avancées (commentaires, good shot etc.) |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Non |
Placer des métadonnées, les consulter, les archiver, compléter celles des disques durs…
En magazine ou en fiction ces informations liées à chaque vidéo peuvent être précieuses pour donner un nom à ses vidéos, leur adjoindre des commentaires, des informations sur les prises, des réglages précis du caméscope, la position géographique inscrite par un GPS, marquer un bon plan (« good shot »)…
Il est possible de rajouter ces métadonnées pendant le tournage ou pendant une phase de visionnage avec le caméscope ou un ordinateur, avec des fonctionnalités propres à chaque fabricant. Sur les caméscopes un menu permet de rentrer des informations après le tournage, comme une marque « good shot » par exemple. Pour cela on parcourt la liste des plans et on choisit ce marquage dans le menu du plan. Voici un exemple ici sur le PMW-EX1 de Sony :
Pour un contexte de fiction par exemple, une scripte peut avec certains caméscopes XDCAM Pro Disc recevoir en wifi sur un ordinateur portable des versions basse définition (proxys) des vidéos au fur et à mesure du tournage, compléter de métadonnées comme le nom du plan, les numéros de prises, l’identification d’un bonne prise, puis transmettre ces informations vers la caméra où elles seront inscrites sur le disque au sein des métadonnées de chaque vidéo concernée. Dans un contexte de magazine, revisionner chaque jour les plans tournés et les documenter peut également s’avérer précieux. Pour son caméscope REV Pro, Grass Valley nous promet de pouvoir déporter en wifi des informations sur un PDA. L’ingénieur du son pourra y voir les niveaux audio, et une scripte pourrait compléter les métadonnées de certaines vidéos.
Si on utilise un disque dur de tournage, il n’est cependant pas impossible de compléter les métadonnées des vidéos tournées après leur transfert sur sa station de montage ou un serveur. En effet, différents logiciels permettent de lire et rajouter des métadonnées à des fichiers vidéo. On peut réaliser cela avec un logiciel de bibliothèque d’images fixes et vidéo comme ACD See ou Adobe Bridge ou opter pour des applicatifs serveurs comme par exemple Avid MediaManager ou Interplay, Final Cut Server etc.
Consommable ou support « à vider », quelle capacité d’enregistrement, quelle autonomie ?
Selon
les formats, les débits et résolutions choisis, la capacité d’enregistrement et
l’autonomie peuvent devenir un vrai sujet.
Par ailleurs si commencer le montage pendant le tournage est aisé avec une solution à base de consommables, c’est plus compliqué avec des médias à vider. Cela dit, en fonction des prix des médias, une solution « à vider » peut aussi devenir un « consommable » !
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ProDisc |
Rev Pro |
P2 |
SxS |
Disque dur tournage |
Média de type consommable ? |
Oui |
oui |
non |
non |
non |
Capacité et prix HT du média |
23Go (~23€) 50Go ( ~50€ ) |
35Go (585€ les 10) |
8Go (s’arrête) 16Go (725€) 32Go (1200€, décembre) |
8Go (400€) 16Go (700€) |
40,60,80,100 Ex. JVC DR-HD100 60 ou 100Go (1495€; 1895€) Sony HVR-DR60 60Go (1 820€) |
Capacité en DV, environ |
23Go =1h25 50Go=3h |
35Go=2h |
16Go 64mn |
Pas de DV |
60Go=4h50 100Go=7h50 |
Exemple de Capacité en HD |
23Go = +1h à 35Mb/s 50Go= +2h à 35Mb/s |
1h en JPEG 2000 à 50Mb/s 45mn à 75 Mb/s |
16Go=16mn de DVCPROHD 1080i, 720 25p over50i ou 720 50p 32 mn de 720 25pn |
16Go=50mn de Mpeg-2 1920x1080 35Mb/s |
HDV 720p 60Go=6h 100Go=10h HDV 1080i 60Go=4h50 |
Un Pro Disc ou un Rev Pro se change comme une bande, offrant ainsi une capacité d’enregistrement illimitée au tournage tant que l’on dispose de médias supplémentaires, et une flexibilité pour remettre un Pro Disc au Rev Pro au monteur tout en poursuivant son tournage.
Les disques durs ou cartes mémoires nécessiteront d’être déchargés une fois pleins, sur sa station de montage ou sur un disque dur portable dédié (comme le Panasonic P2 Store). Il faudra donc exploiter plusieurs exemplaires pour disposer de l’autonomie suffisante, surtout en tournage HD, ou encore pour permettre au monteur de commencer à monter alors que le tournage se poursuit.
Le caméscope Panasonic HVX200 exploitant des cartes P2, |
Avec ces supports, se posera aussi en bout de chaîne la question de l’archivage et du choix du support final sur lequel préserver ses fichiers : un disque dur informatique, un disque optique, des DVD de données, un report des vidéos sur une bande ? Si on a tourné en DV ou HDV avec un disque dur de tournage on a pu aussi doubler l’enregistrement sur une cassette DV ou HDV qui peut constituer le support d’archivage final…
Si on suit plusieurs jours des légionnaires en forêt avec
ses seules batteries pour alimentation, on pourra préférer un support
consommable ou sinon s’organiser pour décharger sa carte ou disque de tournage
en s’appuyant sur un ordinateur portable dont la batterie alimentera aussi en
USB les disques 2,5
pouces accueillant les vidéos. Des matériels portables
intégrant un disque dur sont aussi dédiés à ce genre de tâche, comme le P2
Store pour décharger les cartes P2.
La capacité fixe du disque face aux cartes mémoires
Les disques durs de tournage offrent le plus souvent des autonomies de 40 à 100 Go. Par exemple 60 Go offre 4h et demi de DV ou HDV. Si le disque dur de tournage est acheté avec une capacité donnée qui ne pourra évoluer, les cartes mémoires en revanche pourront être achetées au fil du temps pour compléter son équipement et gagner en quantité de vidéo enregistrable. La mémoire voyant son prix baisser au fil du temps, ce peut être un critère lors de son choix d’investissement.
Les offres des cartes mémoires peuvent peiner à offrir si ce n’est que l’équivalent de la capacité d’un ProDisc ou d’un Rev Pro. Un critère à considérer pour les tournages haute définition. Les cartes SxS par exemple se déclinent en 8 et 16Go. Il faudra deux cartes de 16Go pour stocker 1h de HD 1920x1080 du camescope PMW-EX1.
Outre l’autonomie dont on disposera en quantité vidéo enregistrable, se pose aussi celle en énergie. A ce titre, notons que du fait de l’absence de mécanique les caméscopes à carte mémoire sont moins gourmand en consommation.
La réflexion sur l’autonomie
se poursuivra aussi utilement sous l’angle de la consommation électrique (les
cartes mémoires sont globalement moins gourmandes en énergie que les autres
solutions).
Tourner et monter simultanément ? |
Certains contextes imposent de livrer des images au monteur pour qu’il débute son travail alors que se poursuit le tournage en parallèle : par exemple sur des séminaires couverts sur la journée avec diffusion de reportages de bilan le jour même, ou encore sur les situations reprenant le principe des « news » de terrain avec diffusion dans la foulée du tournage. Avec des ProDisc ou Rev Pro il suffit de livrer au monteur le media en cours et de poursuivre sur un autre, alors que pour le disque dur de tournage ou la carte mémoire les choses sont moins évidentes. Il faudra dans ce dernier cas disposer de plusieurs disques ou cartes, et voir si le monteur déchargera le support sur le disque dur de sa station de montage ou désirera monter directement depuis la carte ou le disque, ce qui mobilisera le média. |
Visionnage immédiat, avec quelle ergonomie ?
Au cours du tournage, le visionnage de n’importe quel plan, même tourné plusieurs heures auparavant, est sans doute l’avantage le plus visible de ces solutions comparées à une bande qu’il faudrait rembobiner (ou même changer) puis recaler ensuite pour la suite du tournage. On exclut aussi le risque de rupture de timecode ou d’effacement du plan à la reprise du tournage. L’intérêt pour la fiction ou des interviews sont évidents.
Vignettes des vidéos tournées avec le camescope PMW-EX1 |
Les disques durs de tournage
DV HDV se contentent d’offrir une liste des plans alors que les autres
solutions proposent des galeries ergonomiques avec une vignette par plan
tourné. (Détails et
exemples dans le dossier complet en ligne).
Pro Disc, cartes SxS, P2 et le Rev Pro offrent dans l’écran LCD du caméscope une liste de ses plans avec une vignette par vidéo. Un confort incomparable à celui de la bande.
Vignettes des vidéos des cartes P2 du cmaescope panasonic AJ-HPX3000 |
Les disques durs de tournage eux se limitent souvent à une navigation par numéro de vidéo, sans vignettes, puis à la lecture du plan choisi, ce qui reste malgré tout bien appréciable comparé à une bande !
On retrouvera ce confort de visionnage immédiat sur un
ordinateur. XDCAM et P2 s’appuient à cet effet sur des logiciels de visionnage
et de pré-montage développés par leurs constructeurs respectifs (le PDZ1 de
Sony et le P2 Contents Management Software pour Panasonic). Alors que les
fichiers d’un disque dur de tournage se parcourent dans son explorateur Windows
ou Finder Macintosh, et se lisent comme tout fichier vidéo habituel avec un
lecteur multimédia.
|
ProDisc |
Rev Pro |
P2 |
SxS |
Disque dur tournage |
Revisionnage sur LCD du camescope |
oui |
oui |
oui |
oui |
oui |
Représentation des plans en vignette |
oui |
oui |
oui |
oui |
non |
La notion de risque
Opter pour un support informatique en lieu et place d’une bande introduit une notion de risque spécifique. Dans ce domaine, les solutions à carte mémoire, seul support à n’exploiter aucune mécanique, semblent très bien placées. A condition en revanche que l’ergonomie de la caméra permette d’éviter des erreurs d’effacement ou formatage non volontaire qui constitue un nouveau type de risque! Au-delà du caméscope, il faudra aussi s’assurer que les logiciels de déchargement des cartes proposent les outils nécessaires afin que tout souci d’intégrité des fichiers lors de la copie soit signalé. Il serait dommage que la carte mémoire reparte pour le tournage alors que les vidéos du tournage précédent sont en réalité inexploitables en montage suite à un problème survenu pendant la copie.
Les chocs, effacements accidentels de plans sont également de nouveaux risques comparés à la bande, il faudra donc vérifier les garanties des constructeurs en termes d’ergonomie et de sécurisation à ce propos.
Compatibilité avec les solutions de montage : format de fichiers, codecs, reconnaissance des matériels ?
Comme nous l’évoquions au début de ce dossier, hormis les
disques dur de tournage permettant de générer des fichiers .avi, .dv ou .mpeg,
les autres solutions exploitent le format de fichiers mxf. Il faudra donc que
son logiciel de montage gère le format de fichier mxf d’une part, mais surtout
la déclinaison propre à chaque constructeur : le mxf Panasonic pour des
P2, le mxf des ProDisc, le mxf de GrassValley sur Rev Pro. Cela peut nécessiter
des plug-ins additionnels.
Prenons quelques exemples. Final Cut Pro propose depuis 2004
la prise en charge des mxf Panasonic (mais avec un re-warpping ou
ré-encapsulage lors du transfert des médias) et des codecs DVCPRO et
DVCPRO HD, mais
seulement depuis quelques mois les mxf des
XDCAM ProDisc, et avec certaines conditions (pas de montage direct
depuis les cartes P2 par exemple, transfert obligatoire). Cela donne le
ton du nombre de variable que l'on cotoie autour de ces questions.
Edius gère les mxf Panasonic ou Sony dans sa version Edius
Broadcast… Jusqu’à peu Premiere Pro ne gérait pas de façon native le
format de
fichier mxf, nécessitant des plug-in ou une carte Matrox à cet effet.
L’IBC a
été l’occasion d’une annonce d’une mise à jour gratuite rajoutant la
prise en
charge du mxf et codecs Panasonic, mais pas de ceux du XDCAM ProDisc
pour le
moment…
|
ProDisc : MXF / DVCAM, Mpeg-2 SD, Mpeg-2 HD |
P2 : MXF / DVCPRO 25, 50, HD |
Disque dur de tournage DV, HDV* |
SxS Mpeg-2 HD (Annonces des éditeurs) |
Rev Pro (prévisions Grass Valley) DV, Mpeg-2, JPEG2000 |
Adobe Premiere Pro |
Plug-in MPEG Pro de Mainconcept pour Mpeg-2 HD seulement. Plug-in VT XDCAM Browser de VidéoTechnics pour SD (conversion MXF en AVI). Cartes Matrox Axio. |
Intégré au logiciel depuis mise à jour gratuite 3.1.0 pour Premiere Pro CS3 (sortie le 20/10/07). |
Intégré au logiciel, en avi ou Quicktime pour le DV, m2t pour le HDV |
Plug-in Mainconcept MPEG PRO |
Non cité par Grass Valley |
Apple Final Cut Pro |
Intégré au logiciel, pour SD et HD, pas montage des Proxy. Re-encapsulage mxf vers mov. |
Intégré au logiciel. Pas de montage possible depuis la carte, transfert des médias obligatoire, avec re-encapsulage mxf vers mov. |
Intégré au logiciel Quicktime pour DV, m2t pour HDV |
Plug-in gratuit Sony/Apple PDZK-P1 XDCAM Transfert |
Plug-in Flip for Mac de Telestream (Re-encapsulage) |
Avid Xpress Pro Avid Media Composer |
Intégré au logiciel, SD et HD |
Intégré au logiciel |
Intégré au logiciel, en OMF pour DV, m2t pour HDV |
Annoncé |
Plug-in Toboggan de MOG Solutions. (Re-encapsulage) |
Avid Liquid |
Intégré au logiciel, SD et HD (report sur disque à vérifier) |
Intégré au logiciel |
Intégré au logiciel |
Pas d’annonce à ce jour |
Non cité par Grass Valley |
Grass Valley Edius |
Intégré au logiciel, SD et HD Edius Broadcast |
Intégré au logiciel avec Edius Broadcast |
Intégré au logiciel |
Intégré au logiciel Edius Pro ou Broadcast |
Intégré au logiciel DV, Mpeg-2 et JPEG2000 |
Sony Vegas |
Intégré au logiciel, SD et HD |
Plug-in DVCPRO HD Decoder de Serious Magic. (Ne semble plus distribué) |
Intégré au logiciel |
Intégré au logiciel sur Vegas 8 |
Intégré au logiciel |
*pour le disque dur de tournage DVCPROHD FS-100 de Focus Enhancement, se référer à la colonne P2 puisque le MXF et les codecs du disque dur reprennent ceux des P2.
Des tableaux de synthèses complémentaires sont à venir sur le détail de la prise en charge par chaque logiciels de montage des différents formats (le 720 50p par exemple), de la prise en charge firewire ou ethernet ou USB du ProDisc, des fonctions de report sur média, des codecs intermédiaire utilisés.
Est-ce vraiment la fin de l’obligation de capturer ?
Peut-on ou non monter directement depuis le support enregistré ?
|
ProDisc |
Rev Pro |
P2 |
SxS |
Disque dur de tournage |
Visionnage direct depuis le média sur PC ou Mac |
Oui avec logiciel Sony gratuit |
Oui avec lecteur MXF |
Oui avec logiciel Panasonic gratuit |
Oui avec logiciel Sony gratuit |
Oui avec lecteur multimédia |
Montage direct depuis le média |
Non |
Oui |
Oui |
Oui |
Oui |
Transfert des fichiers pour le montage |
Obligatoire |
Possible |
Possible |
Possible |
Possible |
Connectique ou protocole pour le transfert, selon matériels |
Firewire, USB Ou Ethernet (ftp) |
SATA USB Firewire, Ethernet |
USB PCMCIA Ethernet |
Port Express Card USB |
Firewire |
Disque dur de tournage, carte mémoire et Rev Pro permettent de monter directement depuis le support une fois qu’il est raccordé à sa station de montage. Certains contextes, comme le reportage news, peuvent nécessiter de s’affranchir ainsi de tout temps de « capture ».
Le Pro Disc requiert un transfert des fichiers sur la station de montage, plus ou moins rapide selon que l’on exploite le firewire ou l’ethernet (protocole ftp) et selon les lecteurs utilisés qui disposent d’une ou deux têtes. Pour limiter les temps de transfert, on peut ne transférer que des proxy (fichiers basse définition moins lourds et donc moins longs à transférer) et au final conformer son montage (transfert uniquement des portions des médias en pleine définition exploités dans sa séquence). Certains logiciels proposent aussi un transfert en tâche de fond des médias pleine définition pendant le montage des proxys…
Si avec un disque dur de tournage ou une carte mémoire on opte pour une copie des vidéos avant montage, les temps de copie sont à prendre en compte. En firewire notre test du disque dur de tournage HVR-DR60 a montré qu’il faut environ 1mn pour transférer 1Go en firewire, soit environ un quart d’heure pour une heure d’images DV ou HDV (12Go).
Dans ce domaine des temps de copie, les nouvelles cartes SxS exploitant le PCI Express avec un débit théorique de 800Mb/s sont sur le papier très attrayantes en ce domaine, une heure de MPEG HD 1920x1080 à 35Mb/s se transfèrerait donc en 2mn40 environ ! A voir une fois en débit réel…
Nous rassemblons actuellement les informations permettant d'établir un
tableau complémentaire indiquant les temps de transferts de chaque
solution, en se basant sur le critère commun "x fois le temps réel".
Seront donc présents dans ce tableau : disque dur de tournage firewire
; P2 dans port PCMCIA ; P2 dans lecteur USB ; ProDisc en
firewire (débit maximal limité à 80Mb/s) ; ProDisc en
ethernet lecteur 1 tête ; ProDisc en
ethernet lecteur 2 têtes ; ProDisc en USB ; RevPro avec
lecteur USB ; RevPro avec
lecteur S-ATA ; SxS avec lecteur Express Card, Sxs avec lecteur USB.
Archivage : sur le support de captation ou sur un autre support ?
|
ProDisc |
Rev Pro |
P2 |
SxS |
Disque dur de tournage |
Support de captation = support d’archivage |
Oui |
Oui |
Non |
Non |
Non |
Les solutions à base de ProDisc ou RevPro optent pour un support de tournage qui sera aussi celui d’archivage, alors que celles exploitant disque dur ou carte mémoire réclament un archivage sur un autre support avec le transfert des fichiers. Cela pourra être un disque dur, un serveur, un disque optique, un support magnétique ou encore une bande vidéo! (Détails et exemples dans le dossier complet en ligne).
La notion d’archivage peut
aussi se doubler d’un référencement de ses vidéos dans une base de données
consultable à tout moment. A ce titre, les fichiers proxy (basse définition) des
solutions Pro Disc peuvent être copiés à cet effet sur une station de travail
ou un serveur, afin de permettre une consultation des vidéos avec leur
timecode, nom du disque source et toutes les métadonnées. Une fois vidéos
d’archives à réexploiter identifiées, il faudra sortir le Pro Disc original de
ses archive, copier les fichiers concernés sur une station de montage ou le
serveur vidéo.
Si les solutions à base de
carte mémoire, disque dur de tournage ou Rev Pro ne créent pas de versions
basse définition lors du tournage, rien n’empêche de mettre en place un
processus en ce sens sur un serveur ou une station de travail. Les vidéos en
définition native utilisées en montage peuvent par exemple être surveillées et encodées
en basse définition par un processus d’automation, puis placées dans une base
de données adéquate. Il faudra étudier dans le détail comment conserver
également les métadonnées, le nom, emplacement et support de stockage des
fichiers en définition native etc. Des sociétés spécialisées proposent ce type
de solution à base de développement sur mesure ou de solutions existantes
adaptées à ses besoins propres.
Conclusion
Sur les différents enjeux soulevés par l’utilisation de ces solutions sans bandes, les choses sont loin d’être tranchées avec des frontières étanches. D’une solution à l’autre les avantages se croisent, comme parfois les inconvénients, les uns comme les autres étant à pondérer aux regards de ses besoins propres et au type de film réalisé (news, magazine, documentaire, fiction, événementiel).
Nous avons dans ce dossier
essayé de signaler les points à ne pas oublier dans la réflexion. La
décision de chacun se fera bien évidemment en prenant en compte les critères
les plus pertinents pour son propre usage.
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